Clermont-Ferrand
La Pastorale de la Santé, la branche de l’Église qui s’occupe des malades, rassemble les aumôniers d’un diocèse. Leur mission est simple : rester aux côtés des personnes malades qui le souhaitent et les écouter. Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand.
Au sein de l’Église, la pastorale de la santé s’occupe des malades au sein des hôpitaux, mais aussi à domicile. Ce sont les aumôniers, des bénévoles, qui se chargent de se rendre auprès d’eux au moment où ils en ont besoin. Une mission qui trouve son origine dans une parole fondatrice du Christ : "J’étais malade, et vous m’avez visitée".
C’est avant tout une présence, selon Jean-Pascal Choury, délégué diocésain pour la Pastorale de la Santé et du handicap du diocèse de Nice : “C’est quand l’Église se rend auprès de patients qui en ont besoin. Qu’ils soient dans des hôpitaux, chez eux ou en maison de retraites, les aumôniers et le service évangélique des malades (SEM) répondront à leur appel". Une présence qui reste avant tout à la demande du patient : "les personnes atteintes de maladies graves font souvent appel au service aumônier de leur diocèse, que ce soit par besoin d’une écoute ou parce qu’elles se posent des questions sur leur spiritualité", explique Aude Momal, déléguée de l'archevêque pour la Pastorale de la Santé du diocèse de Paris.
La maîtrise du concept de laïcité permet à nos aumôniers bénévoles de comprendre où démarre leur mission et où elle s'arrête.
La pastorale de la santé envoie des bénévoles au chevet de personnes malades pour les écouter, mais des formations sont tout de même nécessaires : “Les hôpitaux publics obligent les aumôniers à suivre une formation d’un an, un diplôme universitaire (DU) Laïcité”, explique Aude Momal. Un concept qu’il leur est vital de comprendre, pour éviter de tomber dans les abus : “La maîtrise de ce concept permet à nos aumôniers bénévoles de comprendre où démarre leur mission et où elle s'arrête”, ajoute la déléguée de l'archevêque.
En plus de la compréhension de ce concept, les bénévoles sont encouragés à suivre d'autres formations pour accompagner au mieux les personnes malades : “Par exemple pour ce qui est de l’écoute de l’autre, nous demandons à des psychologues d’expliquer aux bénévoles la manière de faire. Pour approfondir les connaissances de la parole, des théologiens organisent des conférences, et dernièrement on a pu organiser des micro-conférences sur le thème de la souffrance et l’accompagnement des personnes en fin de vie, avec l’intervention de prêtre et de médecins catholiques spécialisés dans les soins palliatifs", indique Aude Momal.
Malgré la mission avant tout d’écoute et d’accompagnement des personnes malades de la pastorale de la santé, celle-ci rencontre des obstacles au sein même des services hospitaliers : "Depuis la loi Kouchner de 2002, il est obligatoire pour tout hôpital d’avoir un service d’aumônerie. Mais dans les cliniques, cette présence n’est pas obligatoire, et dépend du bon vouloir de la direction de la clinique”, regrette Jean-Pascal Choury, en réponse à une interrogation d’Evelyne, fidèle auditrice de RCF, qui se demandait si l’accès des aumôniers dans les services hospitaliers était le même dans le service public que dans le service privé. Une différence de service qui freine aussi grandement la venue d’aumôniers qui ne sont pas forcément rattachés à la clinique où le patient est soigné : “Bien que la demande de venue d’un aumônier se fasse rapidement et sans encombre dans les hôpitaux, dans les cliniques, c’est beaucoup plus complexe", ajoute Jean-Pascal Choury.
Malgré tout, nombre de patients ne sont pas au courant de l’existence de la pastorale de la santé. C’est là qu’entre en jeu le personnel soignant : “Malgré notre volonté d’être présents pour toutes les personnes qui ont besoin de nous, nous manquons de bénévoles. C’est pour cette raison que les infirmières des hôpitaux dans lesquels nous œuvrons font attention aux besoins de leurs patients et nous redirigent vers ceux qui pourraient avoir besoin de notre présence. Après tout, le personnel soignant soigne les corps, et nous, nous soignons les âmes”, témoigne Sophie, auditrice et ancienne responsable du service aumônerie de l’hôpital Saint-Louis à Paris.
Le personnel soignant soigne les corps, et nous, nous soignons les âmes.
Une aide de la part de l’hôpital qui n’est pourtant pas aussi répandue qu’elle ne porte à croire : “parfois, le personnel hospitalier voit les aumôniers comme des personnes profitant de la faiblesse d’autrui pour les convertir à leur religion, ce qui n’est pas le cas, ils sont là pour écouter et accompagner les malades, pas pour évangéliser”, explique Sophie. “Ils pensent que ces aumôniers sont là pour faire du porte-à-porte, alors que cette pratique est interdite, puisque les aumôniers doivent être là en réponse à une demande, et n’ont pas le droit d’entrer sans permission”, complète-t-elle.
Un ami à l'hôpital a été accosté dans sa chambre par un évangéliste qui faisait du prosélytisme.
Une interdiction qui n’empêche pas des personnes mal intentionnées d’essayer d’endoctriner les patients : “J’ai un ami qui était à l'hôpital qui a été accosté dans sa chambre par un évangéliste qui faisait du prosélytisme”, témoigne Olympia, auditrice de RCF. Une tentative d’endoctrinement non seulement illégale, mais qui entache aussi la réputation des pastorales de la santé, qui tentent tant bien que mal de faire cesser ces agissements : “Chaque diocèse a un groupe interreligieux, où des représentants de nombreuse religions, comme l’islam, le judaïsme ou encore le bouddhisme, se rassemblent et discutent des mesures à prendre pour combattre l’endoctrinement”, explique Jean-Pascal Choury. “Quant au prosélytisme, il est illégal en milieu hospitalier, que ce soit entre malades ou avec des intervenants extérieurs”, ajoute le délégué diocésain.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
Intervenez en direct au 04 72 38 20 23, dans le groupe Facebook Je pense donc j'agis ou écrivez à direct@rcf.fr
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