JavaScript is required
Yann Porte vous invite

Porte ouverte RCF - page 4

présentée par Yann Porte

Le regard d'un citoyen concerné sur son territoire, pour une transition intelligente de la société. 

Une invitation à l'engagement, en partenariat avec Motris.

Partager
S'abonner

Episodes

  • Alain Guyard
    9 septembre 2023

    Alain Guyard, au service d'une philosophie cynique mais émancipatrice

    19 min
    Fils d'un principal de collège et de Pierrette Vignot-Guyard, joueuse de basket-ball qui fut capitaine de l'équipe de France féminine, il naît en octobre 1966 au Creusot. Il connaît une enfance au milieu des Manouches et des repris de justice. Il apprend à lire dans La Calotte. Influencé par son prof de Philosophie en Terminale au lycée Chrestien-de-Troyes, M. Legrand, et "pour retarder le moment de travailler", il entreprend des études de Philosophie et des recherches consacrées à l’imaginaire au centre Bachelard de Dijon, à Glasgow et à Mayence.

    Il est boursier au CNRS, décide de s'enfuir avec l'argent au lieu d'achever sa thèse consacrée à l'art de fabriquer de l'or et de la fausse-monnaie selon les principes de l'alchimie. En proie aux affres de sa conscience morale, il finit tout de même par la soutenir en 1997. Anarchiste, il a appartenu à la Confédération nationale du travail dix ans durant.
    Alain se définit lui-même comme philosophe forain, bonimenteur de métaphysique, décravateur de concepts et pétomane mental. Depuis l'enfance, il a l'intuition que la vie qu’on contemple, qu’on savoure et qu’on questionne est la meilleure...

    Très jeune, il se questionne sur le sens du travail et il se sent appelé par la rêverie et la contemplation. Quand il découvre la Philosophie, elle répond à cet appel. Il prend conscience que l’oisiveté supérieure, l'otium, est étouffée par le système productiviste du capitalisme que philosopher est devenu une provocation qui répond à l’appel de la contemplation dans notre monde obsédé par la vitesse, l’utilité immédiate et l’efficacité matérielle...De son expérience de prof de philo en prison et en soins palliatifs surgit une révélation singulière, celle de l'expérience et du côtoiement des prisonniers et des mourrants, c'est-à-dire de ceux qui n'ont plus le choix quant à la question cruciale et sans cesse différée du sens de la vie.

    La philosophie devient alors une pratique vitale face à la mort, un consentement à l'errance spirituelle et à la rencontre des marges qui sont le produit de l'expérience de la vie sociale marquée du sceau des relations de domination. C'est ce que met en évidence Guyard par son humour subversif très vivant et son esprit libertaire.
  • Yann Porte et Camille de Toledo
    8 juillet 2023

    Dibbouk et Marrane ou l'écriture d'un vertige transgénérationnel (1/:2)

    19 min
    Camille de Toledo est écrivain, docteur en littérature comparée, et enseigne la création littéraire à l'Ecole nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles) et à l'université d'Aix-Marseille. Il est lauréat de la Villa Medicis (2004) et de la Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature (2019). En 2008, il fonde la Société européenne des auteurs pour promouvoir " la traduction comme langue ". Il écrit également pour l'opéra, La Chute de Fukuyama (2013) et pour le théâtre, Sur une île sur la tragédie d'Utøya. En 2020, son livre Thésée, sa vie nouvelle est dans la dernière sélection du Prix Goncourt. Ses derniers ouvrages sont à ce jour: Le Fleuve qui voulait écrire (Les Liens qui Libèrent/Manuella éditions, 2021) et Histoire du vertige.

    Ecrire les mystères de son inquiétude d'être au monde dans sa propre langue comme dans une langue étrangère est l'effet que l'on ressent à la lecture d'Histoire du vertige. Le temps de ses livres que ce soit Thésée, sa vie nouvelle ou même d'Histoire du vertige est traversé par l'errance transgénérationnelle car Camille écrit une littérature de Dibbouk, ces revenants qui demandent réparation aux vivants au point de les posséder et dont est hantée toute la culture juive pour des raisons évidentes: l'errance, le déracinement, les persécutions, l'étrangeté d'être au monde, l'inquiétude qui rend subtile, la diaspora, l'extermination.

    Mais si Camille écrit le mal des fantômes, il est aussi un marrane, un juif qui s'est oublié puis s'est ressouvenu de son attachement à cette identité ensevelie, niée et déniée par les affres de la généalogie et de l'Histoire avec sa grande hache. D'où suis-je? Et qui suis-je? entend-on sourdement murmurer à chacune des pages de ses livres. Y aura-t-il un juste pour sauver ce monde? Et mériterons-nous alors que ce juste se penche sur notre destin pour en retisser la trame déchirée et faire des cicatrices qui ourlent nos corps des portes qui nous obligeront à rouvrir les failles du temps pour réparer les crimes et les douleurs insus qui font de nous des morts-vivants? C'est bien ce qui nous manque qui nous hante et fait de nous des robots, des automates, des marionnettes, des golems sans causes ni peuple à défendre.

