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En 1518, la capitale alsacienne a été frappée par une mystérieuse épidémie de danse. Entre malédiction et empoisonnement, il aura fallu presque cinq siècles pour enfin percer l'énigme de cette maladie : la psychose collective.
Présente en Alsace depuis plusieurs années, la population invasive de moustiques tigres s’est répandue comme une traînée de poudre, ayant le potentiel de transporter avec elle une nuée de virus dangereux pour les humains. Retour sur l’épopée de cet indésirable compagnon à six pattes et focus sur les recherches scientifiques de pointe menées actuellement à Strasbourg, afin d’enrayer la propagation de ces maladies via la modification génétique des moustiques.
"Etonnante chimie, avec Denis Spitzer, médaille de l’innovation du CNRS
Avec Denis Spizer, lauréat de la médaille de l’innovation du CNRS 2022, la chimie devient étonnante, parfois détonante et assurément innovante, car le procédé Spray Flash Evaporation, SFE, mis au point dans son laboratoire, pourrait révolutionner le marché des médicaments.
Denis Spitzer, lauréat de la médaille de l'innovation du CNRS 2022, a créé en 2006 le laboratoire Nanomatériaux pour les systèmes sous sollicitations extrêmes, NS3E (CNRS, Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis et université de Strasbourg).
Etonnante chimie, parce qu’au laboratoire Nanomatériaux pour les systèmes sous sollicitations extrêmes, NS3E, que Denis Spitzer dirige, les réactions chimiques sont orchestrées sous des paramètres hors norme : pression de 300 000 atmosphères, températures qui frôlent 4 000 degrés C, temps de réaction d’un millionième de seconde. Les scientifiques cherchent à diminuer la taille des particules de composés, pour ne faire que quelques nanomètres (nm) seulement, dans tous les cas moins d’un micromètre (µm), de façon à réduire le nombre de leurs défauts. Pour un ordre d’idée : un atome mesure environ 0,1 nm et une cellule, une dizaine de µm.
Détonnant ensuite quand on apprend que les chercheurs ont d’abord utilisé l’explosif ! Avec succès, ils ont réussi la synthèse par détonation de nano-diamants, très recherchés par les biologistes ou pour des applications médicales.
Innovant enfin car les chercheurs ont mis au point le procédé SFE qui consiste à placer une solution initiale contenant le produit sous forte pression, puis à la détendre à travers une buse dans une enceinte sous vide. Une évaporation « flash » du solvant permet d’obtenir les gouttes du liquide fragmentées qui s’évaporent ensuite en provoquant la cristallisation du produit en particules de taille inférieure au micron. C’est justement cette petite taille, qui rend plus efficaces les principes actifs d’un médicament, d’un produit cosmétique ou agroalimentaire. Plus récemment, les chercheurs ont breveté le Spray Flash Synthesis, pour la synthèse de nouveaux éléments.
Titre diffusé : L’envie, Johnny Halliday
Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.
Plus d’information :
Denis Spitzer, lauréat de la médaille de l’innovation du CNRS 2022 :
https://www.alsace.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/medaille-de-linnovation-du-cnrs-2022-denis-spitzer-laureat-alsacien
Spinofrin, start up proposant le principe SFE (formulation et production de particules de taille inférieure au micron) :
https://www.spinofrin.com/
Le message des papillons, 2022, documentaire, 52 minutes, réalisé par Pierre Bressiant, Crescendo Media Films
https://twitter.com/icpees/status/1510875386397265921?s=20&t=LdD1Vh1rEYKNhjlOwbCt_Q
http://www.crescendomediafilms.fr/portfolio/items/le-message-des-papillons-2/ "
Les méthodes utilisées par les chercheurs en Biologie sont un peu particulières. En effet, il n’est pas toujours facile de travailler sur du matériel vivant. Si on découpe en morceaux un insecte ou un oiseau, il n’est plus vivant, il est mort, et ce n’est donc plus la même chose… Par ailleurs, les systèmes sont tellement complexes, présentent tellement de variations, qu’il faut être toujours très prudents face aux résultats obtenus.
A quelques jours de la Journée mondiale de l’environnement, il serait bon de se rappeler qu’en matière de pollution, s’en remettre à Mère Nature pour la dégrader et en venir à bout seule, n’est pas une bonne idée. Gwenaël Imfeld, biogéochimiste du CNRS, présente deux exemples où des polluants se transforment ou s’accumulent dangereusement.
