Face à la guerre en Ukraine, les Européens sont sommés de réagir. L'imprévisibilité de Donald Trump inquiète les autres gouvernements occidentaux. Va-t-on vers une deuxième Guerre froide, une Troisième Guerre mondiale ? Analyse de la situation internationale avec Thierry de Montbrial, fondateur et président de l'Institut français des relations internationales (Ifri) et auteur de L'ère des affrontements.
Le monde est actuellement plongé dans un climat géopolitique tendu. Face à la guerre en Ukraine, les Européens doivent agir. Thierry de Montbrial, directeur de l'Institut français de relations internationales (Ifri) était au micro de Pierre-Hugues Dubois pour analyser la situation.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les intentions de Vladimir Poutine sont claires. "Ce qu'il veut, c'est que les pays occidentaux et l'OTAN en particulier ne s'étendent pas dans l'ancienne Union soviétique, rappelle Thierry de Montbrial. L'histoire de l'Ukraine, on la connaissait depuis le début, on aurait dû savoir que c'était quelque chose qui touchait aux intérêts vitaux des Russes, depuis leur point de vue."
Pourtant, malgré les intentions claires de la Russie, les Européens ne se sont pas méfiés du déclenchement d'une guerre sur leur territoire.
Tout est décidé à Bruxelles, mais chacun poursuit en réalité
ses propres objectifs.
Après la chute de l'Union soviétique, l'Union européenne s'est élargie très rapidement. "Aujourd'hui, nous sommes donc une collection de pays qui suivent plus ou moins les règles du jeu auxquelles les populations sont parfois assez réticentes, rappelle le spécialiste des relations internationales. Tout est décidé à Bruxelles, mais chacun poursuit en réalité ses propres objectifs.".
Selon lui, l'erreur des Européens, après la chute de l'URSS, était de croire au triomphe de la démocratie et en la paix perpétuelle. "Pour l'instant, on est passé d'un extrême à l'autre en disant 'Voilà, tout ça va entraîner une guerre et nous sommes en guerre'", relate Thierry de Montbrial.
C'est au cours de cette période troublée par les conflits à travers le monde que le pape François a choisi de placer l'année jubilaire 2025 sous le signe de l'"espérance". Pourtant, cette vertu théologale semble très éloignée des réalités qui traversent notre monde aujourd'hui. Une question se pose alors, "Comment garder espoir et demeurer dans l'espérance dans un monde meurtri par les guerres et les conflits ?"
Thierry de Montbrial a abordé ce sujet de l'espérance. Selon l'intéressé, elle est proche de celle de Charles Péguy ou de toutes les grandes personnalités spirituelles qui ont parlé de l'espérance. L'espérance, pour le philosophe Georges Bernanos "est de loin ce qu'il y a de plus difficile. Ce qui représente une sorte de combat sur l'âme elle-même. C'est une victoire contre l'âme. L'espérance, c'est la conviction que je vais retomber de plusieurs crans après la pluie et le beau temps. Ou au fond du tunnel, la lumière", disait le philosophe.
Je crois qu'une forme de construction européenne
est absolument indispensable pour la survie de la civilisation.
L'espérance, c'est croire que c'est possible
Enfin, le bilan actuel pour l'Europe est assez sombre, selon le spécialiste des relations internationales. Cette dernière irait vers un "détricotage". Cependant, "je crois qu'une forme de construction européenne est absolument indispensable pour la survie de la civilisation elle-même. L'espérance, c'est croire que c'est possible", assure Thierry de Montbrial.
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