    Il faut quatre générations pour sortir d'un secret de famille: la première le commet, le noue et l'enterre, la deuxième le protège, la troisième l'oublie et la quatrième l'exhume" car il n'a plus d'autres choix, pour ne pas en mourir dans sa vie même car le temps est alors scellé.
    La violence de l'Histoire fonde nos identités malheureuses: comment nous pacifier alors et nous réunifier au vivant? Par la lutte écologique et sociale? Mais pour que la Nature soit vivante en nous, ne faut-il pas que notre âme soit pacifiée et que même les fleuves veuillent écrire à moins que ce soit nous qui devenions la nature qui se défend.
  • Clara Naudi
    1 juillet 2023

    Quand même la mort, par la sagesse, devient vivante !

    17 min
    Le Dr Clara Naudi est la directrice de l'Ecole Thanatosophia. Après avoir exercé au Maroc, auprès des plus démunis, puis en hôpital psychiatrique, Clara Naudi a été médecin de famille pendant trente cinq ans. Diplômée de soins palliatifs, elle a accompagné de nombreux patients jusqu'à leur mort, chez eux. Afin de pouvoir apporter plus de soulagement, et de guérison quand c'est possible, elle s'est également formée aux techniques énergétiques ainsi qu'aux méthodes transgénérationnelles de constellations familiales, ancestrales et systémiques qu'elle enseigne en France et dans de nombreux pays. Elle est l'auteur de plusieurs livres sur le corps humain, la santé et l'hygiène émotionnelle. Elle a à cœur de réunir les connaissances médicales et scientifiques modernes, et les enseignements traditionnels de guérison et de sagesse. Clara est directrice de l'Ecole Thanatosophia qu'elle a fondée sous la guidance d'Idris Lahore, l'un des derniers grands maîtres de sagesse. La Thanatosophie c'est la sagesse de la mort. C'est aussi la sagesse de la vie. Entrer en contact avec cette sagesse conduit à vivre plus heureux et à se préparer à mourir en paix. Ainsi, il devient plus simple d'accompagner celles et ceux qui vont mourir, et même d'être en paix après leur mort car la mort fait partie intégrante de toute vie. Chacun porte en lui des forces de transformation pour devenir meilleur et plus fort mais pour cela il faut mourir à certains aspects de son ego, il est nécessaire pour gagner la paix de l'Esprit de sacrfier ses traits négatifs et particulièrement ses peurs qui sont le plus souvent des dérivés de la peur de l'ego face à la mort, face à sa disparition inéluctable. Or chacun porte en lui cette sagesse intérieure qui nous permet d'accepter l'inéluctable, ce qui est, pour assumer sa vie et son destin à un meilleur niveau. Nous ne pouvons être une aide pour les autres que si nous regardons avec sincérité notre propre relation à la mort, à la perte de soi et de toutes les extensions de soi (biens matériels, relations, amis, famille...) Rien ici bas ne nous appartient définitivement même pas notre corps, même pas nous-même. Nous n'existons vraiment que lorsque nous sommes présents à ce qui est. La vie est présence... jusque dans la mort - ce Tout Autre - condition et aboutissement de la qualité, pacifiée mais créative, de notre relation au monde à nous-même et aux autres.
  • Etienne Appert et Gilles Farcet
    24 juin 2023

    Gilles Farcet, Le karma de la rencontre au crépuscule de la Beat generation (1)

    20 min
    Il y a des rencontres qui nous transforment si profondément qu'elles réorientent toute la suite de notre vie et en fait un destin inattendu.
    Gilles Farcet ne dira pas le contraire. Sa rencontre en septembre 1987 à Québec avec Allen Ginsberg et dont il tira deux ouvrages très marquants, le premier un récit biographique intitulé judicieusement "Allen Ginsberg, Poète et Bodhisattva Beat"(Ed. Le Relié, 2004), et un roman initiatique en miroir car une rencontre essentielle en entraîne une autre "La joie qui avance chancelante le long de la rue"(Ed. Maelström).

