JavaScript is required
Partager

Les dangers du surtourisme, par Nathalie Leenhardt

Un article rédigé par Nathalie Leenhardt - RCF, le 17 mai 2024 - Modifié le 17 mai 2024
Le point de vue de 7h20Les dangers du surtourisme, par Nathalie Leenhardt

LE POINT DE VUE DE NATHALIE LEENHARDT - C’est une des nouveautés du Petit Robert 2025, un nouveau mot qui est entré dans le dictionnaire : Le "surtourisme" il est définit comme une "présence touristique perçue comme excessive et nuisible". Venise menacée, comme le dénonçait il y a peu le pape François en visite dans la Sérénissime, le Mont St Michel assailli par des hordes de touristes… Le tourisme de masse interroge Nathalie Leenhardt.

Nathalie Leenhardt. © DRNathalie Leenhardt. © DR

J’ai eu la chance de passer quelques jours en Corse, île splendide que je connais trop peu. Quel ne fut pas mon étonnement, en prenant un café sur le port d'Ajaccio, où subsistent des bateaux de pêcheurs en petit nombre, de découvrir un énorme paquebot de croisière, siglé Virgin. Véritable immeuble flottant, il est arrivé au petit matin, et reparti en fin de journée, non sans avoir laissé ses fumées s’échapper toute la journée de hautes cheminées. En sont descendus des centaines de touristes qui ont fait quelques tours dans les ruelles avant de remonter sur leur monstre des mers. La veille c’était un paquebot allemand qui s’était amarré. D’après un restaurateur local, seules les taxes versées au port rapportent à la collectivité. Les commerçants eux n’en tirent que peu de ressources puisque tout est fourni sur le bateau…

Cela m’a fait réfléchir au tourisme de masse. Et ce d’autant plus qu’un reportage diffusé sur France 5 m’a permis de découvrir une autre réalité que j’étais loin d’imaginer. Je ne suis pas en effet grande consommatrice des réseaux sociaux, sur lesquels je ne publie pas ni ne regarde des couchers de soleil… Mais je suis bien une exception. 
 

Quel est l’impact de ces réseaux sociaux ?

Autrefois, mais vous n’avez peut-être pas connu cette époque, on feuilletait les guides du Routard pour voyager au loin. Aujourd'hui, les touristes se tournent de plus en plus vers Instagram et ses nombreux influenceurs. Les photos et vidéos, partagées par millions chaque jour, donnent envie de se rendre dans des endroits merveilleux. Ainsi on assiste à une surfréquentation d’espaces naturels, des lieux souvent peu préparés à faire face à un afflux massif de visiteurs, avec les conséquences qu’on imagine en termes de pollution, de saccage des sols et de la flore

Ainsi apprend-on dans le documentaire que 400 kilos de galets seraient ramassés chaque jour par les visiteurs sur la plage d’Étretat, cailloux qui permettent pourtant de protéger les falaises de l’érosion… On connaissait la file de touristes dans les ruelles du Mont-Saint-Michel, les queues pour monter à la Tour Eiffel ou accéder à Chambord mais du fait des réseaux des lieux jusqu’alors protégés sont désormais envahis.

Au point que quelques communes ont dû prendre des mesures de précaution, effaçant de leurs cartes une plage prise d’assaut dans la presqu’île de Crozon ou limitant l’accès de l’île de Porquerolles à moitié moins de touristes pendant l’été… Le parc national des Calanques a dû lui aussi instaurer des créneaux de réservation afin de préserver la biodiversité locale. Et on connaît le long combat de Venise pour protéger sa lagune des monstres des mers que j’évoquais plus haut…

Faire face au surtourisme

Les humains sont-ils à ce point des moutons qui leur faillent suivre ce que leur prescrivent des influenceurs ? Sont-ils assez fous pour prendre des risques en s'approchant trop d’une falaise ou en abîmant la nature, tout çà pour partager la photo la plus spectaculaire possible, celle qui recueillera des tas de “likes” ? Eh bien oui et c’est bien triste…

Après les dangers du harcèlement, voici qu’il va falloir éduquer  les utilisateurs d'Instagram sur les impacts potentiellement négatifs de leurs actions sur les plus beaux endroits du monde…
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.