L'affaire Bétharram touche aussi le Centre-Val de Loire. L'un des trois suspects, a été libéré de garde à vue ce vendredi 21 février pour prescription des faits. Cet ancien surveillant est passé par le collèges Saint-Paul-Bourdon-Blanc à Orléans et Léon XIII à Châteauroux. Une professeur témoigne au micro de RCF.
Une professeur du collège Léon XIII à Châteauroux -qui a souhaité rester anonyme- a bien connu l'une des personnes concernées par les faits de Bétharram, directeur-adjoint entre 2005 et 2018 : "Je l'ai côtoyé plus de 10 ans, je lui serrais la main tous les jours. Je me suis dit que j'ai serré la main d'un violeur" présumé. Surnommé "cheval", il est accusé de viol, agressions sexuelles et violences volontaires sur 74 victimes mineures de 15 ans dans le cadre de l'affaire de Notre-Dame de Bétharram. Présumé innocent, il a été libéré de garde à vue pour prescription des faits.
Pour le personnel de Léon XIII, la révélation des faits a été un choc : "J'ai cru que j'allais vomir parce que je me suis dit ce n'est pas possible" souffle la professeur contactée par RCF. Elle ajoute, répugnée : "On se sent trahis, on nous a menti. Notre directeur on l'aimait bien, on ne pensait pas ça, et là quand ça tombe alors que ça s'est passé y'a des années... Ça fait mal, on n'a plus confiance".
La professeur appréhende maintenant la rentrée des vacances : "Le retour lundi va être compliqué. Je pense qu'avec mes collègues, on a pris une belle leçon".
La personne qui a été libérée de garde à vue pour prescription des faits a quitté Notre-Dame de Bétharram en 1990. (màj 11/03/2025 : elle a ensuite été censeur au sein du collège de l'institution Saint-Dominique de Neuilly dans les Hauts-de-Seine). Il arrive dans notre région à partir de 1997, où il va travailler dans le Loiret comme CPE au collège Saint-Paul-Bourdon-Blanc. Il y travaillera jusqu'au mois d'août 2005 explique à RCF Jean-Pierre Bonnet, le directeur de l'Enseignement catholique Berry-Loiret.
En septembre suivant, il devient directeur-adjoint en charge du collège Léon XIII de Châteauroux dans l'Indre, et ce, jusqu'en 2018, année de son départ en retraite.
Notre directeur on l'aimait bien, on ne pensait pas ça, et là quand ça tombe alors que ça s'est passé y'a des années... Ça fait mal, on n'a plus confiance.
Selon nos sources, il n'a pas occupé le poste de principal au sein de l'établissement, contrairement à ce qui est relayé par d'autres médias. Cela a son importance : du fait de ses fonctions, la personne qui a été libérée de garde à vue pour prescription des faits n'était pas sous la tutelle de l'Enseignement catholique Berry-Loiret, mais de l'OGEC, l'Organisme de Gestion de l'Enseignement Catholique, et n'avait donc pas de lettre de mission des diocèses.
Pendant son passage en Centre-Val de Loire, "aucun élément n'a été porté à la connaissance de la direction de l'Enseignement catholique par les directeurs d'établissement de Saint-Paul-Bourdon-Blanc à Orléans, et de Léon XIII à Châteauroux" nous assure la DIEC Berry-Loiret. "Sa posture de rigueur paraissait juste pour les parents, les éducateurs" confie Jean-Pierre Bonnet. Une information confirmée par la professeur interrogée par RCF.
Aucun élément n'a été porté à la connaissance de la direction de l'Enseignement catholique par les directeurs d'établissement de Saint-Paul-Bourdon-Blanc à Orléans, et de Léon XIII à Châteauroux
Rien n'a été signalé du côté de la cellule d'écoute du diocèse d'Orléans. Dans l'Indre, le procureur de la République de Châteauroux a déclaré qu'aucune plainte n'avait été reçue.
Vendredi 21 février le parquet de Pau a diffusé un communiqué dans lequel on parlait aussi de la fin de la garde à vue. "Au regard de la prescription de l’action publique s’appliquant à la totalité des faits qui leur étaient reprochés", peut-on lire dans le communiqué. Le parquet a également indiqué que, lors de sa garde à vue, l'une des personnes concernées par les faits de Bétharram "réfutait fermement la totalité des faits de nature sexuelle qui lui étaient reprochés" et reconnaissait juste d'avoir donné des gifles "à certains élèves dans le cadre de corrections".
Suite aux événements survenus au cours de la dernière semaine, le dimanche 23 février 2025, l'Enseignement catholique du Berry-Loiret a diffusé un communiqué de presse. Comme l’a expliqué son directeur Jean-Pierre Bonnet aux micros de RCF Loiret, l'Enseignement catholique du Berry-Loiret assure sa coopération avec les autorités judiciaires et de police. Il a également annoncé le renforcement des dispositifs de protection et de recrutement sécurisés dans les établissements scolaires.
Pour échanger avec l'équipe Écoute des Blessures du diocèse d'Orléans : 06 42 08 26 03 - ecoutedesblessures@gmail.com
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