    Le destin de ces deux ouvrages de rencontres fondamentales étaient d'en engendrer une troisième sous la forme d'un roman graphique habité où l'auteur Etienne Appert entre en résonance avec l'histoire de Gilles Farcet rencontrant Ginsberg et les derniers représntants de la Beat Generation, par la qualité de ses dessins qui ne sont rien d'autres que les supports d'une quête spirituelle, les écrins d'une nécessité intérieure qui ont guidét cette époside d'une vie riche en rencontres primordiales. Appert s'est approprié à un haut degré l'expérience de Farcet, plus qu'une appropriation, c'est une transfiguration graphique au coeur de l'essentiel d'une expérience si singulière. Rencontrer quelqu'un, faire une vraie rencontre humaine d'âme à âme n'est pas déjà quelque chose de courant en soi, mais engendrer cette compréhension seconde, cette compréhension augmentée qu'est inspirer un livre d'une telle qualité est une chose encore plus rare et précieuse. Un théâtre de la cruauté pour faire face à la vie en apprenant à se connaître vraiment, c'est-à-dire par ses ombres et par ses gouffres au miroir de la confrontation à l'autre, qui est un révélateur. Ce qu'est un maître de vie.

    Au crépuscule de la Beat Generation le montre sans cesse affairé, entouré de sa cohorte d’artistes, de secrétaires et d’amis, capable de porter un regard vif et vierge sur toutes choses et en toutes circonstances.

    Étienne Appert ne tait rien des aspects plus erratiques et tumultueux des figures emblématiques du mouvement Beat. Hank occupe une place prépondérante. Ses propos, rapportés à différents moments du récit, fascinent Gilles Farcet et tendent à pénétrer au tréfonds de son psychisme. Le journaliste se questionne sur l’identité de cet homme, sur ce qu’il a produit et sur les raisons pour lesquelles il exerce une telle emprise sur lui.

    Le « clochard céleste » incarne en quelque sorte l’essence même de la Beat Generation, avec sa verve poétique, ses fulgurances et son acuité pour percer la réalité d’un monde qui cherche à se dérober.
    Au crépuscule de la Beat Generation est une œuvre immersive, un véritable pèlerinage au sein d’un mouvement littéraire et artistique qui a marqué l’histoire et dont l’héritage est encore palpable aujourd’hui. Étienne Appert, bien documenté par Gilles Farcet, dépeint avec justesse les liens entre les auteurs Beat, le mouvement hippie et des penseurs qui les précèdent tels que Henry David Thoreau ou Ralph Waldo Emerson, dressant ainsi un panorama de la contre-culture américaine. Il évoque les drogues, les combats sociaux, le non-conformisme, la quête de liberté, y compris sexuelle, puissamment liés au mouvement Beat. Et finalement, le voyage initiatique auquel entendait se livrer Gilles Farcet donne lieu à une relecture, subjective, passionnée et passionnante, d’un contre-courant culturel dont la vigueur n’a eu d’égale que la richesse.
  • Michel Louyot
    17 juin 2023

    Michel Louyot, l'Enracinement spirituel dans une Lorraine intérieure, un remède

    18 min
    Comment s'enraciner dans la force des legs ancestraux sans s'enfermer dans la sclérose ou l'intégrisme, l'éternel dilemme de la tension et de l'équilibre entre traditions et modernités est posé par Michel Louyot. L'enjeu étant de mieux s'ouvrir aux autres sans se perdre dans le monde. C'est la question qu'il ne cesse de poser dans ses oeuvres lui qui a tant voyagé, en tant qu'attaché culturel, diplomate, enseignant, toujours pour représenter la Culture française à l'étranger. De quoi s'interroger sur les mystères insondables de sa propre identité, cette construction qui est le fruit d'un temps long et dont nous sommes les dépositaires mais aussi les vecteurs de transmission. "L'identité naît de l'échange et se renouvelle par lui". C'est la réponse qu'il donnait dans sa Lettre de Corée. Sans nier la nécessité des appartenances multiples à sa ville ou à son village, à sa région, à son "petit pays", à sa nation, à l'Europe et au monde. Mais il en a perçu les limites et il recherche au moyen de l'écriture, un enracinement sur un autre plan, dans ce que Simone Weil appelle "la partie muette", ce qu'il nomme aussi l'entre-deux ou la mitoyenneté, quand l'identité ouverte est vécue comme une valeur relationnelle forte, ancrée. Ce territoire intérieur et extensible à l'infini il le nomme "Lorraine", car le pays de nos Origines est également celui de l'âme, qui, elle, est cosmopolite par nature mais au degré le plus haut et le plus profond car son enracinement, de nature spirituel transcende l'identité matérielle et l'enracinement dans une terre sans pour autant, bien sûr, l'annuler ou l'invalider. Bien au contraire. Cette Lorraine intérieure est donc le véritable personnage de ses livres, sa source et sa Terre promise. Le passé se retourne vers nous avec le visage de l'avenir. La mélancolie identitaire se transmute en espérance et en promesse d'unité dans la diversité des formes, des paysages parcourus et des êtres rencontrés. L'autre est toujours une part de moi-même venue me compléter si je l'accueille en tant que tel. Il n'y a plus d'étrangers dans le monde quand il n'y a plus d'étranger en moi-même.
    Michel Louyot commence sa carrière comme professeur de lettres en Moselle et la poursuit durant plus de trente années en Europe centrale et orientale puis en Extrême-Orient sur l'île de Ky?sh? en occupant diverses fonctions : lecteur, attaché et conseiller culturel. Il a reçu le 7 novembre 2016 le prix Erckmann-Chatrian, le « Goncourt lorrain ». Il est le petit-neveu du peintre Edmond Louyot auquel il a consacré une monographie. Le père de Michel Louyot, Lucien Louyot, a reçu à titre posthume le titre de Juste parmi les nations. Michel Louyot est le père du poète Alcide Mara. L'identité « austrasienne » revendiquée par l'auteur, n'en est pas moins ancrée dans l'histoire à laquelle cet « homme de l'Est » reste attaché. La mémoire imaginante est en effet la définition que donne Michel Louyot de la fonction créatrice et ce, dans le sillage de Sohravardî, le mystique persan. Prose poétique, brefs romans initiatiques et récits imprégnés d'un humour léger caractérisent une œuvre qui se poursuit, en marge des modes, en clair-obscur, vers une sorte de réalisme magique.
  • Michel Louyot (Photo : Patrizia W.)
    10 juin 2023

