Deuxième région la plus dense du pays, avec 500 km de frontières et une façade maritime de 190 km, les Hauts-de-France sont résolument ancrés dans les territoires et tournés vers le large.
"Présidentielle : la voix des régions", c'est une série d'émissions spéciales à l'occasion de l'élection présidentielle pour donner la parole aux Français. Du 31 janvier au 8 avril, durant six semaines spéciales, des journalistes du réseau RCF vont sillonner six grandes régions françaises à la rencontre des citoyens, pour entendre leur voix sur des sujets essentiels de la campagne.
Du 4 au 8 avril, la région Hauts-de-France est à l'honneur. Chaque jour dans la Matinale RCF, découvrez un reportage de 7 minutes (à 7h12). Rendez-vous le vendredi 8 avril pour une matinée spéciale (de 6h30 à 11h) en direct de Calais.
Région marquée par la fin de l’ère industrielle minière, certains territoires semblent délaissés. Les Hauts-de-France figurent en haut du classement en terme de pauvreté, comme le confirme Isabelle Fourot, directrice régionale de la fondation abbé Pierre : "La région Hauts-de-France est la deuxième région la plus pauvre après la Corse et que c’est assez structurel. Alors quand on parle du taux de pauvreté, ce qui est important aussi c’est d’incarner ces visages de la pauvreté. C’est ce qu’on essaie de faire via notre rapport du mal logement en donnant à voir concrètement qu’est-ce que ça signifie aujourd’hui être pauvre et mal-logé ici, particulièrement dans les Hauts-de-France. Il y a 150.000 logements dans la région qui pourraient être indignes".
Les indicateurs, longtemps dans le rouge, commencent pourtant à se redresser. L’emploi redémarre à en croire un outil de mesure trop peu consulté : le nombre de dossiers de surendettement. Il est en forte baisse selon la banque de France. Kathie Werquin, sa directrice régionale : "C’est une très très bonne nouvelle de voir la baisse du nombre de dossier de surendettement déposés à nos guichets. Si on regarde depuis 2014, ce nombre a été divisé par deux. Une des raisons majeures, c’est essentiellement la baisse du taux de chômage."
Les Hauts-de-France étaient ces dernières années, la première région française en termes de budget culture par habitant. Une augmentation qui profite à la grande diversité des projets sur l'ensemble du territoire régional, aussi bien pour la création que la diffusion ou l'éducation artistique. Le Palais des Beaux-Arts de Lille, le domaine de Chantilly, le château de Pierrefonds, les beffrois, Lille 3000 ou l’institut de la photographie offrent une visibilité internationale et racontent l'histoire, l'esprit de la région.
Réalité emblématique du développement culturel, le musée du Louvre-Lens fête ses dix ans. Le pari était d’amener la culture au plus proche des habitants. Un pari réussi pour Gautier Verbeke, chef du service de la médiation : "Le musée a fait sa place, a su acquérir, plaire, attirer des visiteurs nombreux et continue à le faire. Nous venons de fermer une exposition autour de Picasso qui a connu un grand succès. Au-delà des questions de fréquentation, la fierté que nous avons, c’est la relation qui s’est nouée, très profonde, avec les habitants du territoire, proches du musée. Aujourd’hui 70% des visiteurs viennent des Hauts-de-France. Ce qui marque un ancrage réussi du musée. Nous sommes là pour donner toute leur place aux habitants de ce territoire, y compris ceux pour lesquels venir n’est pas si facile que ça."
Les côtes de la Manche et de la mer du Nord, du Tréport à Dunkerque sont devenues des points de départ de candidats à l’exil toujours plus nombreux.
Calais est devenue symptomatique de cette crise migratoire tant le nombre de femmes, d’hommes et d’enfants qui s’y retrouvent pour tenter la traversée reste important. Les autorités n’ont de cesse d’empêcher que se recrée la "jungle" en multipliant les initiatives anti-migrants.
Symbole fort, le préfet du Pas-de-Calais a été condamné, jeudi 24 mars, pour l’évacuation d’un camp de migrants. Une condamnation prononcée par la cour d’appel de Douai après l’évacuation d’un camp d’exilés survenue à Calais en 2020. La justice estime que le préfet est sorti du champs de ses compétences en ordonnant l’opération. Onze exilés et huit associations dont l’Auberge des migrants, avaient assigné le préfet en justice. François Guennoc, président de l’Auberge des migrants : "En cas d’occupation illégale d’un terrain ou d’un bâtiment, les premières 48h, sur simple plainte du propriétaire, le terrain ou la maison peuvent être évacués. Au-delà, c’est beaucoup plus compliqué avec des procédures particulières. En 2020, le gouvernement a fait semblant que le camp venait de se créer dans les heures précédentes pour l’évacuer. Et c’est ce que le tribunal a condamné car le camp existait depuis plusieurs mois. Pas sûr que ça change les pratiques du gouvernement : le préfet des Alpes-Maritimes a été condamné plusieurs fois pour refoulement de mineurs à la frontière franco-italienne et cette politique a continué. Donc pour Calais on n’est pas extrêmement optimiste sur la volonté des autorités de renoncer à ces pratiques illégales."
Au-delà de cet aspect judiciaire, les associations craignent de nouveaux drames comme le naufrage de novembre dernier quand vingt-sept personnes étaient mortes noyées en tentant de rejoindre les côtes britanniques.
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