Les Histoires du Dauphiné RCF - page 6

C’est en 1623 que les Jésuites vinrent pour la première fois à Grenoble, s’installant tout d’abord dans la rue de Bournolenc, qui deviendra plus tard rue des Vieux-Jésuites puis rue Jean-Jacques Rousseau. En 1652 ils ouvraient un grand collège qui deviendra le lycée Stendhal. Ils quittèrent plus tard la ville, le Parlement de Grenoble leur demandant de cesser leur enseignement en 1763. Le curé Gerin les fera revenir en 1840, mais en 1880 ils seront expulsés.
Les Jésuites ont joué un grand rôle dans le domaine de l’éducation à Grenoble.

Claude Muller évoque les célébrations de Noël en Dauphiné à partir du moyen-âge et jusqu'au XIXème siècle. Quelles étaient les traditions de l'époque, entre la messe de minuit et les repas, à cette période qui marquait jadis la nouvelle année ?

Jusqu'au début du XXe sicèle, on n'utilisait guère pour se soigner que des remèdes dits populaires. Mais on en utilisait encore beaucoup à la Belle Epoque et jusqu'au début de la Seconde guerre mondiale. Ces remèdes étaient constitués à partir de feuillages et de racines parfois saupoudrés d'un soupçon de magie. Mais on utilisait aussi des insectes écrasés, des peaux de vipères, des poudres animales. A chaque maladie correspondait le remède qu'il fallait absolument prendre. C'est le haut-alpin Dominique VILLARS qui, très sérieusement à la fin du XIXe siècle, apporta un grand élan à la médecine par les plantes.

Le rigodon est une très vieille danse dauphinoise qui a connu son apogée à la Belle Epoque et au début des années folles. Pratiquement chaque village du Dauphiné avait son rigodon... Et parfois plusieurs! C'était une danse incontournable des vogues et fêtes de village. Le coucou, originaire de la Matheysine, fut sans doute le plus célèbre des rigodons. On le dansait tout en chantant : le coucou fait son nid sur l'arbre ; le coucou fait son nid partout. Et les paroles pouvaient varier d'un village à l'autre.

Chaque petite région avait autrefois ses habitudes particulières, sa façon de vivre, de travailler, de s'amuser.Elle possédait aussi ses proverbes, surtout des proverbes concernant le temps qu'il allait faire. Elle possédait aussi ses propres chansons, ses danses. Des chansons souvent en patois. De nombreuses chansons ont été retrouvées, vantant les vaillants Matheysins, les Murois, les femmes de Grenoble, les filles de St Jean-d'Avelanne et de Merlas, la Marion et le Piere de Grenoble, etc...

De nombreuses veillées étaient organisées autrefois, surtout dans les campagnes, après des travaux bien précis : soirées de mondaison, veillées de débottage, soirées balais, soirées d'osier, soirées d'hiver familliales, soirées lessives. Elles variaient souvent d'une petite région à l'autre, et pouvaient réunir tout la famille mais aussi les amis.

La vie autrefois, surtout la vie rurale, était émaillée de traditions les plus diverses qui marquaient surtout la fin des moissons et la fin des grands travaux dans les champs. Tous ceux qui avaient travaillés se livraient le soir à de grands jeux qui pouvaient varier d'une région à une autre. Et ils se réunissaient ensuite autour d'une bonne table. On évoquait aussi des saints très précis pour leur demander leur aide suivant les travaux que l'on faisait ou suivant ce que l'on voulait.

Lev Davidovitch Bronstein, qui prit pour pseudonyme le nom de TROTSKY fut un des grands héros de la révolution russe. Mais ne s'entandant pas avec Staline, il dut quitter son pays et se réfugier dans divers pays. En 1934, il se réfugiait sous le nom de Egenard à La Tronche, puis à Domène. En coulisse, il se démenait pour étendre le communisme à un niveau mondial. Mais le va-et-vient chez lui de nombreuses personnes le démasqua et il dut quitter le Dauphiné et la France pour se retrouver en Norvège puis au Mexique, où il fut assassiné à coup de piolets par des agents de Staline en 1940.

Né à grenoble en 1894, décédé dans la même ville en 1939, Antoine Chollier était encore étudiant quand il fut incorporé en 1914. Victime d'un empoisennement par les gaz, il fut rapatrié dans un tiste état. Il ne pouvait plus marcher, son corps tordu et déformé par la douleur. Invalide à 100%, il trouva refuge dans les lettres, publiant de très nombreux livres, des romans et recueils de vers. C'est lui qui créa la Société des Ecrivains Dauphinois pour aider les jeunes attirés par la littérature. Ce fut un homme de courage, de générosité et de talent.

