Qu'est-ce que la guérison ?
En partenariat avec Les Facultés Loyola Paris
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Pourquoi Jésus a-t-il besoin de disciples ? Dans l'Évangile de ce dimanche Matthieu nomme un par un ces hommes à qui Jésus accorde des pouvoirs. Mais quels pouvoirs et pour quoi faire ? Commentaires de Nicole Fabre, bibliste et pasteure de l'Église protestante unie de France.
Évangile du dimanche 18 juin (Mt 9, 36 – 10, 8)
Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra.
Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Source : AELF
Dans les chapitres 8 et 9 de l’évangile de Matthieu, Jésus opère des guérisons. Il est ainsi présenté comme le serviteur annoncé par Isaïe. Mais qui sont les "foules" que voit le Christ ? L’évangile de ce dimanche est très vague à ce sujet. "Ce sont des gens très divers qui viennent de lieux très divers", décrit Nicole Fabre.
Mais on ne sait pas où ces gens se réunissent ni pourquoi… Or, précisément, « ça a du sens », pour la pasteure. "Ça veut dire que c’est quelque chose que Jésus et les foules peuvent vivre partout. Pour nous ça veut dire quelque chose qui est vrai en toute condition, et non pas dans des lieux particuliers ou des moments particuliers…"
Languissantes, désabusées… ces foules "viennent quand même" écouter Jésus, "parce qu’il semble que cet homme-là parle de manière différente, nouvelle". Jésus est pris aux tripes par leur abattement – l’expression "pris aux tripes", c’est la traduction littérale du verbe grec, précise Nicole Fabre, "c’est les entrailles, presque les entrailles maternelles, qui se retournent en Jésus".
Dans la Bible, il n’est pas rare qu’on prête à Dieu "des caractéristiques maternelles". Pour la pasteure, il y a chez Jésus "quelque chose d’un désir tellement profond que l’autre vive, qui est à la fois quelque chose d’une protection et en même temps pour que l’autre grandisse". On comprend que Jésus est là pour donner la vie…" et nous permettre de vivre "comme des fils et filles de Dieu".
Quand il envoie ses disciples, Jésus les invite d’abord à prier. "Ce n’est pas de la stratégie, c’est vraiment de l’ordre de l’alliance !" Mais pourquoi Jésus a-t-il besoin des disciples ? "Il a besoin de démultiplier d’emblée, explique Nicole Fabre, dès le début il ne fait rien sans qu’il ait déjà appelé des disciples." Pour la pasteure, c’est "une caractéristique très importante". "Jésus ne veut pas être seul dans cette mission. S’il est là avec nous c’est pour nous entraîner à œuvrer comme lui œuvre." Tout part de lui, mais tout ne repose pas sur lui.
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