TRIBUNE CHRETIENNE - L’eau est à la fois source de richesse et d’angoisse aujourd’hui. Le manque de pluie et la sécheresse des nappes phréatiques se font sentir. Et pourtant, l’eau est précieuse et porteuse de vie, selon Benoist de Sinety.
Elle tombe du ciel, déborde des rivières, mais elle manque ailleurs cruellement et laisse gravée dans la terre aride, les sillons d’un temps heureux où elle coulait d’abondance. Dans les terres gorgées du nord, la pluie ne pénètre plus, dans le sud les nappes phréatiques sont à sec. En Bourgogne, de modestes ruisseaux charrient soudain des flots furieux et le niveau des mers semble devoir monter, par la mécanique inéluctable des changements climatiques. Que d’eau ! Elle est la richesse par excellence, source de toute bénédiction. Elle est aussi masse angoissante qui engloutit et avale. Les évangiles ne cessent de nous montrer Jésus aller et venir, traversant le lac-mer de Tibériade. Il y ordonne aux vents de cesser la tempête et marche sur les vagues. Avec lui les eaux deviennent définitivement sources de vie : la mort n’a plus de prise sur elles.
Elle est la richesse par excellence, source de toute bénédiction. Elle est aussi masse angoissante qui engloutit et avale. Les évangiles ne cessent de nous montrer Jésus aller et venir, traversant le lac-mer de Tibériade. Il y ordonne aux vents de cesser la tempête et marche sur les vagues. Avec lui les eaux deviennent définitivement sources de vie : la mort n’a plus de prise sur elles. C’est ce qu’en la nuit de Pâques, nous avons célébré, la bénissant et y plongeant les nouveaux baptisés avant d’en asperger l’assemblée confessante. L’eau est ce signe tout humble que la vie est donnée et que ce don ne cesse jamais. Bien sûr il nous est possible d’en gaspiller la ressource comme des enfants égoïstes ou capricieux. Bien sûr, il nous est loisible de chercher des goûts plus âpres et plus excitants dans d’autres boissons. Bien sûr nous pouvons estimer que nous sommes assez grands et responsables pour déterminer nos besoins et nos modes de consommation. Mais cela n’empêche pas l’eau de répondre à sa vocation... Elle est porteuse de vie.
Force jaillissante que rien n’endigue, elle ruisselle de la croix, manifestant ainsi la manière dont Dieu bénit le monde, en aimant. A en mourir.
Nos corps eux-mêmes ne nous le manifestent-ils pas à chaque instant ? Il nous faut les abreuver sans cesse. Notre masse corporelle n’est-elle pas constituée à 60% d’eau ? Un jeune qui avait traversé les déserts d’Afrique me confiait un jour que la plus grande angoisse qu’il ait pu endurer n’était pas la peur des coups, des tortures, de l’inconnu, mais du manque d’eau. Comme l’air, tout en nous se révolte et s’affole lorsque nous en ressentons l’absence ou l’insuffisance. Ce temps pascal qui s’ouvre pour chacun nous invite à contempler. Contempler l’essentiel, ce qui nous est donné : les amitiés puissantes, les fidélités hésitantes, ce qui nous fait vivre quoi. Regarder l’eau, celle qui nous fait maugréer lorsqu’elle tombe en averse ou qui nous réjouit lorsque nous y plongeons nos corps. L’eau qui n’a l’air de rien et qu’on ne remarque pas mais qui nous est plus utile que toutes les belles bouteilles aux étiquettes et aux noms célèbres. Celle pour laquelle François d’Assise louait le Seigneur en disant : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur Eau, qui est très utile et très humble, précieuse et chaste » On ne saurait mieux dire...
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !