Afin de mieux connaître le patrimoine, un historien nous invite à découvrir l’ histoire des lieux de notre quotidien en Isère. Depuis les rues de Grenoble, de places en places, de villages en villages. En racontant aussi la vie de personnages exceptionnels qui ont marqué l’histoire de ce département.
Juin 1944. Partout la Résistance était mobilisée pour paralyser l'ennemi qui avait fort à faire avec le développement des troupes alliées. Pour contrer les déplacements des troupes allemandes, la Résistance dauphinoise fit dérailler et exploser un train ennemi dans le tunnel de Réaumont. D'autres opérations suivirent, privant l'ennemi de précieux moyens de déplacement. On appellera cet épisode : la bataille du Rail.
Le 27 novembre 1943, à 2 h du matin, le docteur Valois, très grand résistant, qui occupait un poste-clé dans la Résistance grenobloise et qui avait donné un essor important à la lutte clandestine dans la région de Tullins et de Saint-Marcellin est arrêté chez lui et emmené au siège de la gestapo, Cours Berriat à Grenoble où il sera victime d'un odieux interrigatoire et affreusement torturé. Mais le docteur Valois quittera ce monde sans avoir donné le moindre renseignement aux traîtres à la France. Bien d'autres patriotes furent encore arrêtés ce samedi 27 novembre et le lendemain dimanche.
Novembre 1943, l'occupant allemand était furieux : la Résistance venait de détruire le Polygone, lui causant de lourdes pertes en matériel et en hommes. Aussi déclencha-t-il de vastes opérations contre les Grenoblois qu'il soupçonnait d'appartenir à cette Résistance, les arrêtant, les massacrant souvent. Ce fut épouvantable. Cette triste période fut appelée la Saint-Barthélémy grenobloise par ceux qui l'ont vécue.
Si nous nous référons à la mémorable et très élogieuse citation qui l'accompagnait, la Croix de compagnon de la Libération fut accordée à Grenoble à titre exceptionnel pour les actions spectaculaires et efficaces de ses Résistants. C'est en effet dès la fin de l'année 1943, juste après l'explosion du Polygone qui a porté un rude coup à l'ennemi que le général de Gaulle décide de récompenser l'attitude héroïque de la capitale des Alpes, la citant en exemple. Mais c'est le 4 mais 1944 que les grenoblois apprirent la nouvelle.
Répondant à des affiches collées un peu partout et à des tracts distribués clandestinement, les grenoblois se retrouvèrent assez nombreux le 11 novembre 1943 devant le Monument des Diables Bleus pour manifester leur patriotisme et chanter la Marseillaise. Ce qui déplut à l'occupant allemand. Ses troupes reçurent l'ordre de tirer sur la foule. Un massacre fut évité grâce à la police française qui intervint. Les Allemands arrêtèrent cependant 600 grenoblois. 398 d'entre eux furent entassés dans des wagons à bestiaux qui prirent la direction des camps de la mort en Allemagne.
Deux journaux seulement publièrent l'appel du 18 juin lancé par le général de Gaulle, dès le lendemain. L'un d'eux était le Petit Dauphinois. Ce qui déplut évidemment à l'ennemi et au gouvernement de Vichy, qui créèrent une censure féroce pour tous les journaux, imposant des articles, interdisant la publications d'autres...
Dunoyer de Segonzac a créé à Uriage au début des années 1940, alors que la France était occupée, une Ecole des Cadres qui fut installée au Château et qui appelait les jeunes Français de plus de vingt ans à réagir ! De nombreuses personnalités dans des domaines les plus divers s'y cotoyèrent...
Mais l'ennemi et le gouvernement de Vichy la firent fermer en 1943. Et les stagiaires vinrent grossir les rangs de la Résistance...
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