4 mars 2021
Le catho est-il un écolo comme les autres (faire voix OFF)
Le lien entre catholique et écologie est-il évident ? Il l’est et depuis toujours. Dès le livre de la genèse. Le récit montre que la nature est non seulement soumise à l’homme, mais qu’elle avant tout œuvre de Dieu. L’homme a donc une grosse responsabilité vis-à-vis d’elle : on ne fait pas n’importe quoi avec l’œuvre de Dieu. Le chrétien contemple dans la nature tout l’amour que Dieu y a mis, mais aussi toute son intelligence, son omniscience, son génie.
Les catholiques sont donc en phase avec la grande prise de conscience écologique actuelle ?
J’ai envie de vous dire oui même si on ne peut pas à proprement parler d’une prise de conscience parce que ça fait bien longtemps que les catholiques se sont emparés du sujet. Le pape François n’est pas le premier pape à aborder les questions écologiques. Il s’inscrit dans une longue tradition magistérielle.
Mais sur bien des aspects, les catholiques ne sont pas en phase voire en opposition avec le courant écologique telle qu’on l’entend souvent aujourd’hui.
En opposition ?
Oui. Parce que l’écologie n’est pas une conception univoque qui consisterait à être végétarien, promouvoir les éoliennes et faire du vélo. La conception catholique de l’écologie c’est comprendre pour reprendre l’expression du Pape François dans Laudato si que tout est lié. Or aujourd’hui, beaucoup défendent une écologie totalement incohérente et contradictoire. Ce sont souvent les mêmes qui défendent la protection de l’orang outang tout en militant pour la PMA, GPA, l’euthanasie ou autre allégement de l’accès à l’IVG. On prétend défendre les arbres en s’attaquant à la tradition de Noël, on se bat contre les gaz à effet de serre, et on nie la différentiation des sexes.
Quand le pape nous dite que tout est lié, i englobe l’économie, la dignité des personnes, la culture, les sciences mais aussi la vie morale et spirituelle. Tout cela est cohérent. Isaïe souligne ce lien entre vie spirituelle et la planète « Voici que Yahvé dévaste la terre et la ravage, il en bouleverse la face et en disperse les habitants. [...] car ils ont transgressé les lois, violé le décret, rompu l'alliance éternelle ». C’est au chapitre 24. Ainsi, puisque tout est lié, il ne peut y avoir de conversion écologique sans conversion spirituelle. La réconciliation avec Dieu comme chemin de conversion écologique, voilà une autre conception de l’écologie qui mériterait d’avoir sa place dans le débat.
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