Pascale Morinière - Il n’y a pas de réforme des retraites durables sans politique familiale ambitieuse !

Rappelons que ce système mis en place en 1946 fait financer les pensions de retraite par les actifs d’aujourd’hui. En 1960, quatre actifs finançaient la pension d’un retraité : le rapport est maintenant de seulement 1,7 actif pour un retraité. L’arrivée des "boomers" à la retraite, l’allongement de la durée de la vie, et la baisse régulière de la natalité expliquent l’impasse dans laquelle nous nous trouvons. Des réformes ont été entreprises, mais sans jamais apporter de solution pérenne.

 

L’autre système, la capitalisation, consiste à préparer soi-même sa retraite en cotisant pour ses vieux jours. Mais ce système n’est pas le choix de la France qui est attachée à la solidarité entre les générations du système par répartition. Système qui ne laisse personne sur le bord du chemin.

 

Que faudrait-il faire pour traiter durablement le problème ?

 

Certains préconisent de s’appuyer sur l’immigration de jeunes actifs qui contribueraient aux pensions des retraités français. C’est une solution à courte vue, car les immigrés adoptent à terme les taux de fécondité du pays d’accueil. De plus, ces jeunes devraient être immédiatement employables dans le cadre d’une immigration choisie et diplômée dont nous priverions les pays d’origine.

 

Une autre solution consisterait à baisser les pensions des retraités, ce qui est inenvisageable. Ou à augmenter les taux de cotisation, ce qui alourdirait encore le poids des seniors sur les actifs. Une solution est enfin d’allonger la durée de cotisation, ce vers quoi s’achemine le gouvernement en reportant l’âge de départ à 64 ans. Mais la modification de la pyramide des âges, le rapport entre les actifs et les retraités, est seule à apporter une solution durable. 

 

Quelles seraient les mesures utiles ?

 

Il faudrait s’attacher à soutenir la natalité au moins au seuil de renouvellement des générations qui est de 2,1 enfants par femme. Nous sommes aujourd’hui à 1,83 alors que les Français aimeraient en accueillir 2,39. Nous avons une marge de progression ! Sans politique familiale dynamique et ambitieuse la France continuera à s’installer dans l’hiver démographique occidental. Il n’y a pas de réforme des retraites durables sans politique familiale ambitieuse !