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"Les Jeux paralympiques permettent de changer son regard sur le sport et sur le handicap", selon Marie-Amélie Le Fur

Un article rédigé par Margot Maignet - RCF, le 31 mai 2024 - Modifié le 3 juin 2024
L'Invité de la MatinaleJOP de Paris 2024 : Marie-Amélie Le Fur souhaite doubler le nombre de médaille d'or par rapport aux jeux de Tokyo

Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique français, était l'invitée de la matinale, à moins de 100 jours des Jeux paralympiques de Paris 2024. La para-athlète propose de découvrir le sport autrement. 

Marie-Amélie Le Fur ©RCFMarie-Amélie Le Fur ©RCF

Les jeux Paralympiques de Paris se dérouleront du 28 août au 8 septembre 2024. Au programme : 549 épreuves dans 22 sports. Alors que les billets pour les Jeux Olympiques sont partis en un temps record, il reste encore deux tiers des billets à vendre pour les Jeux Paralympiques. Marie-Amélie Le Fur n’est pas inquiète : "la connaissance des pays hôtes des Jeux paralympiques est souvent bien inférieure à celle des Jeux Olympiques. Donc, on a souvent des flux de ventes plus proches de l'ouverture des Jeux olympiques”.

Un évènement éducatif et porteur d'émotions

Les jeux paralympiques attirent un public plus familial et local que les JO. C’est un événement qui porte un fort enjeux éducatif. Pour Marie-Amélie Le Fur, “le fait d'être à cheval sur la rentrée scolaire permettait aux élèves de venir sur le temps scolaire aux Jeux paralympiques.” 

L'enjeu, est de vivre un moment festif et de découvrir le sport d'une nouvelle façon. Les Jeux Paralympiques ont la capacité de changer son regard sur le sport et sur le handicap. Les gens ont une appréhension quand ils viennent aux Jeux Paralympiques. Mais quand on est porté par le public et  la ferveur des jeux, très vite, on va oublié la situation de handicap pour vivre un spectacle sportif extraordinaire.

La compréhension du parasport, notamment des différentes catégories, peut être un frein pour le public. La classification en catégorie permet qu'un handicap ne soit pas discriminant dans la capacité à gagner une médaille.  “Pour classer un athlète dans une catégorie, on mesure l'impact du handicap sur le schéma moteur de la performance sportive. Ensuite, chaque fédération crée des catégories au sein des différentes disciplines”, explique Marie-Amélie Le Fur. Pour elle, la complexité du système ne doit pas représenter un blocage : “Vous pouvez totalement apprécier le spectacle sportif si vous n'êtes pas puriste de la classification”.

Appréhender le lien entre vulnérabilité et handicap

Dans le cas où le handicap a un impact moteur sur la performance, il peut aussi y avoir un impact neurologique ou mental.  C’est pourquoi Marie-Amélie Le Fur insiste sur “les enjeux de sensibilisation et de formation”. 

Tout l'écosystème du para-sport essaye d'accompagner au mieux les entraîneurs, les préparateurs physiques, les coaches mentaux à comprendre la subtilité de différents handicaps.

Des jeux contraignant pour les athlètes

Le principal défi pour les parasportifs, est celui du coût des prothèses et des fauteuils, explique Marie-Amélie Le Fur : “un surcoût de matériel totalement absorbé par les sportifs. Auquel s’ajoute parfois un surcoût humain, quand un athlète a besoin d’un assistant sportif". Elle estime que ces contraintes économiques empêchent beaucoup de personnes en situation de handicap de faire du sport. 

Marie-Amélie Le Fur dénonce aussi le manque de professionnalisme de certains circuits de compétition. Elle évoque "la déception de l'athlète qui est parfois confronté à un circuit de compétition peu qualitatif et en dessous de ses compétences". 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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