En ce premier dimanche de l’Avent, la liturgie prévoit un texte du genre apocalyptique. Il est question de fin de la création, de puissances des cieux ébranlées… Comme tous les textes apocalyptiques, il s'adresse à ceux qui souffrent, ceux qui ont peur. Et nous invite à espérer. Explications du bibliste et prêtre François Lestang.
"Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.
Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »"
Source : AELF
En ce premier dimanche de l’Avent, la liturgie prévoit un texte du genre apocalyptique, tiré de l’évangile de Luc. Il est question de peur, de puissances des cieux ébranlées… "Ce qui est en jeu c’est de penser la fin du monde, explique François Lestang, et la fin du monde, de fait c’est la fin de la création." Dans la Genèse, au moment de la création du monde, Dieu séparait la terre et la mer. Or, dans ce texte de Luc la mer semble attaquer la terre. Même les étoiles ne sont plus à leur place ! Il y a comme une "dé-création"…
"Apocalypse" est un mot d’origine grecque, qui signifie "dévoilement". "Le but d’un texte apocalyptique c’est toujours de dire à ceux qui traversent une épreuve grave, à ceux qui ont peur de l’avenir, qui sont dans l’inquiétude, de leur dire : il y a un salut de Dieu, Dieu vous prendra avec lui." Ce texte, aussi étonnant que cela puisse paraître à première vue, "nous dévoile l’amour de Dieu", selon François Lestang. D’ailleurs le Christ dit : "Redressez-vous et relevez la tête" : il y a chez Luc "la certitude que l’on peut relever la tête", souligne le bibliste.
Dans ce texte, il est question d’attente, de se tenir sur ses gardes… En fait, tout, même le temps, est ébranlé. Il n’y a plus de jours, de nuit, ou de rythme temporel. Quels repères reste-t-il ? Il reste "vous", nous dit Jésus. Ceux à qui Jésus demande de relever la tête.
"Les habitants des bouts du monde sont pris d'effroi à la vue de tes signes ; aux portes du levant et du couchant tu fais jaillir des cris de joie."
Psaume 64, 9
Comme dans le Psaume 64 (ou 65), il y a chez Luc une ambivalence entre la splendeur de Dieu qui a quelque chose de terrible et sa bénédiction. "Quand Luc décrit ce texte là il sait bien que l’on peut avoir peur mais que Jésus nous invite à la confiance." Le père Lestang insiste sur "cette attitude très profondément nécessaire dans la vie spirituelle de relever la tête."
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