Surprise pour le scientifique, qui mène ses recherches à l’Institut terre eenvironnement de Strasbourg (ITES, unité de recherche du CNRS et de l’université de Strasbourg), lorsqu’en 2019, un collègue allemand l’informe que les eaux souterraines d’un écoquartier de Fribourg-en-Brisgau contiennent de la terbutryne, molécule active d’un herbicide interdit en agriculture ! L’explication : la molécule apparait dans la composition de certaines peintures de façade, ses propriétés herbicides lui garantissant un blanc maculé, exempt de mousse et de champignons. Mais il existe peu de connaissances scientifiques sur le devenir de la terbutryne au fil du temps : se transforme-t-elle en sous-produits tout autant toxiques ? au bout de combien de temps ? plutôt sous l’effet du soleil ? sous l’action des bactéries du sol ? C’est l’objet des recherches franco-allemandes menées au sein du projet NAVEBGO.
Autre exemple, on sait tous que des fongicides qui contiennent du cuivre sont utilisés pour protéger les cultures de pathogènes, dont le mildiou, en particulier en zone viticole. Face aux risques environnementaux liés au cuivre, l’Union Européenne a revu en 2019 la règlementation en vigueur, réduisant les doses de cuivres autorisées par hectare et par an. Or le cuivre ne se dégrade pas ; il s’accumule…inégalement dans les sols et en fonction de leurs caractéristiques. Gwenaël Imfeld s’est donc entouré d’un consortium pour identifier les variables qui favorisent l’accumulation : précipitations, aridité et teneur en carbone organique du sol. La cartographie des sols en danger à l’échelle européenne est maintenant réalisée, ainsi que la simulation de différents scénarios et projections sur 100 ans. Et les terroirs viticoles alsaciens dans tout cela ? Moins grave qu’en Champagne !
Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.
Plus d’information :
- Gwenaël Imfeld, biogéochimiste à l’Institut terre et environnement de Strasbourg, ITES, unité de recherche du CNRS et de l’université de Strasbourg :
https://ites.unistra.fr/recherche/equipes/bise/pages-personnelles/gwenael-imfeld
https://recherche.unistra.fr/experts/annuaire/i/gwenael-imfeld
- NAVEBGO, NAchhaltige VErringerung des Biozideintrags in das Grundwasser am Oberrhein, Réduction de l’apport de biocides dans les eaux souterraines du Rhin supérieur :
Restitution publique des résultats
https://www.navegbo.uni-freiburg.de/fr
- Le cuivre viticole à l’échelle européenne :
https://www.insu.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/le-cuivre-viticole-lechelle-europeenne
- A propos des Impacts des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité et les services écosystémiques : expertise collective INRAe et Ifremer.
titre diffusé :
Dan ar Braz - Suite de Kopanitza (Live)
Les religions s’appuient sur des rites et une vie communautaire, des cultes, des pratiques rituelles autour des grands moments de la vie (mariages, baptêmes, décès…). Qu’avons-nous appris de l’expérience d’arrêt ou de limitation des rites (en particulier autour de la mort), de la relégation des cultes dans la catégorie du « non-essentiel », des transformations de la règlementation avec le second et le troisième confinement? Quel rôle la pandémie a-t-elle eu sur la pratique religieuse, la religiosité populaire, l’innovation rituelle et cultuelle? Quel retentissement sur les ministres du culte, les aumôniers, les bénévoles, les instances spirituelles, la pastorale des malades et personnes âgées ou avec un handicap, en établissement ou à domicile?
C’est le printemps ! Les oiseaux font leur nid. Mais est-ce qu’ils ont appris ?, ou bien c’est inné ? Nous parlons aujourd’hui de la science du comportement animal, qu’on appelle l’éthologie.
En complément : écouter l’émission diffusée sur RCF le mardi 15 octobre 2019, Valérie DUFOUR : Les corbeaux ont-ils une cervelle de piaf ? https://rcf.fr/articles/culture-et-societe/les-corbeaux-ontils-une-cervelle-de-piaf-0
C’est un retour aux sons de la Grèce antique que nous entreprenons avec Sylvain Perrot, directeur adjoint de la Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme - Alsace, MISHA, et helléniste du CNRS.
J’ai longtemps pensé que le trop-plein sonore était une caractéristique propre à notre société. Jusqu’à ce que Sylvain Perrot, qui retrace l’histoire culturelle et sociale des musiciens, explique, sources à l’appui, que la Grèce antique débordait elle aussi de sons, musiques et mélopées… Notamment des sons de plein air, en libre propagation, à côté de ceux qui sont circonscrits à l’intérieur des habitations ou arrêtés par des murs. Et vous, pensez-vous comme Aristide Quintilien, auteur grec du 2ème siècle après JC, qu’il ne peut y avoir d’activité humaine sans musique ?