    La quête d'une identité introuvable: mais comment peut-on être lorrain ?

    17 min
    Michel Louyot en partant en quête du destin de son aïeul le peintre Edmond Louyot pose l'éternelle question impossible de l'enracinement dans une identité. Ni tout à fait Allemand, ni tout à fait Français, ni même tout à fait Lorrain, Messin de Munich, Lorrain de Bavière, Européen avant la lettre, plus à l'aise sur la ligne nord-sud, dans le pays mitoyen qu'entre l'est et l'ouest, Edmond Louyot (1861-1920) se joue des frontières. Né et mort dans le petit écart de La Lobe à Arry, il représente toute une génération de Lorrains sans patrie, ayant perdu leurs nationalités à cause des développements politiques.

    En Allemagne. on a oublié cet artiste mort en tant que Français tandis qu'en France il est considéré comme un peintre allemand. Son destin est indissociable de celui de sa famille et de sa région d'origine, la Lorraine mosellane. Héritière de l'ancienne Lotharingie, divisée à plusieurs reprises au cours de l'Histoire, la Lorraine fut à nouveau partagée lors des trois guerres qui ont opposé la France à l'Allemagne.

    En ces temps troublés, où l'on doute de son avenir, il semble indispensable, non seulement d'évoquer et de confirmer la réconciliation franco-allemande, mais de resserrer les liens entre toutes les nations du continent. Les régions frontalières ont une mission singulière dans ce rapprochement.

    Michel Louyot convoque alors la philosophe Simone Weil pour affirmer que la question de l'identité et des origines ne peut se dépasser qu'en la posant à un autre niveau: celui de l'Amour inconditionnel qui surmonte les enracinements et les déracinements et transfigure toutes les aliénations en proclamant l'unité de la condition humaine dans sa diversité mais pas n'importe comment. Comme disait Einstein, on ne peut dépasser un problème en restant au niveau de conscience et d'appartenance où il a été engendré.
  • Michel Louyot (Photo : Patrizia W.)
    3 juin 2023

    Michel Louyot ou l'âme enracinée de notre Lorraine intérieure si fragmentée

    17 min
    C'est à l'Est que sont les parages de Michel Louyot. Il naît à Pont-à-Mousson le 28 septembre 1938. Les déchirements de l'Histoire vont le marquer profondément. Son enfance est pleine de caches et de chambres obscures hantées de perquisitions car son père se livre à des activités clandestines dans ce pays de marches et de marges submergées par la marée hitlérienne. Vol de vautours aux serres acérées sur la Lorraine, d'est en ouest, entre La Lobe et Pont-à-Mousson sur cette frontière des invasions, entre Moselle annexée et Meurthe-et-Moselle occupée. La paix revenue, les fantômes sont enfouis mais dis-moi qui te hante et je te dirai qui tu es.

