Dans l'évangile de ce dimanche, on retrouve la célèbre parabole de la veuve et du juge inique. En évoquant le sort d'une veuve qui n'a d'autre choix que de supplier son juge sans relâche, Jésus nous enseigne sur la persévérance et la fidélité dans la prière. Commentaires du pasteur Antoine Nouis.
Évangile du dimanche 16 octobre (Lc 18, 1-8)
Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.”
Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Source : AELF
Le thème de la prière revient souvent dans les évangiles et chez Luc en particulier. Au moment de son baptême, à la Transfiguration ou avant la Crucifixion, on voit un Jésus priant "aux grandes articulations de son ministère", note Antoine Nouis.
"Mais à priori, Jésus prie différemment des autres..." Dans le chapitre 11 de l’évangile de Luc, les disciples demandent en effet à Jésus de leur apprendre à prier. "Les disciples, d’une certaine façon, se rendent compte qu’ils ne savent pas prier, observe Antoine Nouis, ils se rendent compte qu’il y a quelque chose qui leur échappe." En réponse, Jésus leur donne la prière du Notre Père. Et des paraboles similaires à celle du juge inique.
Si la prière était très présente au temps que décrit l’Ancien Testament (ou Premier Testament), "le mode naturel de relation à Dieu passait par le sacrifice", souligne le pasteur. Selon Antoine Nouis, "la prière dans la première Église remplace un peu le sacrifice dans la première alliance, c’est-à-dire que la prière c’est le mode naturel de relation à Dieu". On est moins dans le donnant-donnant mais dans la gratuité d’un compagnonnage avec Dieu.
Luther disait que la prière était "le métier du chrétien" : "Il me semble, confie le pasteur, que ça veut dire que la façon d’être naturelle du chrétien c’est de se tenir devant Dieu avec toute sa personne, dans toute sa journée…"
Dans la parabole du juge inique il est question d’une veuve. Au temps de Jésus, les veuves étaient très vulnérables, dans une société où les femmes devaient être sous la protection d’un homme. Pour se défendre et faire valoir son droit, celle-ci n’a que la parole. "La seule arme de la veuve, c’est sa persévérance et de ne rien lâcher comme on dit aujourd’hui, de ne jamais cesser de réclamer la justice auprès du juge."
La persévérance de cette veuve est un appel à prier sans cesse. Quand Jésus conclut la parabole en disant : "Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?", ce verset agit "comme une brûlure" chez Antoine Nouis. Il exprime l’inquiétude de Dieu à l’égard des Hommes : lui sommes-nous fidèles dans la prière ? "La prière c’est dur", affirme le pasteur. Quand on a l’impression que personne ne répond, elle est synonyme de "sécheresse et d’aridité". Mais c’est là "la pointe de la parabole" : un appel pressant à la persévérance et à la fidélité dans la prière.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !