À neuf jours du premier tour des législatives, la gauche a détaillé vendredi son programme de relance budgétaire, avec 25 milliards de dépenses supplémentaires dès 2024. Les dépenses publiques supplémentaires pourraient atteindre 150 milliards fin 2027 pour des recettes équivalentes, financées par une hausse de la fiscalité, comme la création d’un "ISF climatique". La majorité et le patronat dénoncent "un matraquage fiscal".
Le Nouveau Front populaire a présenté le chiffrage de son programme économique ce vendredi lors d’une conférence de presse. Selon son chiffrage, les dépenses publiques supplémentaires atteindraient 150 milliards d'euros fin 2027 en cas d'élection. Les recettes sont évaluées également à 150 milliards d'euros, grâce surtout à une hausse de la fiscalité pour les ménages les plus fortunés, une taxe sur les superprofits des entreprises, la suppression de la flat-tax sur les revenus financiers et la disparition de certaines niches fiscales.
Ces derniers jours, l'exécutif avait critiqué une fuite en avant budgétaire de la coalition et "un programme économique et financier totalement insensé et irresponsable", selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Le Nouveau Front populaire, met en avant deux "piliers" de sa politique budgétaire: "la relance par la satisfaction des besoins et le sérieux financier par le partage des richesses". Selon l'alliance de gauche, un "cercle vertueux" économique permettrait de doper la croissance au travers d'une relance de la demande. Le Nouveau Front populaire promet d'épargner de hausse d'impôts 92 % des Français.
Parmi les mesures phares du programme, l'instauration d'un impôt sur la fortune (ISF) "avec une composante climatique". Celui-ci pourrait rapporter "douze, treize milliards" les premières années avant de monter à 15 milliards, au lieu de "quatre, cinq" milliards avant sa transformation par Emmanuel Macron en impôt sur la fortune immobilière, a précisé l'économiste Julia Cagé, une des cautions économiques de l'alliance.
La suppression par Emmanuel Macron à son arrivée à l'Élysée de l'ISF, transformé en impôt sur la fortune immobilière (IFI), avait marqué la volonté du gouvernement de renforcer l'attractivité française en matière d'investissements. "Les 500 plus grandes fortunes représentaient 10 % du PIB il y a dix ans et 50 % du PIB aujourd'hui", a notamment fustigé Julia Cagé.
Dès 2024, afin de "répondre immédiatement aux urgences", le Nouveau Front populaire entend également mettre en place une taxe sur les superprofits, qui rapporterait également 15 milliards d'euros. Ces 30 milliards d'euros serviraient à financer notamment la revalorisation des allocations personnelles au logement (APL) de 10 %, l'abrogation des réformes des retraites et de l'assurance-chômage et une hausse de 10% du point d'indice des fonctionnaires.
Également promises par le NFP, l'abrogation de la réforme des retraites et une nouvelle "grande loi" avant 2027 sur un retour de la retraite à 60 ans, a annoncé M. Coquerel au cours de la conférence de presse.
Autre mesure fortement critiquée par les adversaires de la gauche, l'augmentation du SMIC de 14 % à 1.600 euros, accusée par le gouvernement et les patrons de représenter un danger pour l'emploi dans les entreprises. "Nous les aiderons", a affirmé la députée écologiste sortante Eva Sas, également présente sur scène, citant des mesures d'accompagnement financier pour les PME et les TPE.
En cas de victoire, le Nouveau Front populaire entend également supprimer "des niches fiscales inefficaces, injustes et polluantes" et la "flat tax", un taux maximal pour la fiscalité des revenus financiers.
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