La première ministre vient d’annoncer de nouvelles mesures pour faire face aux violences faites aux femmes. De quoi s’agit-il ?
Trois ans après le Grenelle sur les violences conjugales, Élisabeth Borne a annoncé le lancement d’une mission parlementaire chargée de faire des propositions pour améliorer le traitement judiciaire de ces violences. Elle a également annoncé 2000 places supplémentaires en hébergement d’urgence d’ici 2023 et l’augmentation du nombre d’intervenants sociaux dans les commissariats et les gendarmeries.
Malgré les mesures déjà prises depuis 2019, le nombre de femmes assassinées par leur conjoint a augmenté de 20% entre 2020 et 2021. 122 femmes. Cela illustre que nous n’apportons toujours pas les bonnes réponses à ces questions.
Pourquoi ce chiffre augmente-t-il encore ? Cette hausse des morts est en fait un retour au niveau des statistiques précédant les confinements. En effet, la diminution des interactions sociales avait plutôt été bénéfique en 2020.
Quoi qu’il en soit, malgré les efforts sans précédent engagés par l’État, ces chiffres restent à un niveau intolérable. En cause les disputes, les séparations non acceptées, la jalousie ou même la maladie de la victime.
La lutte contre la violence intrafamiliale est-elle seulement une question de moyens ? En France, nous investissons beaucoup dans la politique répressive ou palliative, les bracelets anti rapprochements ou les hébergements d’urgence par exemple, bien sûr indispensables. Mais la déconstruction de la famille, la dégradation des liens conjugaux, la labilité des unions doivent aussi être pris en compte. Une politique préventive pourrait être mise en œuvre dans la préparation à la conjugalité, le recours encouragé et remboursé aux conseillers conjugaux et familiaux, une formation au dialogue et à la résolution des conflits dans le couple et la famille.
Il s’agit là de certaines de nos propositions pour les dernières élections. Une formation pourrait être systématiquement dispensée aux couples venant demander un certificat de concubinage, un Pacs ou le mariage. Cette étape de rencontre entre la puissance publique et les couples serait un moment à saisir pour les former sur les droits et devoirs des différents régimes conjugaux et les aider dans la résolution des conflits dans le couple ou l’éducation des enfants.
Penser prévention éviterait à bien des drames de se produire.
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