Mieux comprendre le monde, dans lequel nous sommes invités à vivre en chrétiens, grâce aux travaux des historiens, des sociologues et des artistes ainsi qu’à travers la réflexion philosophique. C'est ce que vous proposent Monserrata Vidal et Sarah Brunel.
Ce qui intéresse l'essayiste Christian Salmon, c'est ce que nos sociétés font du langage et ce qu'elles font au langage. Depuis son ouvrage devenu célèbre "Storytelling - La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits" (éd. La Découverte, 2008), il montre comment le récit est instrumentalisé à des fins de communication, de marketing ou de propagande politique. Des "usages stratégiques du récit" qui "détournent la littérature de ses missions propres". Face à cela, la littérature est un combat, un combat épuisant pour revendiquer son indépendance. Des écrivains, comme Joseph Conrad, Salman Rushdie, mais aussi Nicolas Gogol, Hermann Broch, Kafka ou Proust, ont su s'extraire des langages codifiés du storytelling. C'est que défend Christian Salmon dans "L'Art du silence" (éd. Les liens qui libèrent, 2022).
Toute expérience humaine fondamentale, vécue dans la poésie comme dans la musique, dans l’amour ou la foi, n’est-elle pas traversée par un manque, une nostalgie, une attente qui la creuse et la nourrit, qui la fragilise ou l’intensifie ? Sarah Brunel reçoit Anne-Claire Désesquelles, docteur en philosophie, enseignante en khâgne au lycée du Parc (Lyon) et musicienne. Elle est l'auteure de "L’Absence" (éd. Vrin, 2024).
Sentir, désirer, subir ou agir, c’est vivre. Nous sentons que nous sommes vivants, immédiatement, c’est une évidence. Être vivant, c’est se savoir en vie, de la naissance à la mort, singulièrement, jamais tout seul, avec les autres et en relation avec l’ensemble des êtres vivants. De la connaissance scientifique du vivant à la recherche d’une manière de conduire notre vie, de vivre avec les autres, la vie est au cœur de tout questionnement philosophique. Être en vie, qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que ça change ?
Le philosophe et directeur de l’École normale supérieure (ENS) de Paris Frédéric Worms vient de publier "La vie", dans la collection "Qu’est-ce que ça change ?" des éditions Labor et Fides, née sous l’impulsion de Marion Muller-Colard.
L'amour, quand on l'idéalise, est pur et sans limite. Mais peut-on vraiment aimer tout le monde, même ceux qui sont loin ou que l'on ne connaît pas ? La philosophe Marie Grand nous prévient : parce que la préférence est "inhérente" à l'amour, l'amour exclut, il a ses "zones d'ombre"... Dès lors, faut-il abandonner l'idée que l'amour puisse d'une façon ou d'une autre structurer notre société ? Enseignante en classe préparatoire à Lyon, directrice du Collège Supérieur et chroniqueuse pour le quotidien La Croix, Marie Grand est l'auteure de "Géographie de l’amour - Une autre histoire du bon Samaritain" (éd. Cerf, 2024).
Le philosophe Jean-Philippe Pierron, spécialiste du soin et l'éthique médicale, s'intéresse aussi aux implications éthiques et civilisationnelles des enjeux écologiques. Dans son ouvrage "Je est un nous - Enquête philosophique sur nos interdépendances avec le vivant" (éd. Actes Sud), il nous invite à une "écobiographie" pour la reconnaissance de tout ce qui nous relie à la terre et aux autres. Selon lui, il n'y a pas d'écologie éthique ou politique sans prise de conscience de ce qui nous relie intimement à notre milieu.
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