Le regard d'un citoyen concerné sur son territoire, pour une transition intelligente de la société.
Une invitation à l'engagement, en partenariat avec Motris.
Benoît Hartenstein est un fervent défenseur de l’arbre, de son écosystème, au sein de l’association dont il est président, « La Voix de l’arbre », créée en 2017. Pour lui, les arbres et leurs écosystèmes dont nous ne sommes pas séparés, constituent un bien commun d’intérêt général, nécessaire et indispensable, à l’Humanité. Notaire à Metzervisse, en Moselle, il fait partie d’un groupe de juristes français qui veut faire évoluer le statut juridique de ce végétal si important, emblématique des dangers qui pèsent sur notre avenir. L’association la voie de l’arbre est née d’une prise de conscience : les arbres n’ont pas du tout la place qu’ils méritent dans notre droit. Benoit Hartenstein, en tant que notaire a d’abord réagi en juriste au visionnage du film “L’intelligence des arbres ” dont il a rencontré les auteurs et protagonistes : Ernst Zürcher et Peter Wohlleben, ingénieur forestier et écrivain allemand, auteur du livre“. La vie secrète des arbres” (2015). Il y a un tel décalage entre la réalité scientifique, nos représentations ordinaires et notre droit tel qu’il s’applique ! Les arbres sont vivants, cela est communément admis. Mais ils sont bien plus encore : ils communiquent, ils font société, ils sont source de tant de bienfaits… Alors que juridiquement, nous ne faisons aucune différence entre eux et un poteau de parc. Avec quelques amis, nous avons donc décidé en 2016 de nous mobiliser en créant cette association ».
Comme le dit Benoit Hartenstein dans son entretien avec Dominique Perrone : « Cette idée que l’arbre en tant qu’être et partie du vivant doit avoir des droits doit « progresser dans nos consciences et finalement faire consensus. Jusqu’à se traduire dans notre droit. Tel est le but poursuivi par son association. Il explique aussi les raisons de cet attachement profond aux arbres : « Mon père était menuisier, mon grand-père menuisier, mon arrière-grand-père bûcheron, mon arrière-arrière-grand-père fabricant de tonneaux. Tous savaient ce que signifiait respecter le bois, un arbre, une forêt. Ils savaient prélever ce qui était juste, sans excès, pour la pérennité de leur activité et du milieu naturel qui les entourait. Je pense qu’ils seraient tous abasourdis par ce que nous infligeons à notre planète, par le réchauffement climatique. Surtout par le comportement de prédateur de certaines entreprises forestières, pour parler du sujet qui me préoccupe. Les coupes à blanc que pratiquent certains en sont un bien triste exemple. C’est pour mes aïeux, mais aussi pour mes enfants, les générations futures que je suis devenu un militant de la cause de l’arbre. Nous pouvons continuer à prélever ces végétaux, mais de façon judicieuse et raisonnée. C’est tout l’enjeu des années, des décennies futures. »
Dans le sang de Benoît Hartenstein coule la sève du passionné, engagé dans le combat écologique depuis plusieurs années. Un engagement qu’il déploie à deux niveaux. Son militantisme se traduit aussi par son adhésion à un groupe de juristes à l’échelon national dont l’objectif est de faire évoluer le statut juridique de l’arbre, afin que les propriétaires n’en soient pas uniquement propriétaires justement, mais aussi responsables. « Il y a beaucoup de flou autour du statut de l’arbre. Les lois se sont empilées depuis le code Napoléon, et il est compliqué de s’y retrouver. Il faut savoir qu’à cette époque, dans les campagnes, l’arbre était considéré comme un ennemi, vu comme un apporteur de maladies par ses racines, faisant de l’ombre aux cultures, occupant trop d’espace. C’est depuis un bien immeuble, pas mieux considéré qu’un simple poteau électrique ! Hors code forestier, qui est très spécifique, avec ce groupe de juristes, nous avons réexaminé les codes civils, de l’urbanisme, du patrimoine, de l’environnement, pour retrouver tous les textes concernés. Avec pour objectif de faire des propositions de loi concrètes.
