Depuis le 18 juillet, des zones de contrôle, appelées "zone grise et zone rouge" ont été mises en place pour accéder à l'hypercentre parisien. Seul moyen d'y accéder : bénéficier d'un "pass-jeux", autrement dit un QR code. Une mesure de sécurité drastique qui n'est pas sans conséquence sur le commerce, et en particulier sur les restaurateurs.
Depuis quelques jours, les rues de Paris se sont barricadées peu à peu. En plus des sens de circulation modifiés, des rues coupées, des barrières sont apparues pour cloisonner l'hypercentre parisien en vue de sécuriser la cérémonie d'ouverture des Jeux le vendredi 26 juillet. Les restrictions d'accès sont donc valables jusqu'à cette date.
Ce périmètre de sécurité est réparti en deux zones : la zone grise aux abords de la Seine, aussi appelée zone SILT (Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme), où les véhicules motorisés sont totalement interdits, sauf dérogations et véhicules d'urgence ; et la zone rouge où la circulation motorisée n'est possible que sur présentation du pass.
Jusqu'à vendredi, les piétons et cyclistes doivent également montrer patte blanche pour pénétrer à l'intérieur de la zone grise, en présentant un Pass jeux. Selon la préfecture de police, plus de 230.000 pass auraient déjà été demandés. Pour l'obtenir, il faut se rendre sur le site https://pass-jeux.gouv.fr. Le temps de délivrance peut prendre quelques jours.
Mais ces règles de sécurité ne sont pas sans conséquence sur les professionnels du tourisme, et en particulier sur les restaurateurs. Depuis l'installation des barrières et des zones de circulation, de nombreux restaurateurs ont vu leur chiffre d'affaires baisser. "C'est une catastrophe, puisque dans la zone grise on oscille entre moins 40 et moins 80% de chiffre d'affaires", estime Frank Delvau, le président de l'UMIH Paris-Île-de-France. Et le reste de la capitale n'est pas épargnée puisque la baisse de fréquentation des établissements a également été constatée dans des quartiers comme le Marais ou la porte de Versailles.
La faute à la désertion de la capitale par les Parisiens, mais surtout aux quelque "80.000 barrières qui enlaidissent la ville [...] au QR que les gens ne se sont pas appropriés", déplore Frank Delvau. Le télétravail instauré par de nombreuses entreprises n'a pas arrangé la situation non plus, car "il n'y a plus aucun client d'affaires", constate le représentant des restaurateurs.
On voit bien que tout ce niveau de sécurité est a contrario du commerce
"On voit bien que tout ce niveau de sécurité est a contrario du commerce", regrette Frank Delvau, qui s'y attendait néanmoins. "On avait observé ce qu'il s'était passé à Londres où les restaurants, les bars et les hôtels avaient moins bien travaillés pendant les JO", explique-t-il, espérant que l'après JO se passe mieux.
C'est justement pour limiter le manque à gagner que l'UMIH a réclamé la création d'une commission d'indemnisation des préjudices liés aux JO. Une demande entendue par le gouvernement qui va débloquer un fonds d'indemnisation. Pour obtenir un dédommagement, les restaurateurs impactés devront démontrer la baisse importante de leur chiffre d'affaires.
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