La France s'enfonce dans la crise politique. Michel Barnier a présenté, jeudi matin à 10 heures, sa démission au président de la République. Son gouvernement a été renversé mercredi soir par l'Assemblée nationale. C'est une première depuis 1962. 331 députés ont voté la motion de censure déposée par la gauche. Une page très floue s'ouvre pour l'avenir politique du pays. Emmanuel Macron s'exprimera ce soir à 20 heures à la télévision. Alexis Corbière, député écologiste et social de la 7ᵉ circonscription de la Seine-Saint-Denis, explique les raisons qui l'ont conduit à voter la censure contre le gouvernement.
Michel Barnier a été reçu à l'Élysée où il a remis sa démission à Emmanuel Macron. Il devient ainsi le chef de gouvernement le plus éphémère de la Ve République. La présidente du parti La France insoumise, Mathilde Panot, réclame désormais un Premier ministre issu du NFP (Nouveau Front Populaire).
Emmanuel Macron doit désormais nommer un nouveau Premier ministre. Alexis Corbière appelle à "écouter la cohérence du vote de juin" et à choisir une personnalité issue du NFP. Selon lui, le problème du gouvernement Barnier résidait dans son inadéquation avec les urnes. "En juin, la famille politique de M. Barnier, Les Républicains, a obtenu 6 %. "Alexis Corbière estime également que la feuille de route donnée par le président à Michel Barnier était de ne pas remettre en cause les grandes orientations économiques prises depuis 2017. Or, pour le député, "le résultat des urnes montre une aspiration majoritaire à une autre politique."
Il faut reparlementariser la vie politique. Je ne dis pas que c'est simple, je mesure les difficultés, mais il n'y a pas d'autre solution.
La coalition du Nouveau Front Populaire avait débattu durant l'été et s'était accordée sur le nom de Lucie Castets comme candidate au poste de Premier ministre. Pour Alexis Corbière, il s'agit d'une "option forte" qu'il soutient, tout en se disant ouvert à d'autres propositions tant qu'elles respectent le cadre de la coalition. Il défend l'idée d'un gouvernement capable de travailler avec les autres forces politiques de l'Assemblée nationale. "Il faut reparlementariser la vie politique. Je ne dis pas que c'est simple, je mesure les difficultés, mais il n'y a pas d'autre solution. Toute autre voie, dans le contexte actuel, serait vouée à l'échec. "Alexis Corbière pose cependant des limites : il refuse toute alliance gouvernementale avec l'extrême droite, bien qu'il reconnaisse la possibilité de votes communs sur certaines lois.
Le député appelle à rassurer les électeurs autour des thèmes clés du programme du NFP : revenir sur la réforme des retraites, augmenter les salaires et défendre les services publics. "Travailler sur ces priorités nous permettra d’avancer et d'éviter qu'une situation encore plus compliquée ne se mette en place."
Si la dette s'est creusée, ce n'est pas parce que nous dépensons trop, mais parce qu'Emmanuel Macron a réduit les recettes.
Pour Alexis Corbière, l'objectif d'un nouveau gouvernement ne doit pas être de faire des économies, mais de trouver de nouvelles recettes. "Un plan d'économies de 40 milliards, c'est 4 000 postes d'enseignants supprimés. Si la dette s'est creusée, ce n'est pas parce que nous dépensons trop, mais parce qu'Emmanuel Macron a réduit les recettes. Les plus riches paient moins d'impôts, c'est ça le problème." Le député rappelle que les discussions budgétaires à l'Assemblée nationale ont permis aux députés du NFP de proposer un budget incluant 58 milliards de nouvelles recettes.
La situation politique actuelle pourrait conduire à une impasse, avec la nécessité de retourner aux urnes, prévient Alexis Corbière. Face à cette éventualité, il appelle les membres de la coalition du NFP à rester unis derrière une candidature commune. "La prochaine élection présidentielle pourrait arriver plus tôt que prévu. Nous devons présenter un candidat unique. Sinon, nos divisions profiteront à nos adversaires."
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