Chaque jour, RCF Alpha vous propose un moment hors du temps, un moment pour découvrir la parole de Dieu, un moment pour prier.
Le temps spirituel de RCF Alpha vous offre la chance de vivre un temps de communion en union de prière avec la communauté des auditeurs de RCF Alpha, grâce à la lecture et au commentaire de l'Evangile du jour. Le temps spirituel de RCF Alpha s'adresse à tous, chrétiens ou non et vous permet de vivre quotidiennement un temps de méditation pour démarrer la journée.
Commentaire de l’évangile de Luc 18, v 1-8
Dans notre monde chamboulé et face à notre Eglise qui nous déconcerte encore ces jours-ci, n’attendons pas le salut de nos institutions humaines, car c'est ce n’est pas l'Église qui sauve, nous rappelle le dominicain Adrien Candiard, mais c’est Dieu. « Ce que révèlent les ténèbres à qui les regarde avec les yeux de la foi, c’est qu’elles sont le lieu d’où jaillira la lumière » nous dit un autre dominicain, Nicolas Tixier. Oui, seul Dieu sauve.
C’est dans le contexte d’un monde sans vision, apparemment sans espoir, où tout semble aller à la dérive qu’il nous faut lire la parabole de ce jour : Jésus nous demande ce matin de lui faire confiance ! Car :
Oui, Jésus nous invite ce matin à prier sans cesse et surtout à persévérer, à ne pas nous décourager face à ce monde d’adversité. Car Il nous fera rapidement justice si tant est qu’il trouve la foi en nous, dans nos communautés et dans nos assemblées.
Que pouvons-nous retenir de cette parabole aujourd’hui ?
Voici un texte bien difficile. Nous sommes un peu comme les disciples qui s'approchent de Jésus en lui disant : Que signifient ces paroles ? (Luc 8, 9)
Regardons donc attentivement ce que Jésus fait.
Jésus a pris résolument la route de Jérusalem pour y vivre sa Passion. Il traverse la région située entre la Samarie et la Galilée (Lc 17, 11). Il avait dit aux 72 disciples envoyés en avant de lui pour préparer son passage: Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : "Le règne de Dieu s’est approché de vous." (Lc 10, 9). Juste avant notre texte, Il vient de guérir 10 lépreux qui sont venus à sa rencontre. Oui, vraiment, les malades sont guéris. Oui, vraiment, le règne de Dieu s'est bien approché.
Mais voici que des pharisiens, des savants, des spécialistes remarquables de l'interprétation de la Loi de Moïse, demandent à Jésus quand viendra le règne de Dieu. Ils se situent dans une approche de savants. Ils observent et ils déduisent, comme de bons scientifiques, mais en restant soigneusement à l'extérieur de l'objet qu'ils observent.
Jésus leur répond au contraire : le règne de Dieu est au milieu de vous. Le règne de Dieu n'est pas une chose extérieure que l'on peut observer scientifiquement comme le temps qu'il fait, que l'on peut épier de l'extérieur. Ce n'est pas quelque chose dont on peut dire: le voici ou le voilà. C'est plutôt comme un état que l'on ressent intérieurement. Ça ressemble à un sentiment de joie, de paix, d'ajustement intérieur. Ce n'est pas mesurable, de même que l'amour que l'on peut ressentir n'est pas mesurable.
Et voici que Jésus se tourne vers ses disciples, eux qui ont annoncé précisément que le règne de Dieu s'est approché. Il ont vu le doigt de Dieu expulser les démons. Ils ont entendu Jésus dire : si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous (Lc 11, 20).
Les disciples ont reconnu que le règne de Dieu est au milieu d'eux, mais Jésus leur annonce une autre étape à vivre au-delà de cette reconnaissance : son départ à Jérusalem. Après le départ de Jésus, ils vont devoir entrer dans l'attente du retour du Fils de l'homme. Cette attente sera une attente de désir, une attente qui habitera tout leur être, qui va habiter chacune de leurs actions. Mais comment savoir que le Fils de l'homme sera vraiment revenu ?