    Il mène alors au sein des Trente glorieuses des études de Lettres classiques à l’Université de Strasbourg puis de russe à l’Institut des Langues orientales à Paris. L'appel de l'Est se fait plus lointain. De 1967 à 1989, il occupe divers postes aux Relations culturelles extérieures en Europe centrale et orientale ainsi qu’en Union soviétique. Attaché culturel à Moscou, chargé des échanges artistiques , avant et pendant la perestroïka puis Conseiller culturel à Prague dans les trois dernières années du régime. Il écrit depuis l’Est de son être et semble à l'Orient de toute chose. Pour comprendre l'identité profonde de sa Lorraine déchirée, de sa Lorraine au tragique destin. Elle est peuplée des spectres des Malgré-Nous jamais rentrés, de ces Vermisst dont les familles turent le deuil impossible, de ces déportés, de ces évacués, de ces expulsés et de ces transplantés, de toutes ces communautés de la souffrance aux destinées indéchiffrables et incompréhensibles les unes pour les autres. Nul n'est prophète en son pays, en son Heimat. En Lorraine encore moins qu'ailleurs, car on y parle sa langue natale comme une langue étrangère et elle n'est jamais la même, comme un espéranto de la douleur. Le poids d'un passé qui ne passe pas y est comme un passeport scellé et un leg incompréhensibles. En étrange pays dans son pays même, Michel Louyot a sans doute éprouvé le besoin de se désorienter pour se réorienter. Toujours menacé par le venin de la mélancolie, il cherche son salut toujours davantage vers l'Orient extrême pour se dépayser et faire face à cette vérité de l'identité ouverte, le véritable enracinement est de nature spirituel et le sang, la terre et les morts ne sont là que pour nous éprouver dans notre attachement le plus intime. Distance et détachements sont le destin de l'Homme spirituel qui rend grâce à sa communauté parce qu'elle est l'expression de la diversité de l'humaine condition mais pas plus ni moins. Nationalisme et cosmopolitisme mondialisé d'une littérature-monde insubstantielle sont les deux faces d'une même impasse.

    De 1989 à 1998, après avoir dirigé l’Institut franco-japonais de Fukuoka, il a enseigné la littérature française à l’Université de Kurumé au sud du Japon. Retiré à Strasbourg depuis 1998, il consacre son temps à l’écriture.

    Deux de ses romans , «Lorraine» et «La main aux algues» ont été nominés par le jury de l’Académie Goncourt, un récit «L’ange de Bucovine» s’est vu décerner en Allemagne le Prix «Grenzen Fliessen», sa «Lettre de Corée» fut distinguée par la Ville de Colmar et, plus récemment, le Prix littéraire Erckmann-Chatrian a récompensé mon ouvrage «Un chouan lorrain». «Le Voyage en Prusse», «La chambre de Prague» (rencontre dans la capitale de l’ancienne Tchécoslovaquie avec François Nourissier), «Le pommier de Sakhaline» (mon voyage à Moscou à travers l’Allemagne sur les traces de Jakob Lenz en 1983) et «Si je vous dis Jitomir» (entre Lorraine et Ukraine) sont ses derniers livres.
  • Latifa Ibn Ziaten
    27 mai 2023

    Latifa Ibn Ziaten, l'Amour encore plus grand que la foi

    19 min
    Cette rencontre du mercredi 3 mai 2023 a eu lieu grâce à l'équipe du Puzzle de Thionville. Qu'elle en soit ici remerciée.
    Le destin de Latifa Ibn Ziaten est celui de la force de l'Amour d'une mère courage face au feu de l'épreuve la plus cruelle. Que faire de la mort d'un fils dans des circonstances tragiques et insoutenables? Comment transformer l'épreuve en source de force revivifiée par la foi? Latifa Ibn Ziaten est la mère d'Imad Ibn Ziaten, sous-officier du 1er régiment du train parachutiste de Francazal assassiné par le terroriste Mohammed Merah le 11 mars 2012 à Toulouse. Quarante jours après la mort de son fils, Latifa Ibn Ziaten cherche des explications à ce drame et se rend aux Izards, cité du nord-est de Toulouse où vivait l'assassin d'Imad et de six autres victimes. "La moitié de mon cœur est partie avec lui et je ne voulais pas qu'il soit oublié. Tout le travail que je fais me permet de voir mon fils grandir chaque jour à travers l'association". Elle fonde l'association IMAD pour la jeunesse et la paix, dont le but est de venir en aide aux jeunes des quartiers en difficulté. Dans ses nombreuses conférences, Latifa Ibn Ziaten raconte que sa volonté de "tendre la main vers l'autre" lui est venue d'une discussion avec des jeunes, dans le quartier de Toulouse où habitait Mohammed Merah avant d'être tué par la police. Des jeunes "rejetés de partout","Ils m'ont dit: madame, vous ne regardez pas la télé ? Mohammed Merah, c'est un "martyr de l'Islam", c'est un "héros". Là je me suis dit qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Je leur ai demandé: Comment pouvez vous dire que c'est un martyr ? C'est un assassin. Je suis la mère d'Imad. J'ai vu leur visage changer, ils m'ont répondu on est vraiment désolé, mais regardez où on habite. La République nous a oubliés. Les rats pris aux pièges ils deviennent enragés!"

