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Haut Karabakh : un an après l’exode des Arméniens

RCF, le 24 septembre 2024 - Modifié le 24 septembre 2024
Le dossier de la rédactionHaut Karabakh : il y a un an, débutait l’exode des Arméniens

Le Haut Karabakh, enclave au sein de l’Azerbaïdjan, était peuplée en majorité d’Arméniens. La quasi-totalité de la population de ce territoire du Caucase a pris le chemin de l’exil après l’offensive azerbaïdjanaise du 19 septembre 2023.

Boris Manoucharyan et Lilith Andryan avec leur fille Maria, Noure la mère de Lilith et sa grand-mère Yelana ont fuit le Haut Karabakh en septembre 2023. Crédit photo : Hugo Clarence Jamody /Hans LucasBoris Manoucharyan et Lilith Andryan avec leur fille Maria, Noure la mère de Lilith et sa grand-mère Yelana ont fuit le Haut Karabakh en septembre 2023. Crédit photo : Hugo Clarence Jamody /Hans Lucas

Le 19 septembre 2023, l’Azerbaïdjan entamait son offensive éclair pour reprendre le contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh. Ce territoire, peuplé à majorité d’Arméniens reste au cœur d’un conflit depuis les années 90 entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. La guerre de 2023 a suivi celle perdue par l’Arménie en 2020. Les troupes de Bakou avait alors repris les localités occupées par l’armée arménienne, puis en 2022 ont organisé le blocus du Haut-Karabakh. 

Epuration ethnique 

Le 20 septembre 2023, après plusieurs centaines de morts, le gouvernement autonome de la république d’Artsakh reconnaissait sa défaite, entrainant l’exil vers l’Arménie d’environ 120 000 personnes. "Sur 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh, il en reste sur place 11 aujourd'hui. Il s'agit des personnes  quasi exclusivement toutes malades avec des problèmes de motricité ou des difficultés mentales. Elles ne trouvent plus de sens de vivre ailleurs. Cette épuration ethnique exercée par l'Azerbaïdjan, nous pouvons malheureusement considérer qu'elle a abouti" déplore Hovhannès Guévorkian , représentant du Haut-Karabakh en France.  Ce nettoyage ethnique s’est traduit aussi par "une destruction du patrimoine architectural et religieux" souligne Hovhannès Guévorkian.

Santé, logement et formation

Aujourd’hui, l’Arménie gère tant bien que mal les réfugiés arrivés fragilisés par les combats et des mois de blocus. C’est donc d’abord sur la santé que le gouvernement arménien et les ONG ont priorisé leur soutien face à cette crise humanitaire. "Il a fallu recruter des professionnels de santé issus du Haut-Karabakh pour créer un environnement qui soit familier pour ces populations éprouvées. Mais aussi recruter aussi beaucoup de professionnels de santé mentale, à la fois pour les adultes, mais aussi pour les enfants" explique Anouch Dzagoyan, directrice exécutive de l’Union générale arménienne de bienfaisance en France. Un an après les réfugiés du Haut Karabakh se sont éparpillés sur le territoire arménien.

20% des réfugiés ont quitté l'Arménie 

Mais reste encore plusieurs questions cruciales à régler pour les intégrer comme le logement et la réinsertion socioprofessionnelle. "Comment est-ce que l'on peut former ces personnes ? Comment est-ce que l’on peut les aider à trouver un emploi, sachant qu'ils étaient la plupart du temps dans l’administration ou l’agriculture?" interroge Anouche Dzagoyan. Face à ces difficultés, mais surtout à l’absence d’un retour possible, 20 % des réfugiés du Haut Karabakh ont préféré quitter l’Arménie pour d'autres pays selon le représentant du Haut-Karabakh en France.  

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