Le Liban, un pays plongé dans le chaos
En partenariat avec L'ŒUVRE D'ORIENT
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C’est sur les hauteurs de Jeita, une bourgade située à 20 kilomètres au nord de Beyrouth, que se dresse le vicariat des catholiques latins du Liban. C’est dans cette propriété située en pleine nature que vit Mgr César Essayan. Nommé évêque par le pape François en 2016, il est mobilisé depuis plus d’un an pour venir en aide aux victimes de l’explosion du 4 août 2020. Au micro de Pauline de Torsiac, il revient sans détour, sur son parcours, son engagement et la situation préoccupante de son pays.
En 2016, le pape a nommé Mgr César Essayan vicaire apostolique de Beyrouth pour les catholiques de rite latin au Liban. Il est à la charge de 44 congrégations latines, 215 couvents et environ 1000 religieux rien que pour le Liban. La communauté de rite latin regroupe 15 à 20 000 fidèles même si ce chiffre baisse avec les départs récents provoqués par la crise majeure que subit le pays depuis plus d'un an. Certaines des congrégations sont présentes depuis le XVIIème siècle au Liban, elles ont eu un impact important sur le développement des secteurs de la santé et de l'éducation dans le pays. "L'Église avec ses institutions, a collaboré pour que le Liban soit un pays de progrès, d'expression, de culture. On a donné beaucoup au monde" remarque le vicaire apostolique de Beyrouth.
J'ai appris à rencontrer le Seigneur et c'est là où nous sommes devenus amis
Né dans une famille arménienne orthodoxe, Mgr César Essayan a grandi chez les frères maristes avec des maronites. "Je faisais partie du mouvement eucharistique des jeunes qui est un mouvement jésuite et c'est là où ma vocation est née, grâce à ce mouvement. J'ai appris à rencontrer le Seigneur et c'est là où nous sommes devenus amis" se souvient-il. Il poursuit des études d'architecture pour mûrir sa vocation avant de rentrer chez les franciscains. Lors de son séminaire, il étudie à Rome et à Padoue, notamment la christologie et l'islamologie, avant de revenir servir au Liban, son pays natal. En 2016, il est très surpris d'être nommé par le pape évêque pour les latins. "Ce n'était pas dans mes calculs, ni dans mes rêves non plus" avoue-t-il.
Saint François d'Assise m'a appris, en remettant le Christ au centre de ma vie, à regarder le Christ qui a mis l'Homme au centre de sa vie
Alors qu'il est au mouvement eucharistique des jeunes, Mgr César Essayan trouve que l'aspect social n'y est pas assez développé. Lui, qui a vécu la guerre civile à l'âge de 13 ans au Liban souhaite apporter une vision plus solidaire et concrète. "La question de l'Homme comme un frère, à l'intérieur de moi ça me prenait tout le temps. Je sentais que ce côté me manquait dans la vie et petit à petit, on l'a développé au sein du mouvement eucharistique des jeunes" se souvient-il. Ce besoin de se tourner vers les autres va le guider tout au long de sa vocation avec comme référence Saint François d'Assise et son rapport aux lépreux. "Saint François d'Assise m'a appris, en remettant le Christ au centre de ma vie, à regarder le Christ qui a mis l'Homme au centre de sa vie" raconte-t-il. Cette fraternité du quotidien prend tout son sens depuis les explosions qui ont décimé le port de Beyrouth le 4 août 2020 et le coeur des libanais.
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