    Pour Latifa Ibn Ziaten, le "piège" de la radicalisation plane sur les jeunes "livrés à eux-mêmes", "fatigués et rejetés de partout". "Il faut réussir à savoir ce qu'il se passe dans la tête d'un jeune et quelles solutions on peut lui proposer".Sa figure témoigne d'un Islam des Lumières, alliée inattendue, ou au contraire trop attendue et inespérée, d'une République et d'une laicité plus ouverte et plus forte que celles que les institutions peuvent proposer. Elle qui porte le voile du deuil et de sa foi dans les établissements scolaires, preuve que tout n'est pas qu'affaire de signes ostentatoires mais bien d'intention réelle. Latifa nous montre ce que le malheur converti en force d'action peut réaliser, qu'il peut être un ferment de transformation bénéfique de la société. Elle met en oeuvre la force de l'Amour maternel si cruellement mis à l'épreuve.

    Elle m'a aussi raconté sa rencontre avec le pape François, le 2 mars 2021. "Une rencontre qui m'a fait ressentir la paix profonde qui l'anime" m'a confiée celle qui voue sa vie à empêcher la radicalisation des jeunes et la propagation du fanatisme qui n'est, pour elle, que l'autre versant du manque d'amour à tous les niveaux: parental, familial, social, institutionnel.

    Pour empêcher la radicalisation des jeunes, l'accompagnement quotidien des enfants placés en foyer est un des enjeux clefs, juge-t-elle, tout comme l'accès à des assistants de service social dans tous les établissements scolaires et la réinsertion des détenus à leur sortie de prison. Après l'assassinat de mon fils, j'ai voulu créer quelque chose, pour qu'il ne soit pas oublié. "Quand vous n'avez pas les chances à disposition pour réussir, quelqu'un peut vous récupérer, ce n'est jamais définitivement perdu".
  • Michèle Dreidemy
    20 mai 2023

    Michèle Dreidemy et l'enjeu essentiel de la transmission de l'attention

    19 min
    La méthode 3C : calme, concentration et contrôle de soi élaborée par Michèle Dreidemy pose la question de l'attention et de sa transmission aux enfants comme un enjeu majeur de la transmission éducative et de la santé publique au centre des préoccupations des sociétés actuelles où la vitesse, le stress et la technologie font de l'attention une proie dont les moins bien armés sont les victimes. De son expérience comme infirmière psychiatrique spécialisée dans les troubles des enfants notre invitée a tiré une méthode de renforcement du calme par le retour au corps et à la respiration.
  • France de Bois Centi
    13 mai 2023

    France de Bois Centi, l'humour au service de la psychologie spirituelle de l'Ennéagramme

    20 min
    Auteur d'ouvrages et de vidéos traduits en plusieurs langues, France de Bois Centi s'est spécialisée dans l'enseignement de l'Ennéagramme qu'elle transmet avec un réel sens de l'humour et de la dérision dans le monde aux particuliers mais également dans le cadre de formations en entreprises. L'Ennéagramme est un symbole très ancien qui remonte à l'Antiquité grecque. Il a été popularisé à partir du début du 20ème siècle par G.I. Gurdjieff, puis a été développé dans ses aspects psychologiques par Oscar Ichazo et Claudio Naranjo.
    Cette psychologie fondée sur l'analyse et les causes des neuf différents types de caractères permet de mieux comprendre ses forces, de repérer les endroits qui empêchent la réalisation de ses potentiels, mais également de mieux comprendre les autres.
    Le mot "Ennéagramme" vient du grec "ennea", qui veut dire "9" et "grammos", qui veut dire "point". L'Ennéagramme est un symbole qui, transmis oralement de façon secrète depuis les anciens centres des mystères, a traversé les siècles. Symbole sacré illustrant les lois mathématiques, considéré comme le symbole de Dieu sur Terre, l'Ennéagramme est actuellement surtout connu comme une typologie psychologique.
    La psychologie de l’Ennéagramme montre que chacun d’entre nous appartient à l’un de neuf archétypes de comportement, selon le conditionnement reçu dès son plus jeune âge. S’il est inconfortable de se sentir réduit à un “type”, il l’est bien davantage de valider, après un temps d’observation de soi suffisant, à quel point nous subissons la pression de notre type et réagissons en permanence de façon mécanique et souvent inconsciente. Nous savons que nous ne sommes pas cet ego, cette “persona”, ce masque pour lequel nous nous prenons la plupart du temps. Mais il nous faut aussi l’humilité d’accepter qu’en dehors de rares moments de conscience, fruit d’un long travail sur soi ou d’un moment de grâce, nous sommes la copie conforme d’un automate programmé.
  • Jérome Quiqueret
    6 mai 2023

    Jérome Quiqueret, Tout devait disparaître, prix Servais 2023

    20 min
    Jérome Quiqueret, Prix Servais 2023 pour son roman Tout devait disparaître. Jérôme Quiqueret, journaliste d'origine nancéienne, il s'est expatrié au Luxembourg pour travailler au Tageblatt. Son premier roman historique intitulé Tout devait disparaître relate l'enquête d'un double meurtre, celui des Kayser-Paulus commis à Esch sur Alzette en 1910 sur fond de lutte des classes et d'aliénation ouvrière au moment où le capitalisme sidérurgique triomphe dans la région.

