L'équipe olympique des réfugiés : un symbole d'espoir et de résilience

Un article rédigé par Manon Muller - RCF, le 29 juillet 2024 - Modifié le 30 juillet 2024
L'Invité de la MatinaleL'équipe olympique des réfugiés : un symbole d'espoir et de résilience

Lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024, un moment poignant a marqué les esprits : l'apparition de l'équipe olympique des réfugiés, défilant en seconde position, juste après le cortège grec. Composée de 37 athlètes portant un drapeau blanc orné d'un cœur rouge entouré de flèches noires, cette équipe symbolise les espoirs des 120 millions de déplacés dans le monde. Mais comment est née cette initiative ? Entretien avec Charles Lalaguë, responsable des relations avec six de ces athlètes réfugiés au sein du Comité National Olympique Français (CNOF).

Les 120 millions de réfugiés dans le monde ont une équipe olympique dédiée, permettant aux athlètes déplacés de concourir malgré l'impossibilité de représenter leur pays d'origine. ©Antoine Boureau/Hans Lucas Les 120 millions de réfugiés dans le monde ont une équipe olympique dédiée, permettant aux athlètes déplacés de concourir malgré l'impossibilité de représenter leur pays d'origine. ©Antoine Boureau/Hans Lucas

En 2015, face à la crise mondiale des réfugiés, le Comité International Olympique (CIO) a lancé un programme destiné à soutenir les athlètes de haut niveau contraints de fuir leur pays. « La première équipe olympique des réfugiés s'est constituée pour les Jeux de Rio en 2016, et elle s'est ensuite agrandie en 2020 », explique Charles Lalaguë.

En 2024, ce contingent atteint 37 athlètes originaires de 12 pays et représentant 14 disciplines sportives. "Les réfugiés viennent de multiples pays. En France, nous en avons hébergé six sur cette olympiade dont quatre qui se sont qualifiés pour les Jeux. Nous avons deux éthiopiennes, une afghane, un congolais et un iranien", détaille-t-il. 

Quels sont les critères pour faire partie de cette équipe ? 

Pour faire partie de l'équipe olympique des réfugiés, les athlètes doivent bénéficier de la protection internationale du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et avoir des résultats sportifs de haut niveau. 

Une fois sélectionnés, ils intègrent le programme de soutien du Comité International Olympique (CIO) et reçoivent une aide financière mensuelle de 1500 dollars, ainsi qu'un accompagnement moral, institutionnel et sportif. "Sur l'Olympiade 2021-2024, 70 athlètes ont bénéficié de ce programme", ajoute le responsable du CNOF. 

Comment s'entraîner aux JO dans une situation d'exil ? 

Les athlètes réfugiés rencontrent des difficultés spécifiques pour s'entraîner, mais des soutiens sont en place. « Nous les aidons à surmonter ces obstacles en les intégrant dans des équipes, et en facilitant leurs démarches administratives », poursuit Charles Lalaguë. 

Avec l'augmentation des conflits dans le monde, le nombre d'athlètes réfugiés atteint des records chaque année " J'invite tous les Français et toute la population internationale, lorsqu'ils voient ces 37 réfugiés, à les encourager parce qu'ils représentent l'universalité et un monde de solidarité", déclare-t-il. 

L'exemple de Jamal Valizadeh

Jamal Vanizadeh a fui l'Iran après avoir participé à une manifestation. Emprisonné et torturé, il a traversé plusieurs frontières à pied jusqu'en Turquie, où il a travaillé comme manutentionnaire pendant deux ans. Après avoir économisé, il a traversé la Méditerranée et est arrivé en France. Désormais champion en lutte gréco-romaine, il participe aux Jeux olympiques, accompagné par son entraîneur pour la première fois.

"C'est un réfugié qui a une magnifique histoire, il a fait le parcours de beaucoup de réfugiés qui s'enfuient depuis l'Iran ou l'Afghanistan", conclut Charles Lalaguë. 

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