C’est une prière centrale de la religion chrétienne. Depuis 2000 ans, le "Notre père" se transmet de générations en générations, mais que signifie-t-il réellement ? Et comment l’interpréter à l’heure où la société connaît de nombreux changements ? Ce sont les questions auxquelles Françoise Heyer a voulu répondre dans son ouvrage "Le Notre Père est un trésor ! Commentaire amoureux de la prière du Christ", sorti en mai 2022 aux éditions Salvator. Elle nous livre son interprétation du "Notre Père".
"Dire le Notre père, c’est vraiment faire les demandes comme des valeurs sûres. On est sûr de ne pas se tromper puisque ce sont les mots du Christ lui-même", commence-t-elle. On retrouve l'origine de cette prière dans deux évangiles : celui de Matthieu et de Luc. Au chapitre 11, verset 1 à 4, de l’évangile de Luc, on peut ainsi lire : « Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : "Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples." Il leur répondit : "Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Au fil du temps, cette prière a évolué. L'adjectif possessif "notre" est notamment apparu. "Ce n’est pas anodin, cela signifie que la prière n’est pas personnelle", note Françoise Heyer, mais collective. Cela "n’efface pas le Mon pour autant", précise-t-elle. Quant au mot "père", il est "très instructif", souligne celle qui a été formée à la philosophie et la théologie. "Cela créé une grande intimité entre nous, qui ne sommes que des créatures, et le créateur."
Pour la médecin de profession, le mot "père" sous-entend une relation de proximité et de familiarité. "Quand le christ nous offre le nom du Père, c’est révolutionnaire parce qu’il nous ouvre à sa dimension de Fils de Dieu avec un grand F, pour que nous aussi, nous soyons enfant de Dieu", commente Françoise Heyer. Et de souligner : "C’est son identité de père, un père qui nous aime avec un amour complétement désintéressé qui ne veut que le bonheur de ses enfants."
Une identité de père et une proximité qui peuvent sembler étonnantes quand dans le même temps, la prière indique que Dieu est "aux cieux". Dans la tradition juive, "les cieux ce ne sont pas les nuages, c’est cette dimension cosmique qu’on ne peut pas définir", note l’auteure. Une dimension "transcendante" qui imprègne toute cette prière.
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