    Tel un ogre qui consomme les Hommes, il vampirise les ressources naturelles, pollue tout et détruit la nature humaine parce qu'il épuise en elle toutes les ressources de la bonté, de la beauté et de l'élévation. Il a besoin de faire de ceux qu'il exploite ses complices et de corrompre leur âme avant d'en faire ses boucs émissaires. Aujourd'hui comme hier, le travail qui aliène les corps et les âmes est la meilleure des polices d'un ordre social injuste et corrupteur !
  • Richard Welter
    29 avril 2023

    Richard Welter, la question du sens de la vie dans un monde complexe

    16 min
    Richard Welter, professeur de cristallographie, chimie inorganique et moléculaire à l'Université de Strasbourg. Il est aussi membre de l'Académie Rhénane et fondateur de l'Association ATA Alsace. Richard est aussi un chercheur de sens.

    Cette question du sens de la vie qui devrait intéresser vivement tout un chacun dès lors qu'il sort de l'état de stricte nécessité. Richard se demande s'il n'est pas plus nécessaire de donner un sens à sa vie de manière plus volontaire que d'en trouver un, mais de façon plus passive. La question est de savoir où nous mettons réellement notre énergie de vie car là où va la pensée va l'énergie.

    C'est avec humour et détachement mais aussi enthousiasme et détermination que Richard Welter traite de ce sujet qui l'inspire car il n'est pas seulemnt un profeseur d'université. L'enseignant-chercheur est aussi un chercheur de vérité et un découvreur qui, un jour, sans orgueil ni vanité peut dire "Je sais" car il a longtemps dit: "Je cherche".
  • Raphaël et Sophie Halet
    15 avril 2023

    Raphaël et Sophie Halet, un couple à l'épreuve des Lux Leaks

    20 min
    Raphaël & Sophie Halet font partie des lanceurs d'alertes à l'origine des Lux Leaks.

    Pour mémoire, Luxembourg Leaks est le nom du scandale financier révélant le contenu de plusieurs centaines d'accords fiscaux très avantageux conclus par des cabinets d'audit avec l'administration fiscale luxembourgeoise pour le compte de nombreux clients internationaux. Parmi ces clients figurent les sociétés multinationales Apple, Amazon, Heinz, Pepsi, Ikea et Deutsche Bank...

    Le scandale LuxLeaks est révélé en novembre 2014 à la suite des investigations du consortium international des journalistes d'investigation du Center for Public Integrity. Les révélations ont un retentissement international, mettant en lumière les pratiques d'évitement fiscal mises en œuvre au Luxembourg.
  • Annette Wieviorka
    1 avril 2023

    Annette Wieviorka, Tombeaux pour sa famille

    20 min
    En compagnie de l'historienne de la Shoah Annette Wieviorka qui m'a accordée un entretien passionnant sur le plus personnel de ses livres, sur ses grand-parents déportés. Une oeuvre sur laquelle elle travaille depuis plus de 40 ans et la qualité de cet opus s'en ressent. Un authentique chef-d'oeuvre qui m'a rappelé Les disparus de Daniel Mendelsohn. Merci au Forum IRTS et à Loïc Millot ainsi qu'à Anne-Marie de la librairie Autour du monde d'avoir organisé la rencontre!
  • Victor Noël
    25 mars 2023

    Victor Noël sur les chemins du vivant

    17 min
    Victor Noël, jeune naturaliste et militant écologique est un être hors-norme d'une maturité sidérante dans sa réflexion nourrie d'expériences concrètes et de communion avec le vivant. Il publie son premier livre, Je rêve d'un monde... à 15 ans et réitère deux ans plus tard avec cet opus passionné et passionant intitulé "Sur les chemins du vivant".

    Je suis parti avec lui à la rencontre de lieux qui nous sont familiers et d'une vision du monde profondément inspirante pleine de sens malgré le tragique de la situation. Nous en sommes arrivés à considérer que, par manque de conscience et de présence de l'espèce humaine, dans son rapport avec le vivant dont elle est pourtant pleinement partie prenante, l'Humanité s'acheminait vers sa possible extinction...

    Il n'y a finalement qu'un seul bourreau sur la terre, c'est l'inconscience humaine qui détruit la diversité et va vers sa propre destruction par défaut de conscience et de responsabilité à l'égard de la vie.
  • Philippe Brunella
    18 mars 2023

    Le culte de Mithra à Sarrebourg

    18 min
    Le musée de la Cour d'Or de Metz abrite un trésor: le Mithraeum de Sarrebourg qui est le vestige d'un antique centre des mystères détruit par les iconoclastes chrétiens au IVème siècle. Partons en compagnie de Philippe Brunella à la recherche de ce culte initiatique si particulier et de ses secrets.
  • Philippe Brunella
    11 mars 2023

    Philippe Brunella et le musée de la Cour d'Or à Metz

    19 min
    Philippe Brunella est un passionné. A la tête du musée de la Cour d’or depuis le 2 mai 2011, il se dit « addictif à l’histoire de l’homme et à l'archéologie ».