L’an prochain, le sujet sera d’ailleurs au centre des débats lors du congrès des notaires. » En tant que notaire, Benoît Hartenstein voit d’ailleurs passer beaucoup de dossiers de donations, de transmissions et il regrette que l’arbre et surtout ses bienfaits ne soient pas mieux pris en compte. Même si les choses avancent. Depuis 2019, « La Déclaration des Droits de l’Arbre » a été adoptées symboliquement par plusieurs communes, grâce à l’association A.R.B.R.E.S., dont Benoît Hartenstein est le correspondant en Moselle. Autre avancée, il est désormais possible d’établir des actes concrets de protection des arbres en limite de propriété ou encore à l’occasion de transferts de propriétés de biens immobiliers. Benoît Hartenstein, on l’aura compris, milite pour le temps long. Pas le temps court du profit que recherche malheureusement l’homme dans beaucoup de ses activités. Ou le politique dans l’exercice de son mandat. Le président d’association défend aussi un engagement concret, des actions de terrain, peut être à la portée limitée, mais efficaces. « Je me méfie des discours, des verbiages, précise-t-il. Il faut juger par les actes. Même si je ne verrai sans doute pas la portée de mon engagement, rien ne remplace le labour patient, même à l’échelle d’un modeste champ. »
Benoît Hartenstein intervient ainsi dans les lycées de la région en compagnie de scientifiques, pour montrer le film « L’intelligence des arbres ». Avec pour objectif de susciter le débat avec les jeunes et leur faire prendre conscience des dangers qui nous menacent. Autre engagement, il donne un cours depuis la rentrée de septembre 2022 auprès des étudiants de la Faculté de Droit, auprès de ceux qui sont dans le cursus « Diplôme Supérieur du Notariat ». « Un cours novateur, portant sur la protection juridique des arbres, en terrain privé, explique-t-il. Les futurs diplômés notaires y sont sensibilisés sur le rôle fondamental des arbres dans l’équilibre écologique de notre planète. Notamment pour souligner le décalage actuel entre la réalité biologique et notre Droit commun ». « Le cartésianisme a fait beaucoup de mal, insiste-t-il, car il oppose la nature et l’être humain, avec l’idée qu’il fallait s’en protéger. Or nous sommes la nature, nous sommes fondus dedans. C’est pourquoi, nos pratiques, nos comportements, surtout depuis l’industrialisation, la révolution énergétique, nous menacent en même temps que notre environnement. Mais hélas c’est un message encore difficile à faire passer. Certains pays l’ont déjà bien compris. En Inde, par exemple, tout est déjà fait pour favoriser l’intégration des arbres dans les projets de construction publics ou privés. Les routes sont déviées pour ne pas avoir à les abattre, les murs des maisons sont construits autour d’eux, pour les inclure et les conserver. Pour les Hindous en particulier, les arbres sont sacrés. Au-delà d’organismes vivants, les arbres sont considérés comme des êtres sensibles ayant même une conscience... En France, si nous sommes encore très loin de cette dévotion envers les arbres. Mais cessons enfin, de toute urgence, au XXIème siècle, d’être le meilleur ennemi de notre meilleur ami. » Peter Wohlleben, a observé que les arbres communiquent les uns avec les autres et prennent soin de leur entourage.
Le film inspiré de ces observations, « L’intelligence des arbres », montre le travail minutieux et passionnant des scientifiques. Un travail nécessaire à la compréhension des interactions entre les arbres ainsi que les conséquences de cette découverte. En introduction, « Les trésors cachés des plantes » emmène à la découverte des facultés de certaines espèces végétales. Elles perçoivent et réagissent au son, à la lumière, à leur environnement. Entre science et spiritualité, les chercheurs dévoilent les secrets d’un monde plus riche et plus varié que ce que l’être humain peut généralement en percevoir. AFDAL - BENOÎT HARTENSTEIN, PRÉSIDENT DE LA VOIX DE L’ARBRE. Un engagement «enraciné» (affiches-moniteur.com)
Rob Hopkins est l’initiateur en 2005 du mouvement international des villes en transition. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet : The Transition Handbook (2008), The Transition Companion (2011), The Power of Just Doing Stuff (2013) et 21 Stories of Transition (2015). Il vit à Totnes en Angleterre. Né à Chiswick le 24 juin 1968, il grandit à Londres jusqu'à l'âge de 12 ans, avant de déménager dans le Wiltshire, fréquentant l'école de St John. Il poursuit ses études à l'école Waldorf de Bristol et au Bower Ashton Art College de Bristol. Il obtient un master en sciences humaines et sociales et un doctorat de l'université de Plymouth. À partir de 1988, il passe deux ans et demi à l'Istituto Lama Tsong Khapa, un monastère bouddhiste tibétain en Toscane, en Italie, en tant qu’intendant. Selon lui, ce serait cet épisode de vie simple et proche de la nature où il aidait un paysan local, qui l'aurait inspiré à faire des choix de vie plus sobres et plus écologiques.
