Le Carême a débuté le mercredi des cendres et s’achèvera avec la fête de Pâques. Un temps liturgique qui permet aux chrétiens de se rapprocher du Christ. Un temps pour partager, pour jeûner, mais aussi pour prier. La prière, l’un des piliers de cette période si spéciale pour l’Église. On parle avec Sœur Patricia Béduchaud de l'Institut des Sœurs de Saint-François d'Assise.
Pas besoin d’avoir fait des études de théologie très poussées pour prier ! On peut prier simplement, comme on parlerait avec un ami. Comme le téléphone ou Internet, la prière est le moyen d’entrer en contact avec Dieu. Un moyen d’autant plus important en cette période de Carême, où les chrétiens sont invités à se rapprocher du Christ. Parler avec Dieu. Ecouter dans le silence ce qu’il a à nous dire. C’est la base et le soutien de notre vie spirituelle.
Prier c’est aussi contempler. Une contemplation que l’on retrouve évidemment de manière très présente chez les Franciscains. "Cette contemplation, c’est François qui nous l’a enseignée, transmise. Le chemin de François vers le Christ part du regard sur Jésus sur la croix par saint Damien. C’est un Christ particulier qu’il a rencontré dans une petite église. Ce Christ n’apparaît pas mort mais vivant. Le sang coule, mais exprime la vie. Jésus n’a pas les yeux fermés. Il a les yeux ouverts et c’est un regard qui parle au cœur. François a été touché par ce regard. C’est un crucifié qui nous parle d’amour", explique Sœur Patricia Béduchaud, de l’Institut des sœurs de Saint-François d’Assise.
Dans la vie de saint François, la prière était vitale. Un modèle à suivre pour les chrétiens, selon Sœur Patricia Béduchaud. "Tout chrétien doit avoir cette relation vitale avec la personne du Christ. Les frères de François disaient de lui qu’il était la prière incarnée. Tout parlait à travers lui. La création, le monde qui l’entourait. Tout était prétexte à la prière. Il était dans la louange, dans l’action de grâce, malgré les difficultés de la vie. Tout n’est pas toujours rose. Il s’accrochait vraiment à ce Christ-là" ajoute la religieuse. Cette dernière rappelle que la prière peut être communautaire, et personnelle. "Notre vie consacrée est basée sur ces deux temps-là. C’est notre prière qui nous nourrit" lance-t-elle.
Pour Sœur Patricia Béduchaud, les chrétiens qui entrent dans le Carême ne doivent pas forcément se dire qu’ils doivent "plus prier" durant ce temps si particulier. "Il faut surtout se recentrer sur l’essentiel de sa vie, sur ce Dieu d’amour incarné par le Christ. Cela va demander de prendre du temps pour le rencontrer, mais c’est surtout se recentrer sur lui. Prendre du temps pour Dieu, tout simplement" estime-t-elle. "Jésus nous montre qu’il faut retourner régulièrement à la source" explique-t-elle.
"La prière c’est la source. En découle ensuite le jeûne et le partage. Jésus nous montre le chemin. Il nous appelle à accepter la réalité telle qu’elle est. Jésus nous met en garde contre nos illusions, nos rêves sans consistance. Il nous recentre. Ces piliers sont complémentaires", conclut Sœur Patricia Béduchaud.
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