Pour dominer l'importante exposition internationale de la Houille Blanche et du Tourisme, Paul Mistral a fait appel aux frère Perret pour construire une imposante tour, premier édifice construit avec le tout nouveau béton armé. Un édifice de 95 mètres de haut, de 25 mètres carrés à sa base, doté d'un ascenseur en son centre. Lors de son innauguration, deux ministres se sont attardés et se sont trouvés prisonniers à l'intérieur...

Paul Mistral ayant décidé de créer à Grenoble une grande exposition internationale en 1925 pour faire connaître au monde entier tout ce qu'avait apporté aux hommes l'agglomération grenobloise, notamment l’électrométallurgie et l’électrochimie. Un immense chantier commença : destruction des importantes fortifications, création de routes, amménagement d'un immense terrain, construction, dessus, de palais et de pavillons. Ce fut une grande aventure qui s'est soldée par une éclatante réussite !

Élu maire de Grenoble en 1919, Paul Mistral voulait montrer au monde entier tout ce que Grenoble avait apporté à la Belle Époque : maîtrise de l’électricité, création de l’électrométallurgie et de l’électrochimie, naissance de nombreuses industries nouvelles qui se sont répandues sur tous les continents. Et il a fait abattre de vieux remparts et aménager, non sans mal, un vaste terrain où allait se dérouler l’étonnante exposition internationale de 1925.

C’est la fin de la 1ère guerre mondiale et après la terrible épidémie de grippe espagnole qui mit fin à la Belle Époque, qui fut ainsi appelée parce qu’on avait pris goût aux amusements et surtout parce qu’on pouvait trouver plus facilement du travail, ce qui a ouvert la porte aux loisirs. Apparurent après les Années Folles : on voulait oublier les années noires de la guerre et de l’épidémie. Ce fut l’ouverture de nombreux théâtres, salles de spectacles, salles de bals, cinémas, etc...

A 16h30 le 23 avril 1903, le juge d'instruction et le Procureur de la République arrivaient tant bien que mal devant le grand portail du monastère, sous la huée des 20.000 manifestants, et demandant aux sapeurs du génie de l'enfoncer. Les militaires, offusqués, n'obtempèrent pas. Qui aurait osé se passer à la postérité en brisant une entrée si respectée, si prestigieuse? Et l'armée pénétra dans le monastère, par une petite porte, pour arrêter les Chartreux. La foule, émue, accompagna les Chartreux et les militaires jusqu'à Saint-Laurent-du-Pont. Honteux d'avoir du faire exécuter cette expulsion, un des officiers supérieurs cassa son épée, en public...

Fin Avril 1903. Depuis bien des jours, une vingtaine de milliers d'opposants à l'expulsion des Chartreux campaient autour du couvent. Le 29 avril, l'armée et la gendarmerie arrivaient pour faire évacuer les chartreux... et la population qui les protégait. Bien étrange situation. La foule savait qu'une grande majorité des soldats était favorable aux Chartreux et ne voulait pas utiliser leurs armes. Et elle ne voulait résister à la force que par l'inerti.Et les forces de l'ordre se contentaient de repoiusser sans voilence les innonbrables opposants parmi lesquels se trouvaient aussi des non-croyants qui reconnaissaient tout le bien que les Chartreux leur avaient apportés. Et la charge dura une bonne heure, sans faire le moindre blessé de part et d'autre...

L'expulsion des Charteux en 1903 fut sans aucun doute l'évènement le plus douloureux ressenti par les Dauphinois à la Belle Epoque. Et pas seulement par les catholiques pratiquants.

Au XIème siècle, St Hugues parlait déjà des nombreux noyers cultivés dans notre région. Mais c'est au XiXème siècle que la noix prit une importance capitale dans l'Isère.

Fin XIXème et début XXème, Grenoble et sa région ont connu une métamorphose sans précédant. Et les Chrétiens se sont dit dans les nouveaux quartiers qu'il leur fallait des églises...

La Belle Epoque a voulu oublier tous les mauvais souvenirs du temps passé : des années de misères et de famines pour les nombreux citoyens. Mais elle a voulu aussi oublier tout ce qu'avait apporté auparavant la chrétienté au peuple qui souffrait et notamment de nombreuses sociétés d'entraide et de prévoyance qui soulageaient bien des misères...