Il passe ensuite une année en Inde, au Pakistan, en Chine, au Tibet et à Hong Kong. En 1996, avec sa famille il s'installe dans le Sud-Ouest de l'Irlande, à West Cork. Il crée ensuite Baile Dulra Teoranta, un organisme de bienfaisance, dans le but de créer un projet d'écovillage. En 1999, avec une autre famille, il achète The Hollies, une ferme près de Castletown, Enniskeane. En 2001, il commence à enseigner la permaculture au Kinsale Further Education College en Irlande, initialement sur un cycle d'un an, et plus tard, à travers le monde, sur un cycle de 2 ans. Entre 2003 et 2005, ses étudiants construisent le Wooden O Theatre, un amphithéâtre fabriqués à partir de matériaux locaux. En 2004, il prend conscience du concept de pic du pétrole et confie à ses élèves la tâche d'appliquer les principes de la permaculture en vue de relever ce défi. Le résultat de ce projet étudiant est le « Plan d'action pour la descente d'énergie de Kinsale » (Kinsale Energy Descent Action Plan), qui est téléchargé sur le site web du collège. En juillet 2005, Kinsale FEC accueille Fueling the Future, une conférence sur le pic pétrolier et ses solutions. En 2005, il s'installe avec sa famille à Totnes, en Angleterre, où il cofonde, avec Naresh Giangrande, Transition Town Totnes, la première ville en transition officielle. De nombreux projets commencent alors : Keeping Totnes Warm, Open Eco Homes, Eco Homes Fair, Transition Homes, Transition Streets (qui remporte le prix Ashden 2011 pour le changement de comportement), Totnes and District Energy Descent Plan, le Centre économique de Totnes, le Forum des entrepreneurs locaux, la Totnes Pound, le Festival du film de transition de Totnes, le TTT Film Club, Dr Bike, Caring Town Totnes et Transition Tours.
En 2007, avec Peter Lipman et Ben Brangwyn, il cofonde le Transition Network, un organisme de bienfaisance basé à Totnes, afin de soutenir les nombreuses initiatives de transition émergeant dans le monde, inspirées par les processus commencés à Kinsale et Totnes. Dix ans après le lancement du mouvement, il existait des initiatives de transition dans plus de 50 pays autour du monde, au sein d'environ 1 400 communautés. Par ailleurs, Rob Hopkins tient un blog sur les initiatives de transition, et plus particulièrement celles de la ville de Totnes. En avril 2019, il est en tournée française pour stimuler les imaginations afin d'inventer les villes en transition de demain. Il est sans doute l'un des activistes écologiques anglo-saxons qui a eu le plus d'influence ces dernières années. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages importants sur le sujet, notamment Le Pouvoir d'agir ensemble, ici et maintenant, avec Lionel Astruc en 2005 et Et si… on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? en 2020. Il y suggère que le pouvoir de changer le cours des choses en profondeur est entre nos mains et nous invite à rêver. Mais à rêver en grand, en remettant l'imagination au cœur de notre vie quotidienne, professionnelle, sociale et familiale. Cet ouvrage est un appel à l'action pour libérer notre imagination collective sans crainte du ridicule qui est fécond parce qu’il nous décentre de l’ordinaire et réenchante l’existence, la régénère en revivifiant notre capacité à l’enthousiasme et à la créativité. Cet état d’esprit prend racine dans l'histoire d'individus et de communautés venant du monde entier qui ont d'ores et déjà emprunté le chemin de l'imagination et initient des changements rapides et profonds pour un meilleur futur. En cela, il a été l’une des sources d’inspiration de la création de Motris à Metz, des Incroyables comestibles et d’autres mouvements enthousiasmants fondés sur l’aspect réalisable de certaines utopies citoyennes qui parfois ne demandent qu’à s’incarner si les ressources et les volontés sont présentes. Merci à la traductrice Rachel Breviere, à Metz en transition, à Stéphane du magazine Sans transition, à la ville de Metz et à l’Eurométropole, à tous les organisateurs et à toutes les associations citoyennes partenaires.
Gilles Farcet est un écrivain français et enseignant spirituel promoteur d'une spiritualité à la fois inspirée de l'enseignement d'Arnaud Desjardins et de l'énergie de la contre-culture américaine, du Rock et de la Beat Generation. Il a soutenu sa thèse de doctorat sur la Littérature américaine et Thoreau en 1984. De 1984 à 1986, il vit à Montréal où il travaille pour une organisation universitaire internationale et écrit régulièrement des articles de critique littéraire pour la revue Spirale.
