À voix haute · RCF Alsace RCF - page 14

Le peintre Camille Claus (1920 – 2005) a marqué le monde de l’art contemporain, mais aussi la pensée humaniste rhénane. Son regard, ses mots sont autant de traces de la quête spirituelle profonde d’un homme ouvert qui a survécu à l’enfer de Tambov où ses œuvres sont dénoncées comme « art fasciste et réactionnaire » !!! Dans LE MIROIR paru en 1952, Camille Claus propose une méditation sur l’art et la vie qu’il ne reniera pas , cinquante ans plus tard …

S’il a créé des personnages masculins qui ont marqué le théâtre pour toujours, Molière a également prêté son fin talent d’observateur au monde des femmes qui n’ont rien à envier à leurs protagonistes masculins en fait d’intelligence et de perspicacité. Si le XVIIème siècle est celui du pouvoir du Roi et des pères, les femmes ne sont pas les dupes du jeu et affutent leurs propres armes. Il suffit de les entendre parler entre elles pour s’en apercevoir… Sacré Molière !!!

Marie la conteuse nous fait voyager dans quelques contes qui nous rappellent la force de la vie et de l’amour. Elle partage avec nous le puissant désir de vivre qui irrigue les récits de toutes les cultures… A bon entendeur, salut !

« Il est des moments innombrables où Dieu se tait. Où le cri de l'homme se heurte au silence, renvoyé par l'implacable écho. De ce silence de Dieu, de cette absence d'amour, notre siècle porte les stigmates avec sa cohorte de charniers et génocides. Toujours à reprendre, le cri de Job révolté devant la souffrance et la banalité du mal demeure d'actualité. C'est le point de départ de cette belle méditation de Sylvie Germain, parcours où se croisent littérature et spiritualité, où monte la plainte de l'homme... »

En 1791, Olympe de Gouges, une des grandes voix féminines de la Révolution française, interpelle au nom de la liberté et de la fraternité la conscience des femmes et des hommes en rédigeant les articles de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Deux siècles plus tard, ces mots n’ont pas perdu de leur actualité…

Jaufré Le Trouvé veut devenir troubadour. Et non homme d’Église. Il veut imposer sa décision à son père adoptif, le prieur du couvent des prêcheurs Aymar de Lasserre, un homme qu’il aime et dont la profonde personnalité l’impressionne depuis toujours. Alors, pour devenir un homme, Jaufré doit s’arracher aux rêveries de l’enfance et faire face à la réalité des êtres et des époques. Et Henri Gougaud trouve les mots justes, sages et poétiques pour accompagner Jaufré sur son chemin d’émancipation et d’amour …

Le conteur Henri Gougaud publie en 2011 un savoureux roman d’apprentissage intitulé L’enfant de la neige. Il imagine le personnage de Jaufré, enfant trouvé près de Pamiers au 13ème siècle. Et c’est un prétexte pour évoquer le destin des hommes confrontés aux cruautés de l’Inquisition. Et cette histoire tourmentée est celle du pays d’origine de son auteur …

C’est un texte rare de Christian Bobin que la maison d’édition Le Temps qu’il fait publie en 1995 et réédite en 2019 : L’Homme qui marche. Si l’on aime, comme l’éditeur, les écritures intenses qui appellent sans fin la relecture pour la beauté de la langue et la profondeur de la pensée, L’Homme qui marche mène au-delà, au seuil de la méditation. Car cet homme-là, c’est le Christ …

Depuis quelques années, on redécouvre Hildegarde von Bingen. Si la moniale est connue pour sa musique … et ses recettes de cuisine, elle est d’abord une grande mystique de la vallée rhénane du XIIème siècle, dont les écrits ont été lus à voix haute par le Pape Eugène en présence de l’archevêque et du clergé de Trèves. Bernard de Clairvaux lui-même intervint pour que la voix de la bienheureuse Hildegarde ne fut pas oubliée…

Première femme à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature en 1909, Selma Lagerlöf dévoile, dans son roman Jérusalem en Terre sainte paru en 1902, la situation des diverses communautés chrétiennes présentes en Terre sainte à l’orée du XXème siècle. Au-delà de la forte quête spirituelle d’une communauté évangélique suédoise, elle décrit avec précision la vie à Jérusalem, qu’elle a elle-même découverte en 1900, au cours de son voyage en Palestine.

