Si le nombre de prêtres ordonnés était en hausse cette année (105 contre 88 l’an dernier), il ne suffit pas à remplir tous les clochers de France. Une réalité qui frappe les ecclésiastiques, notamment lorsqu’il est question de prendre du repos estival.
Le manque de vocations vient accentuer la difficulté pour un prêtre diocésain de s’extirper de sa paroisse. Chaque prêtre dispose en effet de quatre semaines de vacances par an et d’une semaine obligatoire de retraite spirituelle. Visiter sa famille, ses amis, prendre un temps seul ou s’extraire dans des lieux d’accueil comme les Foyers de Charité, voilà le genre de programme propre aux prélats. Seulement, partir sans délaisser sa paroisse reste parfois impossible, et il leur faut être inventifs.
Dieu lui-même s’est reposé le 7e jour, il en va de soi que les prêtres l’imitent. Lorsqu’ils sont en équipe dans une paroisse, il est possible d’organiser des roulements tout au long de l’été.
Pour les prêtres seuls, il reste trois solutions : partir du lundi au samedi, afin d’assurer les célébrations dominicales, faire un échange avec un autre prêtre en occupant son presbytère, et la plus reposante, faire appel à des prêtres venus de l’étranger, le plus souvent d’Afrique. Cette dernière devient monnaie courante, car ils sont plus de 800 prêtres africains à venir chaque été en France en tant qu’intérims.
Ça dit beaucoup de choses de la solidarité internationale qui se vit déjà tout au long de l’année dans de nombreuses paroisses.
Le père Nicolas Guillou, curé de Notre-Dame en Saint-Melaine à Rennes, est chaque année remplacé par le même prêtre béninois, actuellement en études en France. De passage il y a quelques années avec trois autres compagnons, ils ont tissé des relations fraternelles avec les paroissiens et sont aujourd’hui des habitués du centre rennais. "Le père Sergio prend la paroisse en main, gère les obsèques, les messes de semaine et du week-end, les mariages et baptêmes. Je lui confie les clés et je peux partir tranquille", raconte-t-il.
Une solidarité qui permet également à ces prêtres étrangers de vivre aussi un temps de vacances. "Les paroissiens n’hésitent pas à chouchouter leur curé d’été en l’emmenant visiter le Mont-Saint-Michel, Saint-Malo et manger des bonnes huîtres", témoigne le prêtre breton.
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