De retour en France, il enseigne brièvement à l'université catholique de l'Ouest avant de s’installer à Paris. Producteur à France Culture, il y réalise des émissions sur des thèmes littéraires ou spirituels, notamment dans le cadre des «Chemins de la Connaissance » sous l’égide de Claude Mettra, ou « Une Vie, une Œuvre » sous la direction de Michel Cazenave. Journaliste, il collabore à diverses revues.
Avec Marc de Smedt, il dirige les dossiers Question de littérature, chez Albin Michel, pour lesquels il interviewe longuement des écrivains tels que Lawrence Durrell, Jacques Lacarrière, Allen Ginsberg, Philippe Sollers ou Kenneth White. Il participe à la fondation du magazine Nouvelles Clés auquel il collaborera régulièrement pendant des années.
Il tient aujourd'hui la chronique Ecologie intérieure pour le magazine Kaizen, dans la mouvance de Cyril Dion et Pierre Rabbhi. Éditeur, il fonde à La Table Ronde la collection « Les Chemins de la Sagesse » où il publie notamment Christian Charrière, Eric Edelmann et les premiers livres de Daniel Roumanoff sur Swami Prajnanpad. Il est également pour une période de transition directeur littéraire des Éditions Dervy où il publie notamment Bernard Montaud (La vie et la mort de Gitta Mallasz), Jodorowsky, Denise Desjardins…
Son premier livre, une biographie de l’écrivain et philosophe américain Thoreau paraît en 1986, avec une préface d’Arnaud Desjardins et une postface de Kenneth White. Ce livre sera suivi d’une quinzaine d’ouvrages, publiés chez Albin Michel, Dervy Livres, la Table Ronde, L’originel, le Relié. Il a cosigné deux ouvrages avec Arnaud Desjardins et deux avec Alexandro Jodorowsky. L’homme se lève à l’Ouest, paru en 1992 chez Albin Michel, fera notamment découvrir au public français l’existence de Lee Lozowick dont il traduira par ailleurs plusieurs ouvrages. L’Irrévérence de l’Éveil, publié la même année, révélera Stephen Jourdain.
Au début des années 1990, parallèlement à ses activités d'écrivain, journaliste et traducteur, il commence à s’investir dans l’animation de stages (notamment dans le cadre de Terre du Ciel, ainsi qu’en coanimation avec Marie de Hennezel) et fonde des groupes parisiens inspirés de l’enseignement d’Arnaud Desjardins, groupes qui fonctionnent encore aujourd’hui. En 1996, Arnaud Desjardins lui propose de rejoindre l’équipe de Hauteville, le lieu qu’il a fondé en Ardèche où séjournent chaque semaine pour une retraite une cinquantaine de personnes. Il y consacre l’essentiel de son temps pendant près de onze ans, tout en poursuivant l’animation de groupes parisiens, ainsi que son travail d’écrivain et de traducteur. En 2002 parait Le Manuel de l’Anti-Sagesse, puis en 2004, Allen Ginsberg, poète et Bodhisattva Beat, où l'auteur relate ses rencontres et entretiens avec le grand écrivain américain puis La joie qui avance chancelante le long de la rue en 2017, récit d'entretiens avec un Diogène sauvage passé de l'autre côté du désespoir, Hank alias Henry Warshowsky.
Ces deux livres serviront de base au superbe roman graphique spirituel d'Etienne Appert, Au crépuscule de la Beat Generation, paru en 2023. Deux En septembre 2007, il s'installe à nouveau à Paris où il donne un enseignement sous une forme originale dans la lignée d’Arnaud Desjardins et Swami Prajanpad tout en continuant à écrire. Il continue à intervenir à Hauteville. En 2011, parallèlement aux activités régulières organisées à Paris et à la suite d'une impulsion donnée par Arnaud Desjardins, il anime régulièrement avec son épouse Valérie des séminaires dans le beau village d'Angles sur l'Anglin dans la Vienne, où sa famille possède une maison depuis cinq générations. En 2015, il cesse de résider principalement à Paris pour s'établir en Poitou et y développer son école de transmission spirituelle tout en composant du Rock à vocation spirituelle dans des groupes comme Gestion des restes ou Survie, groupe qui interprète des chansons de Lee Lozowick, enseignant spirituel transgressif et subversif qui a marqué son parcours.
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