C'est un haut lieu spirituel au cœur de la ville de Reims. Depuis des siècles, la basilique Saint-Remi est un lieu de pèlerinage. À l'occasion de notre programmation spéciale Pâques et Semaine sainte au monastère de Saint-Thierry, RCF vous invite à la découverte du lieu et de son histoire. Un édifice marqué par dix siècles de vie bénédictine. Et où perdurent des rituels propres au diocèse de Reims, comme celui de la "couronne de lumière".
C’est la plus grande église de la ville de Reims et le plus vieil édifice religieux de la ville. La basilique Saint-Remi a accueilli en septembre 1996 le pape Jean-Paul II, venu se recueillir devant les reliques de saint Remi, le saint patron de l'archidiocèse qui a baptisé Clovis. À l'occasion de la programmation spéciale Pâques en direct du monastère de Saint-Thierry (Marne), RCF vous propose de redécouvrir ce haut lieu spirituel. Et rediffuse l’épisode L’Art et la foi avec Charles Delhaye. Décédé en 2017, ce passionné a été membre fondateur de l’association Renaissance de Saint-Remi et l’initiateur de la reconstruction des grandes orgues de la basilique.
Tout a commencé avec une petite chapelle dédiée à saint Christophe, où l’on a déposé les restes de saint Remi à sa mort au VIe siècle. Ce saint était célèbre autrefois pour ses miracles. L’histoire a retenur de lui qu’il était un grand évangélisateur et surtout l'évêque qui baptisa Clovis.
"Plusieurs églises successives ont succédé à la chapelle initiale, raconte Charles Delhaye, la petite chapelle mortuaire dans laquelle les restes les restes de saint Remi avaient été déposés lors de ses funérailles." La renommée de saint Remi, mort en odeur de sainteté, a rapidement attiré les pèlerins. Elle a même provoqué un tel afflux que le clergé local a fait venir des bénédictins en charge de les accueillir. Les miracles autour de la tombe de saint Remi "n’ont fait que relancer la piété des fidèles". Si bien que les moines sont restés dix siècles ! "10 siècles de prière, de travail et d’accueil des pèlerins."
Dès le VIe siècle, il a donc fallu trouver de la place pour accueillir tous ces pèlerins. C’est ainsi que "la chapelle primitive a été agrandie", explique Charles Delhaye et que l’on a bâti une "première basilique carolingienne". Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, les pèlerins dormaient souvent dans l’édifice.
"Tout a été transformé à partir du XIe siècle." On retrouve tous les styles architecturaux dans la basilique mais la partie la plus visible et la plus attirante pour les visiteurs est la partie romane. "L’atmosphère de base de l’ensemble de cette église est une atmosphère romane, décrit Charles Delhaye, donc très peu lumineuse dans la nef, tout au moins dans la nef principale." Une atmosphère qui invite au recueillement.
À l’époque gothique, on a voulu faire entrer la lumière. "On ose ouvrir de grandes fenêtres à travers les murs qui sont confortés par l’apparition d’un arc-boutant, qui va venir compenser la poussée des voûtes. Et c’est à ce moment-là qu’on va penser à voûter complètement de pierres l’édifices qui jusqu’alors était simplement couvert d’une charpente en bois et d’un plafond." Aujourd'hui encore on peut voir l’ingéniosité des architectes de l’époque qui ont su conserver la structure romane et "plaquer" une structure gothique.
Dans la nef de la basilique, se trouve un lustre impressionnant de six mètres de diamètre. C’est un lustre à roue, typique de l'époque romane. L’original n’a pas survécu à la Révolution française, celui que l’on peut voir actuellement date du XIXe siècle. "Il représente une couronne scandée de 12 tourelles, symboliques des douze tribus d’Israël de la Jérusalem terrestre", décrit Charles Delhaye. Ses 96 bougies représentent la durée de vie de saint Remi, qui, selon la tradition, est mort à l’âge de 96 ans.
Ce lustre fait l’objet d’un rite particulier, celui de la "couronne de lumière". Il est allumé chaque année en octobre lors d’une cérémonie assez spectaculaire. Si Remi est fêté le 15 janvier, à Reims spécifiquement, le 1er octobre est élevé au rang de solennité en mémoire de la translation de ses reliques. Et le premier dimanche du mois d’octobre, on célèbre donc une messe en l’honneur du saint patron de l’archidiocèse. Après cette messe, les 96 bougies du lustre sont allumées d'une façon spéciale. C’est un moment festif et important dans la vie du diocèse, qui attire de nombreux visiteurs, mais aussi les officiels de la ville.
Du 28 au 31 mars, l'équipe de RCF vous emmène vivre la Semaine sainte et Pâques dans le monastère de Saint-Thierry. Nos équipes installent leur studio éphémère près de Reims, dans le monastère des vingt bénédictines de la communauté de Sainte-Bathilde. Pour découvrir les coulisses de la vie religieuse et vous préparer à Pâques, suivez les offices et découvrez toutes nos émissions spéciales ici.
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