Dans l'évangile de ce dimanche, on voit combien la parole de Dieu est tout sauf une morale ou un texte de loi mais une parole de vie. Jésus débat une nouvelle fois avec les pharisiens, qui se disent irréprochables car ils respectent la loi. Mais le Christ tente d'élever leur regard : au lieu de considérer uniquement ce qui est bien et mal selon la loi, il y a ce qui nous fait vivre et ce qui nous fait mourir.
Évangile du dimanche 28 août (Lc 14, 1-14)
Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Or voici qu’il y avait devant lui un homme atteint d’hydropisie. Prenant la parole, Jésus s’adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? »
Ils gardèrent le silence. Tenant alors le malade, Jésus le guérit et le laissa aller. Puis il leur dit : « Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? » Et ils furent incapables de trouver une réponse.
Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : “Cède-lui ta place” ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. »
Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Source : AELF
La scène de cet évangile de Luc se passe un jour de sabbat. Dans le judaïsme, le sabbat désigne le repos du samedi en mémoire du septième jour de la création, où Dieu s'est reposé. Comme Jésus était juif, il a vécu le sabbat. Mais il n'est pas rare, dans l'évangile de Luc, de le voir interroger le sens de ce repos rituel. Est-ce le rite pour le rite ou pour remettre Dieu au centre de nos vies ? "Parfois en étant trop respectueux de certaines lois on voit la loi et on ne voit plus Dieu", explique Anne Faisandier.
Or, les pharisiens étaient connus pour leur respect de la loi. "Des croyants irréprochables, nous dit Anne Faisandier, qui se pensaient au dessus des autres parce qu'ils respectaient la loi mieux que les autres." Avant cet épisode, au chapitre 13 de l'évangile de Luc, Jésus a fait une guérison un jour de sabbat. Il a été réprimandé pour cela par un chef de synagogue.
Dans ses débats avec les pharisiens, Jésus tente de déplacer leur regard. "J'ai l'impression que les pharisiens catégorisent la vie entre ce qui est bien et ce qui est mal : Jésus, entre ce qui fait vivre et ce qui fait mourir, selon la pasteure. L'Évangile, avec un grand E c'est une parole de vie, ce n'est pas une parole de loi, ce n'est pas un code de morale..."
Les paraboles, il y en a beaucoup dans les évangiles. Des petites histoires qui font mouche mais qu'il nous faut "interpréter", insiste Anne Faisandier. Dans cette parabole Jésus nous dit de choisir "la dernière place" si l'on est invité à un repas de noce. Pour la pasteure, Jésus "révèle le théâtre social dans lequel on est tous". N'avons-nous pas en effet tous envie d'être vu, remarqué, d'être important pour l'autre ? Mais dans le cœur de Dieu, chacun a sa place. Sa logique n'est pas celle des être humains.
Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
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