Marchez sur les traces des saints et des saintes au cours des siècles, piliers de la foi catholique et bâtisseurs de l'Eglise. Découvrez également les grands témoins de la foi, qui ont agit par amour de Dieu et de leur prochain.
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Ermite Italien et fondateur de l’ordre des Minimes, s François de Paule naît quelques mois avant l’élection du nouveau pape Martin V qui rétablit l’unité de l’Église après le Grand Schisme d’Occident marqué par l’élection simultanée de 3 papes sur le trône de saint Pierre. Son engagement dans le siècle, son mode de vie, sa spiritualité apparaissent dès lors comme une réponse aux abus, aux déviances et aux entorses au message évangélique.
Ardent défenseur de la papauté, il s’affirme comme un réformateur catholique, appelant les hommes d’Église et les ordres religieux à vivre les préceptes de la pauvreté par une plus grande sainteté de vie. Face aux puissants, il oppose la pauvreté et l’humilité ; face aux abus, il enseigne la justice ; face au péché, il recommande la pénitence et l’oraison. Par humilité, il ne reçut pas le sacerdoce. Conseiller des Grands, mais aussi réconfort pour les petites gens, François est souvent sollicité pour ses pouvoirs thaumaturgiques et ses conseils spirituels.
C’est un confesseur que nous fêtons chaque 2 avril. Né à Paule, en Calabre, s François de Paule, après avoir vécu en ermite de 14 à 19 ans, réunit autour de lui quelques compagnons de vie religieuse. Un nouvel ordre naît, auquel il donne le nom de minimes, « les plus petits » dans la maison de Dieu. Envoyé en France à 63 ans par le pape Sixte IV pour aider Louis XI dans ses derniers moments, il y reste et fonde à Tours un nouveau couvent de minimes. Son austérité de vie, son idéal de pauvreté et de charité, sa pratique de la méditation que consigneront les contemporains lors des procès de canonisation, interrogent et séduisent. Il inspire, par sa modernité, un mouvement spirituel faisant une place essentielle à l’oraison.
Au cours des siècles, la France et l’Europe se couvrent de couvents de Minimes. L’Eglise catholique exalte en lui le très grand amour de Dieu et l’humilité profonde dont il a donné l’exemple.
Savez-vous qu’il existe actuellement au Ciel, une quarantaine de saint François et une 10aine de sainte Françoise ! Ce sont majoritairement des martyrs des XIX et XXe s. Les plus connus, que vous pouvez tous retrouver en podcast dans nos anciens Pèlerins de Dieu, sont en 1 er lieu saint François d’Assise que nous fêtons le 4 octobre et le 17 septembre pour son miracle des stigmates, saint François de Sales (29 janvier/24.01), saint François de Borgia (10 octobre) et saint François Liberman. Citons également saint François Xavier, sainte Françoise Romaine, s François de Laval, s François Caracciolo ou s François Marto, 1 des 3 voyants de Fatima. Mais il est un autre saint François dit de Paule injustement trop peu connu en France. En mai 1483, peu de semaines avant sa mort, le vieux roi Louis XI appelle à ses côtés l’ermite saint François de Paule venu de Paola de Calabre dont la réputation de guérisseur a dépassé les frontières du royaume de Naples.
Il est le « directeur des consciences chrétiennes » au Moyen Age et mérite de le demeurer s. Il a écrit : « C’est l’art des arts que le gouvernement des âmes ». Sa vie et son action appartiennent encore à l’âge patristique mais la doctrine qu’il a élaborée au contact de cette tradition va devenir la source principale de la spiritualité médiévale. Cette doctrine est le fruit de sa riche personnalité et d’une spiritualité vécue jusqu’à la sainteté. Il est le Père de l’Eglise le plus lu de l’Eglise occidentale. Son Commentaire moral sur Job constitue au cours du Moyen-âge une sorte de Somme de la morale chrétienne. Tout se résout dans l’immense patience de Job et la certitude que Job est une figure du Christ, donc que l’épreuve conduit à la Résurrection !
Il est un grand spirituel et un mystique appelé le docteur de désir de la contemplation de Dieu. C’est la grande autorité invoquée par Saint Thomas d’Aquin dans les questions relatives à la contemplation. Voici un saint qui établit en 14 ans les bases de la puissance pontificale médiévale à la fin du VIe siècle. Modèle des pasteurs comme serviteur des serviteurs de Dieu, le pape saint Grégoire le Grand est ce missionnaire qui a fait de l’Europe la chrétienté. Il nous laisse une œuvre écrite monumentale. Ses homélies expriment dans un langage simple la qualité de sa vie intérieure. Moraliste, mystique et pasteur tout à la fois, il s’emploie à éclairer la conversion, à rythmer les degrés de l’ascension spirituelle. Il nous fait entrevoir les bienfaits inespérés de la contemplation en s’appuyant sur de grands exemples biblique (Job) ou contemporains (saint Benoît de Nursie).