Il aime les livres, passionnément. Et nous dévoile les secrets des bibliothèques du monde entier, en commençant par la sienne. Alberto Manguel, écrivain argentin, citoyen du monde, partage dans un essai foisonnant intitulé La bibliothèque, la nuit, traduit pour Actes Sud en 2006, dans la collection Babel, sa passion et son érudition exceptionnelles. Et c’est une lecture jubilatoire pour tous les amoureux des livres…

S’il y a des créatures qui protègent bien leurs secrets, ce sont assurément les fées. Marie Bader se fait leur discrète complice pour nous raconter quelques mésaventures de ces êtres surnaturels qui peuplent notamment les contes et les rêves du monde celtique. Les récits de Sylvie Folmer et Myriam Rubis qui inspirent Marie nous rappellent que la vie recèle encore bien des mystères …

La poétesse d’origine libanaise Andrée Chédid croit avant tout à la force de la poésie qui exprime le désir et célèbre le mystère de la vie. Paru chez Flammarion en 1995, le recueil Par delà les mots s’inscrit dans la continuité de Textes pour un poème et Poèmes pour un texte, écrits poétiques parus entre 1949 et 1991.

Paru en 2013 et premier ouvrage traduit en français de l’écrivain italien Antonio Moresco, le roman La petite lumière est le récit d’une disparition volontaire, comme l’annoncent d’emblée les premières lignes du roman. Cet éloignement du monde revendiqué par le narrateur va l’ouvrir plus intimement à la nature. La poursuite de la petite lumière qu’il aperçoit la nuit va l’entraîner au cœur d’un mystère bien plus grand que lui.

Le Rosaire des joies de la poétesse Marie Noël réunit des poèmes écrits entre 1910 et 1931. Il propose une méditation du cycle de Noël dans un langage poétique dont le dépouillement reflète la profonde expérience spirituelle d’une femme d’exception dont l’œuvre sera récompensée par de nombreux prix.

Disciple de Jean Tauler, Rulman Merswin est une figure éminente de la mystique rhénane à Strasbourg. Ce laïc du XIVème siècle, à la fois homme d’affaires et homme de foi, poursuivit un chemin spirituel édifiant, fondant une communauté laïque et rassemblant les écrits de ses maîtres grâce à sa fortune. Lui-même écrivit des œuvres édifiantes dont Le livre des neuf rochers que les éditions Arfuyen traduisirent du moyen haut-allemand et publièrent en 2011.

Dans sa pièce Le visiteur, Eric-Emmanuel Schmitt confronte Freud, le père de la psychanalyse, à un Inconnu qui fait irruption chez lui, un soir où la Gestapo vient d’arrêter sa fille Anna. Un échange profond s’improvise entre un père rongé d’angoisse et un homme qui ne dévoile pas son identité. Quand la violence de l’Histoire bouscule les convictions et les croyances …

L’émission consacrée à Saint-Augustin donne à entendre quelques grandes pages des Confessions dictées par l’évêque d’Hippone entre 397 et 401. Première autobiographie chrétienne de la littérature antique, Les Confessions racontent la quête de vérité d’Augustin qui se confond avec sa quête personnelle de Dieu. Cette œuvre - qui a eu un retentissement immense dans le christianisme - est aussi un pur chant de louange à la gloire de Dieu.

Une connaissance inutile et Mesure de nos jours sont les deux autres livres qui constituent la trilogie Auschwitz et après de la résistante et femme de théâtre Charlotte Delbo (1913-1985). Après Aucun de nous ne reviendra qu’elle écrit six mois après son retour de déportation ((écouter podcast du 14 octobre 2021), Charlotte Delbo livre dans Une connaissance inutile une parole plus personnelle de son expérience concentrationnaire. Dans Mesure de nos jours, elle donne la parole à ses compagnes de déportation qui, comme elles, sont revenues et doivent réapprendre à vivre « avec « Auschwitz.