    Philippe Brunella est un Messin pur jus : né en 1960 sur la colline Sainte-Croix, il a grandi en ville; son engouement pour l’archéologie date de ses années d’adolescence au lycée Schuman, où l’archéologue et professeur d’histoire Claude Lefebvre, entraîne ses émules dans les fouilles locales. A l’époque, il n’y a que deux archéologues dans la région. Envisager d’en faire sa profession n’est pas « rassurant » ; P. Brunella passe un bac électrotechnique au « L.T.E » Louis-Vincent, façon d’assurer ses arrières, mais passera tous son temps libre le nez dans les vieilles pierres, les chantiers, la poussière, et l’Histoire, celle de l’Homme. Les études d’histoire s’imposeront. A Metz, évidemment. Il a choisi l’archéologie messine au sens large. Son action de 20 ans à Bliesbruck-Reinheim ne contredit pas ce choix.

    Philippe Brunella a un faible pour l’époque gallo-romaine qui apprend comment l’homme a dompté la matière pour résoudre ses problèmes techniques. La pierre, par exemple, a été dominée pour en faire de l’architecture, de la sculpture, laisser des témoignages de la culture…Il marque aussi son envie viscérale de montrer le travail au quotidien de tous ses collaborateurs, du gardien à la secrétaire, du personnel d’accueil et d’entretien à lui-même, qui porte la double casquette d’administrateur et de conservateur du patrimoine en chef.
  • Bernard Friot
    4 mars 2023

    Bernard Friot, "L'idéal chrétien est fondamentalement communiste"

    19 min
    Pour la défense de l'idéal d'un salaire à vie pour tous. Bernard Friot est militant du Parti communiste français depuis le début des années 1970 et syndicaliste et il revendique sa foi chrétienne. Il anime l'Institut européen du salariat.

    En 2011, il fonde le Réseau Salariat, une association d'éducation populaire qui promeut l'idée d'un salaire à la qualification personnelle destiné à l'ensemble de la population. Une proposition alternative à celle du revenu de base, qu'il dénonce comme étant « la roue de secours du capitalisme ». Il dirige également aux éditions La Dispute la collection Travail et salariat, qui publie notamment des auteurs appartenant à l’Institut européen du salariat (IES), réseau de chercheurs en sciences sociales « qui promeut l’histoire, l’observation et la théorie du salariat, entendu comme un ensemble d’institutions de valorisation du travail concourant à la constitution d’une classe de salariés ».

    « La classe dirigeante ne tire sa puissance que de la maîtrise du travail. Conserver cette maîtrise l’obsède : sans elle, pas de profit. »Bernard Friot se dit chrétien et communiste. Il est marqué par la théologie paulinienne et jésuite, qu'il considère comme « une théologie de l’en-avant ». Il soutient « un monde autre » plutôt qu'« un autre monde » : « la rencontre de Jésus me relance en permanence dans mon humanité parce que l’humanité en Jésus est divinisée [...]. Le fait de recevoir toute rencontre, tout événement comme une occasion d’altérité source d’en-avant est constitutive de ma démarche de vie, de mon être-au-monde. »
  • Charlotte Leduc
    25 février 2023

    Charlotte Leduc, la députée de la réappropriation citoyenne

    20 min

    Charlotte Leduc archéo-zoologue de formation a été élue députée LFI-NUPES de la circonscription de Metz-Est et milite pour une réappropriation citoyenne du bien commun et pour la taxation financière afin de maintenir et d'approfondir le système social à la française.

  • Eric-Emmanuel Schmitt
    18 février 2023

    Eric-Emmanuel Schmitt, une plume guidée par sa foi

    19 min
    Eric Emmanuel Schmitt est le fils de deux champions, de boxe pour son père et de course à pied pour sa mère. Il est traduit dans près de cinquante langues.

    Agrégé de Philosophie, normalien et auteur d'une thèse de doctorat sur Diderot et la séduction, il a magistralement répondu à l'injonction du Philosophe agnostique des Lumières : "Hâtons-nous de rendre la Philosophie populaire". Or s'il est philosophe libertin, Eric-Emmanuel Schmitt est aussi un authentique mystique, expérience fondatrice à l'origine de la richesse humaine et plus qu'humaine de son oeuvre, qu'il relate dans son livre, La nuit de feu. Et c'est bien là qu'il faut chercher le secret de sa prolificité et de son succès.

Vous avez parcouru 20 épisodes sur 102

Afficher plus

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.