Comme pour les pharisiens, Jésus leur explique que ce retour n'est pas un événement à saisir, à prévoir, à maîtriser, à calculer. Un éclair qui déchire toute la largeur du ciel ne peut se saisir. On ne le voit que quelques instants après qu'il a disparu, on ne l'entend que quelques secondes encore plus tard. On ne peut le saisir, mais on ne peut manquer de l'observer si on l'attend avec patience. Oui, le jour du Fils de l'homme sera de cette nature. On ne pourra pas le saisir, mais il sera comme une évidence éblouissante pour ceux qui le désireront de tout leur coeur.
Mais Jésus est inquiet : le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? (Lc 18, 8). Est-ce que les hommes auront accepté de reconnaître que le règne de Dieu s'est approché d'eux ? Est-ce que ses disciples seront restés dans le grand désir de son retour une fois qu'il sera parti ? Et nous qui avons reconnu le règne de Dieu parmi nous lors de notre baptême, sommes-nous bien enracinés dans ce grand désir à notre tour ?
Laissons-nous toucher par le désir du psalmiste : Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ; quand pourrai-je m'avancer, paraître face à Dieu ? (Ps 41, 2)
Ce texte de l’évangile est si connu qu’il est même évoqué dans un dialogue de
Michel Audiard, dans la bouche de Bernard Blier : « Oubliez-vous, madame,
comment notre Seigneur a chassé les marchands hors du temple ? »…
Cette colère du Christ, la plus célèbre et la plus démonstrative, se situe au tout
début de l’évangile de Saint Jean, juste après les noces de Cana. Ses disciples
sont encore en train d’apprendre à Le connaître. Et le moins que l’on puisse
dire est que ce premier visage qu’Il nous révèle est loin d’une image parfois
mièvre ou édulcorée d’un Jésus d’image d’Epinal : avant qu’on ne Le voie par la
suite déjeuner chez des pécheurs, pardonner ou guérir, Il manifeste avant tout
son autorité, son refus du péché, sa lutte contre le Mal.
Le premier danger que Jésus souligne donc est le danger des biens matériels en
général, et de l’argent en particulier : « on ne peut pas servir deux maîtres,
Dieu et l’Argent » dira-t-Il plus tard à ses disciples.
Et pourtant, cet épisode est un petit plus énigmatique qu’on ne pourrait le
croire.
D’abord il est dérangeant de laisser croire que toute transaction, tout
commerce est intrinsèquement mauvais et nous éloigne de Dieu.
Ensuite pourquoi donc Jésus s’en prend-Il si vivement à des braves gens, vivant
à proximité du Temple, et dont l’activité permet aux Juifs pieux de rendre un
culte au Seigneur ? Il ne s’agit pas de vendeurs de souvenirs futiles ou de biens
superflus ! au contraire, les bœufs, les brebis, les colombes sont nécessaires
aux Juifs pour rendre un culte dans le Temple. Après la naissance de Jésus, par
exemple, Joseph et Marie viennent offrir en sacrifice deux petites colombes,
selon ce qui est prescrit dans la Loi. Il leur était sans doute bien utile de trouver
ces colombes sur place. Et même les changeurs sont indispensables, puisqu’ils
permettent de changer en monnaie juive la monnaie romaine, la monnaie de
l’occupant, qui a cours à Jérusalem mais qu’il n’est pas permis d’offrir au
Temple.
En fait, Jésus ne condamne pas le commerce, il alerte sur la dangereuse, et
même l’impossible proximité entre l’argent et Dieu. « Cessez de faire de la
maison de mon père une maison de commerce ». Ce n’est pas une
condamnation du commerce, mais une sanctuarisation de ce qui touche à Dieu.
Il est très facile de laisser des préoccupations matérielles nous détourner de la
prière. Jésus nous connaît bien, il sait que pour prendre le temps de venir
rencontrer Dieu, nous avons besoin de laisser de côté ce qui nous encombre,
Nous avons aussi besoin comme d’un sas, d’une zone protégée, réservée,
préservée.
Le Temple de Dieu est aussi notre corps et notre âme, sachons donc préserver
un espace et un temps qui ne soient pas encombrés de nos réalités
quotidiennes afin de permettre à notre cœur de se recueillir et de se rendre
réellement disponible à la présence de Dieu.
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