Il est avec saint Léon, le seul pape à porter le titre de grand. C’est dire l’ampleur d’une action que nous pouvons suivre jusque dans les détails, puisque ce sont les 2 seuls papes de notre Eglise ancienne dont les registres de lettres nous aient été conservés. Confesseur et docteur de l’Eglise, ce 64ème pape est fêté le 12 mars ou le 3 septembre. Saint Grégoire se préoccupe de la conversion des peuples nouveaux et du nouvel équilibre de l’Europe : les Wisigoths en Espagne, les Francs, les Saxons, les Lombards. Tous sont les destinataires privilégiés de sa mission évangélique. En une période désastreuse, voire même désespérée, saint Grégoire sait rechercher la paix et redonner l’espoir. Il voit disparaître le monde antique et vit dans la certitude de l’imminence de la fin du monde. Il faut donc se hâter de sauver les âmes des Barbares en les baptisant.
Saint Jean XXIII et saint Jean-Paul II voyaient en saint Grégoire le modèle des papes. Successivement sénateur et préfet de Rome, moine, puis apocrisiaire c’est-à-dire nonce à Constantinople auprès de l’empereur romain byzantin, il devient serviteur des serviteurs de 590 à 604.
L’Angleterre lui doit sa conversion. Pourtant l’époque est troublée : 1 ère vague de peste noire du Moyen Age, invasion de l’Italie par les Ostrogoths,
reconquête des généraux de Justinien et enfin établissement des Lombards.
Tant de fléaux créent une situation historique nouvelle mais cela ne l’empêche pas de veiller à la sainteté du clergé, au maintien de la discipline ecclésiastique, aux intérêts temporels de son peuple de Rome aussi bien qu’aux intérêts spirituels de la chrétienté tout entière.
La situation de Rome est désespérée. Invasions des Lombards, guerres, famines et inondations rythment sans relâche le misérable quotidien d’une ville désolée et dépeuplée. Alors que sévit la peste bubonique, le pape Pélage II rend l’âme. Le clergé et le peuple de Rome, terrifiés, comprennent que pour apaiser la colère de Dieu, il faut à la tête de l’Eglise et de Rome un véritable ami de Dieu, un saint authentique. C’est alors qu’ils choisissent le moine Grégoire ancien ambassadeur, apocrisiaire, à Constantinople du pape défunt. D’une riche famille patricienne, saint Grégoire a d’abord été préfet de Rome, avant de sacrifier sa fortune et d’entrer dans la vie religieuse. Par sa vie d’oraison, de sacrifice, de pauvreté et d’humilité, il est devenu un efficace intercesseur auprès de Dieu. Malgré ses réticences, saint Grégoire le Grand est sacré pape le 3 septembre 590.
Saint Grégoire Ier, pape de 590 à 604, mérite le nom de « Grand » car il joue, au début du Moyen Age, un rôle capital pour l’histoire de l’Eglise, de la pensée chrétienne et de la christianisation de l’Europe. Partagé entre contemplation et action, fidèle à une foi et à une doctrine solide, il a pu habilement faire aboutir ses projets, malgré une faible santé et une situation politique troublée. Son rayonnement est grand à son époque. Le celte saint Colomban, abbé de Luxeuil et de Bobbio que nous fêtons chaque 23 novembre, le nomme dans une lettre : « fleur auguste de toute l’Europe affaiblie, excellent veilleur, maître de la doctrine divine et de la charité ». Saint Grégoire le Grand est considéré comme 1 des 4 docteurs majeurs de l’Eglise latine avec saint Ambroise, s Augustin et s Jérôme. Le cardinal jésuite Henri de Lubac a écrit que « Le Moyen Age est grégorien ».
C’est alors la dernière des grandes apparitions mariales du XIXème siècle, après la Rue du Bac (1830), la Salette (1846), Lourdes (1858), et Pontmain (1871) : apparitions qui dessinent le « M » de Marie sur la France. Estelle Faguette, servante depuis 1865 à 22 ans chez la comtesse de La Rochefoucauld, est atteinte d’une maladie incurable. Elle écrit avec un cœur d’enfant et dans une grande confiance, une lettre à la Sainte Vierge, lui demandant d’intercéder auprès de son divin Fils pour sa guérison, afin de soutenir ses parents âgés. 3 médecins la disent condamnée et on commence déjà à organiser ses obsèques. Mais de février à décembre 1876, la Vierge Marie répond à la lettre de la jeune femme par 15 apparitions dans la maison de ses parents, au cours desquelles elle remercie Estelle de sa démarche, l’éduque à la sainteté et lui délivre un message de miséricorde.
