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Avec nous jusqu'à la fin des temps

RCF, le 20 avril 2022 - Modifié le 21 juillet 2022
Halte spirituelle, l'intégraleAvec nous jusqu'à la fin des temps

"Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps", dit Jésus dans l'Évangile (Mt 28, 20). Que signifie cette promesse ? A-t-on mesuré combien la résurrection du Christ n'appartient ni au passé ni à de grands concepts sur les temps derniers mais qu'elle est aussi là, maintenant, pour chacun d'entre nous ? Pour en parler, Madeleine Vatel reçoit le Père Christophe Danset, prêtre du diocèse de Lille, spécialiste de christologie, auteur d'un mémoire réalisé à partir de l'œuvre du théologien protestant Karl Barth, sur le thème : "Comment parler du Christ glorifié ?"

Dévoilement de la croix avant la vigile pascale, à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Maritime) ©Corinne SIMON/CIRICDévoilement de la croix avant la vigile pascale, à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Maritime) ©Corinne SIMON/CIRIC

Qu’est-ce que le temps pascal ? 

 

Le temps pascal, c’est la période du calendrier liturgique qui va de Pâques à la Pentecôte. Une période qui en général dure 50 jours. Pour le Père Christophe Danset, prêtre du diocèse de Lille, vicaire épiscopal pour l'Enseignement catholique et la pastorale des jeunes, on croit que les 40 jours du Carême servent à se préparer au dimanche de Pâques. Qu’il a fallu 40 jours de Carême pour se préparer à la Résurrection. "En vrai c’est 40 jours pour se préparer à 50 jours !" précise-t-il.

 

"On peut peut-être se poser la question de savoir si, dans l’Église, on n’a pas majoré le temps du Carême et minoré le temps de Pâques." Pour ce prêtre spécialiste de christologie, c’est-à-dire l'étude du mystère du Christ, le temps pascal est aussi important que le Carême.

 

Dès l’octave de Pâques, les chrétiens sont invités à laisser se déployer dans leur vie le mystère de la Résurrection. "Si vous avez vécu un temps fort dans les 40 derniers jours, que vous avez essayé de vous préparer autant que vous l’avez pu à Pâques, si vous avez fait l’effort de grandir en charité, de mettre en place des règles de vie, l’ascèse, le partage… tout ça c’est très bien, mais il reste à vivre la Résurrection !"

 

Avoir un visage de Ressuscité

 

Comment vivre le mystère de la Résurrection au quotidien ? Souvent après Pâques on entend dire dans l’Église qu’il faut avoir "un visage de ressuscité". Une expression qui peut faire sourire à force, tant elle a été répétée. Et cependant elle n’est "pas absurde", dit le prêtre.

 

"Essayons de nous ouvrir à la puissance de la Résurrection, encourage-t-il, le Christ vit, il nous donne la force, il nous permet d’agir, essayons de vivre de cette force !" Christophe Danset est l'auteur d'un mémoire réalisé à partir de l'œuvre du théologien protestant Karl Barth, sur le thème : "Comment parler du Christ glorifié ?" Il nous explique que "le propre de la vie du Christ, c’est qu’elle ne s’arrête pas : c’est le message fondamental de la Résurrection". Pour le croyant, "le Christ continue à agir". C’est là un mystère sans fin, on est dans le domaine de la foi. 

 

 

Il s’est passé quelque chose sur la croix, il s’est passé quelque chose dans le tombeau, qui a bouleversé l’ordre du monde

 

 

Approcher le mystère de la Résurrection

 

Pour les chrétiens, Jésus n’est pas simplement un homme qui a délivré un message, qui a proposé un enseignement moral, ou qui nous a fait découvrir un visage de Dieu. "Il s’est passé quelque chose sur la croix, il s’est passé quelque chose dans le tombeau qui a bouleversé l’ordre du monde."

 

C’est une humanité marquée par la faiblesse et qui sans cesse se détourne de Dieu, que le Christ a rejoint : et il est venu "bouleverser tout ça !" "Avec la mort du Christ sur la croix, c’est vraiment l’ordre du monde qui a été ébranlé." C’est évidemment difficile à comprendre car on est "dans l’ordre du mystère". "Ce qui se passe là ne peut pas s’expliquer en tant que tel. Nous prenons acte que le monde n’est plus le même après la Résurrection qu’avant."

 

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