De fait, l’instrumentarium grec est très riche : aulos, flûtes de pan, trompette, lyre en carapace de tortue, cithare, harpe bien sûr, mais aussi tympana, cymbales, claquoirs, pour les percussions et même l’orgue, qui fait son apparition à cette période. Formés par des maîtres de musique dès leur prime enfance, les Grecs avaient assurément l’oreille musicale. En témoignent les concours musicaux, aussi importants pour les musiciens que les concours olympiques pour les sportifs. Une chose est certaine, vous n’écouterez plus de la même façon les bandes originales de péplums !
Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.
+ d’infos :
Sylvain Perrot, archéologue et historien du CNRS à Archimède - Archéologie et histoire en Méditerranée et en Europe - unité de recherche de l’université de Strasbourg et du CNRS
https://archimede.unistra.fr/laboratoire/membres/membres-titulaires/sylvain-perrot/
A voir :
A la recherche de la musique de l’antiquité, documentaire de Bernard George, coproduction Arte France, 02B Films, Minimal Films, Cosmote TV, CNRS Images (France, 2021, 53mn).
A écouter :
Le premier hymne delphique à Apollon, version d'Annie Bélis avec l'ensemble Kerylos : https://www.youtube.com/watch?v=R_KmlIX3aHc
Différentes enquêtes ont montré l’impact de la pandémie et de sa gestion sur la santé mentale de bien des personnes avec décompensation de certaines pathologies psychiatriques, explosion des états anxio-dépressifs, en particulier parmi les personnes les plus fragiles. Qu’avons-nous appris de ces observations sur le plan médical, psychiatrique, mais aussi social, politique, économique, juridique, humain ? Qu’avons-nous appris en termes de prévention, traitement ? Qu’avons-nous découvert positivement de l’équilibre psychique et des ressources (culturelles, spirituelles) pouvant y contribuer ?
Fouiller les anciennes pharmacopées à la recherche de molécules contre les infections bactériennes et sensibiliser davantage à l’antibiorésistance : ce sont les dossiers du jour de Laurence Choulier et Pierre Fechter, chercheurs CNRS à Strasbourg.
Prenez du litharge (oxyde de plomb), ajoutez de la chaux, du vinaigre, de l’huile d’olive et de la graisse de mouton. Si les scientifiques ne feront rien de cette surprenante recette médicamenteuse du 12 ème siècle, ce remède leur a permis de mettre au point la méthode d’étude. Ils prendront pour nouveau point de départ d’autres remèdes antiques plus complexes, reposant sur des mélanges entre plantes et métaux. L’enjeu :
extraire les molécules actives qu’ils dirigeront spécifiquement vers la bactérie responsable de l’infection (encapsulage puis création d’une molécule-vectrice grâce aux biotechnologies) sans contaminer le
microbiote environnant. Ce projet, PASToFUTUR, propose ainsi des stratégies alternatives aux antibiotiques actuels.
En effet, l’usage d’antiobiotiques - famille de médicaments spécifiquement active contre les bactéries pathogènes - va de pair avec l’évolution inéluctable des bactéries visées : elles deviennent résistantes. Dès lors, comment lutter ? Que peut-on changer ? Est-ce si grave ? L’objectif du colloque « Antibiorésistance »
est d’informer et de sensibiliser à ce problème de santé publique, qui pourrait à horizon 2050 selon une étude publiée en janvier 2022 dans The Lancet, causer plus de décès que le SIDA ou le paludisme.
Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.
Face à la propagation intensive du coronavirus, l’économie a été partiellement mise en suspens, le juridique a été amplement sollicité pour vérifier si les limitations de libertés fondamentales n’ont pas été excessives, les entreprises ont été priées de recourir au télétravail, etc. Que retenir de ces mesures en termes d’efficience, de concurrence, d’inégalités socio-économiques, de (non-)valorisation des métiers… ?
Tout n’est pas « rose », mais certaines données positives ne manquent pas d’interroger. Si la chute du PIB a été sans précédent au début de la pandémie, la chronique de la crise a pourtant pris un tournant imprévu durant l’été 2020 avec un rebond inattendu… Si certains, durant le premier confinement avait prédit la fermeture de très nombreuses entreprises, le soutien de l’État a permis d’éviter la catastrophe annoncée. Les Français ont même pris goût au télétravail ! À quelles transformations cela conduit-il aujourd’hui ? Comment évaluer ces mutations prévisibles mais accouchées dans la douleur ?
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