C’est une histoire française, une épopée féminine et un récit soufflant d’actualité. En 1876 à Pellevoisin dans l’Indre du diocèse de Bourges, la Vierge Marie apparaît 15 fois à une jeune femme, Estelle Faguette 32 ans, atteinte de péritonite tuberculeuse en fin de vie, et lui annonce sa guérison qui deviendra effective à la 5ème apparition. Marie lui présente ensuite le scapulaire du Sacré-Cœur et lui demande de le faire connaître. Elle lui annonce enfin que la France souffrira et l’invite au calme et à la prière. Défiance des puissants, rire des bourgeois, jalousie des démunis, sarcasme des libres-penseurs, calomnie de certains curés, doute des évêques : rien en lui sera épargné. Elle trouvera cependant des soutiens courageux et fidèles et, depuis Rome, Léon XIII encourage le pèlerinage qui s’est formé et l’idée de communion humaine qui l’accompagne.
Les apparitions de Pellevoisin se déroulent entre le 14 février 1876 et le 8 décembre de la même année. La Vierge Marie apparaît à une jeune femme, Estelle Faguette, qui est malade en phase terminale au début des apparitions et sera guérie à la 5ème apparition (19 février). Marie se présente comme « la toute miséricordieuse » (3e apparition) et dit à Estelle plus tard qu’elle est venue pour « la conversion des pécheurs » (7e apparition) et pour « les petits et les faibles » (13e apparition). Elle présente à Estelle (9e apparition) le scapulaire qui porte, sur le devant, le cœur de son Fils. C’est là le noyau central des apparitions : la « toute miséricordieuse » conduit au cœur de son Fils, source de la miséricorde.
La fin du XIXe siècle prend de revers l’idée de progrès : au sein d’une France déchirée par le conflit entre l’Etat et l’Eglise, ce sont des femmes pauvres, marginales, inéduquées, qui illustrent l’énergie de la foi face à l’offensive scientiste, mais aussi parfois au conformisme clérical. Estelle Faguette est l’une de ces héroïnes. Issue du monde paysan, simple domestique dans une famille aristocratique à Pellevoisin dans l’Indre, mourant de la tuberculose, elle est sauvée par 15 apparitions mariales durant l’année 1876. Elle a 33 ans et se fait alors l’apôtre du message de paix civile et d’unité nationale que lui a confié la Vierge. Marie invite à prier plus spécialement pour l’Église et pour la France (11e apparition) : « Ce n’est pas seulement pour toi que je demande [le calme], mais aussi pour l’Église et pour la France. Dans l’Église, il n’y pas ce calme que je désire. »
Élu pape quelques semaines après le début de la Première Guerre mondiale, Benoît XV s’est distingué pour sa condamnation immédiate de cette guerre de masse entre chrétiens. Il dénonce : « Le spectacle monstrueux de cette guerre, dans laquelle une si grande partie de l’Europe, ravagée par le fer et le feu,
ruisselle de sang chrétien. » Pendant ces 4 années sanglantes, il s’est appliqué à rester impartial et à veiller à ce que le Vatican ne se compromette pas dans
des choix politiques, opposant Paris à Berlin pour mieux appeler l’ensemble des belligérants à la paix. C’est une figure d’exception visionnaire en un
temps de chaos et d’immense confusion. A la sortie de la Grande Guerre, grâce à son action, le catholicisme a pris toute la mesure de son universalité.
Les successeurs de Benoît XV seront en dette de cette conception globale du monde et de l’histoire qui aura animé son court, mais intense pontificat.
« Dès le début de notre pontificat », rappelait le pape Benoît XV lors de son plan de paix de 1917, « au milieu des horreurs de la terrible guerre déchaînée sur
l’Europe, nous nous sommes proposés 3 choses entre toutes : garder une parfaite impartialité à l’égard de tous les belligérants, comme il convient à Celui qui est le Père commun et qui aime tous ses enfants d’une égale affection ; Nous efforcer continuellement de faire à tous le plus de bien possible, et cela sans acception de personnes, sans distinction de nationalité ou de religion, ainsi que nous le dictent aussi bien la loi universelle de la charité que la suprême charge spirituelle à nous confiée par le Christ ; enfin ne rien omettre de ce qui pourrait contribuer à hâter la fin de cette calamité, en essayant d’amener les peuples et leurs chefs aux délibérations sereines de la paix, d’une paix juste et durable ».
