POINT DE VUE de THEO MOY - Un nouveau scandale autour de l’eau en bouteille produite par Nestlé pousse Théo Moy, journaliste à La Croix, à s’interroger : pourquoi consommes-nous encore de l’eau en bouteille ?
C’est une note datée d’octobre que nos confrères du Monde et de franceinfo dévoilent. Rédigée par la très sérieuse Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (l’Anses), elle a été envoyée mi-octobre au gouvernement. L’Anses révèle grâce à des enquêtes de deux agences régionales de santé de « multiples constats de contaminations microbiologiques d'origine fécale » au niveau des sources où est puisée l’eau qui finit dans nos bouteilles d’Hépar, de Vittel, de Contrex ou encore de Perrier.
Plus concrètement, les agences de santé ont retrouvé sur de nombreux puits des bactéries qu’une eau minérale naturelle ne devrait pas contenir. Ajoutez à cela la présence de traces de pesticides, et pour l’Anses, le niveau de confiance est réellement insuffisant pour assurer «la qualité sanitaire » des eaux minérales.
Nestlé a réagi en annonçant avoir "intensifié la surveillance" de ses forages français "sous le contrôle des autorités". "Chaque bouteille qui sort de nos sites peut être bue par les consommateurs en toute sécurité", a tenu à rassurer la président du groupe.
Cette révélation d’une contamination généralisée de ses puits est un nouveau caillou dans la chaussure du géant. En janvier, on avait déjà appris que le groupe avait, en cachette, utilisé des techniques de filtrage d’eau interdite pour l’eau minérale naturelle. Une enquête préliminaire pour tromperie a d’ailleurs été ouverte.
Au-delà de ces affaires, c’est une bonne occasion de se demander pourquoi les Français consomment autant d’eau en bouteille. Ils seraient en effet deux tiers à la privilégier à l’eau du robinet ! Un comportement qui, à de rares exceptions de santé, fait fi de tout bon sens. En France, l’eau du robinet, en plus de coûter extrêmement peu cher, est d’une excellente qualité, car contrôlée en permanence par l’Etat.
Les bouteilles, à l’inverse, concentrent tous les impacts écologiques négatifs imaginables. De l’extraction qui demande beaucoup d’énergie au pétrole qui forme les bouteilles en plastique, en passant par la pollution de l’acheminement, c’est une vraie catastrophe. Et les déchets produits forment une redoutable pollution.
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