De la 1ère Guerre mondiale, dès le 1 er jour, il a vu le cortège de souffrances et de malheurs qui l’accompagnerait. Le pape Benoît XV ne s’est pas contenté de la déplorer. Il tente d’arrêter ce « suicide de l’Europe civilisé » tout en déployant une action charitable en faveur des populations des 2 camps. Dans cette guerre, le pape et le Saint-Siège ne furent pas neutres mais impartiaux. « En vérité, disait le pape Benoît XV, ne prenant parti pour aucun des camps, cependant nous prenons soin des 2 ». Cette impartialité fut incomprise de la plupart des gouvernements et même d’un certain nombre de catholiques. Clémenceau sous-entend qu’il n’est qu’un « pape boche » et le général allemand Ludendorff le traite de « pape français ». Après la guerre, Benoît XV poursuit ses grands desseins, qu’il s’agisse de l’Europe ou des Arméniens, qu’il aida tant qu’il put lors du génocide de 1915 et pour lesquels il plaida le droit à un Etat.
Il est le moins connu des papes du XXe siècle. Il a été éclipsé par saint Pie X, canonisé en 1954 ; éclipsé aussi par l’évènement que fut le concile Vatican II (1962-1965) et par les papes qui ont commencé (saint Jean XXIII canonisé en 2014) ou achevé ce concile (saint Paul VI canonisé en 2018). Sans parler du pape saint Jean-Paul II qui a contribué à faire chuter le communisme à l’est de l’Europe, canonisé en 2014. Benoît XV, au nom prédestiné, Giacomo Della Chiesa (Jacques de l’Eglise), devient pape à un moment crucial de l’histoire, le 3 septembre 1914. A sa mort, en 1922, il est salué par des éloges quasi unanimes, pour tomber ensuite dans un oubli injustifié. Pape de la Grande Guerre, il fait entendre une voix au-dessus de la mêlée. De ce conflit et en dépit des exaltations patriotiques et des ferveurs guerrières, il n’a de cesse de condamner « l’horrible boucherie qui déshonore l’Europe ».
La puissante figure de S François de Sales a parfois éclipsé celle de sainte Jeanne de Chantal, simple émule de l’évêque de Genève. De fait après la mort du saint en 1622 sainte Jeanne de Chantal recueille et transmet avec fidélité l’héritage de l’esprit salésien. Mais il ne faut pas minimiser l’originalité propre de sa vocation mystique et de la part active qu’elle prend dans le développement de la Visitation au XVIIème siècle. Voici ce qu’écrit saint François de Sales à sainte Jeanne de Chantal avant son entrée en religion : « Je vous vois, ce me semble, ma chère fille, avec votre cœur vigoureux, qui aime et qui veut puissamment. Je lui en sais gré : car ces cœurs à demi morts, à quoi sont-ils bons ? Mais il faut que nous fassions un exercice particulier de vouloir et aimer la volonté de Dieu plus vigoureusement, je passe plus avant : plus tendrement, plus amoureusement que nulle chose au monde ».
Les saints et les saintes sont ceux qui ont vécu en communion profonde avec Dieu révélé en JC. Le nom de la baronne s. Jeanne de Chantal, béatifiée et canonisée au XVIIIe siècle, est associé à celui de saint François de Sales car leur ascension fut parallèle. S’arrachant aux humaines tendresses, elle
s’engagea à « faire toujours ce qu’elle connaîtrait de plus parfait et de plus agréable à Dieu ». Elle fit sienne cette formule de l’évêque de Genève : « Ma
chère fille, tout ce qui se fait pour l’amour est amour ; le travail, oui, même la mort n’est qu’amour quand c’est pour l’amour que nous les recevons ». Saint
François de Sales et sainte Jeanne de Chantal : comment ne pas être sensible à cette amitié exemplaire, à la fois humaine et surnaturelle, qui conduisit les
2 saints au seuil du « pur amour » et dont le fruit fut la fondation de l’ordre de la Visitation ?
Amoureuse, elle rêvait de vie de famille ; son mari meurt jeune, 2 de ses nombreux enfants sont emportés par la maladie. Sainte Jeanne de Chantal quitte alors l’état laïc pour suivre François de Sales. Chez elle action et contemplation sont liées : elle fonde les Visitandines pour prendre soin des malades et des plus fragiles. Elle aspire à la réclusion en prière, mais l’ordre attire les postulantes et sainte Jeanne de Chantal doit voyager à travers toute l’Europe ! Elle y érige plus de 80 monastères. De sa maternité de femme mariée à celle de la moniale, sainte Jeanne de Chantal a élargi la toile de sa tente et devient mère des oubliés et délaissés en tout genre de son temps. Voici sa prière : « Seigneur, Bonté Souveraine, je m'abandonne entre Tes bras, dans les joies et les peines. Conduis-moi où il Te plaira, je ne regarderai pas le chemin à suivre, je ne regarderai que Toi, ma Providence, ma Force, mon Rempart ».
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