JavaScript is required

Plans sociaux : pourquoi autant de licenciements en France actuellement ?   

RCF, le 15 novembre 2024 - Modifié le 15 novembre 2024
Le dossier de la rédactionLes plans sociaux se multiplient en France

Le contexte économique se durcit et la liste des plans sociaux s'allonge en France : Michelin, Auchan en tête. Le gouvernement et les syndicats redoutent une tendance lourde aux suppressions d'emplois. Les raisons sont multiples.


   

Des salaries de Michelin à Vannes en grève depuis l'annonce par la direction du groupe de la fermeture de leur usine. Crédit photo : Estelle Ruiz / Hans Lucas.Des salaries de Michelin à Vannes en grève depuis l'annonce par la direction du groupe de la fermeture de leur usine. Crédit photo : Estelle Ruiz / Hans Lucas.

Le gouvernement entre dans une période très compliquée avec l’enchaînement de grèves et la multiplication des plans sociaux. Les plus emblématiques ont été annoncés le 5 novembre par Auchan (2400 emplois) et Michelin (1250 postes) mais on compte aussi Nexity (900) ou Vencorex en Isère placé en redressement judiciaire en octobre (475 emplois). 

Des facteurs structurels et conjoncturels

De l’aveu même du ministre de l’Industrie Marc Ferracci, il faut s’attendre à des milliers de suppressions de postes dans les prochains mois. La CGT redoute la disparition de 150 000 emplois. Mais pourquoi autant de licenciements en France actuellement ?   
"Il y a pas une seule raison, mais plusieurs facteurs structurels et conjoncturels" analyse Stéphanie Villers, économiste chez PwC . "Des secteurs ont été pénalisés par la hausse des taux d'intérêt comme l’immobilier et le secteur de la construction. Il y a aussi toutes les problématiques autour du secteur automobile et cette concurrence féroce avec l'industrie chinoise. D’autres entreprises n’ont pas réussi non plus à prendre le virage du numérique". 

"Le secteur industriel souffre globalement, notamment face à la concurrence internationale, face à la question des prix de l'énergie, des besoins de décarbonations qui sont importants" ajoute Mathieu Plane économiste directeur adjoint de l’OFCE. Mais les grands groupes sont un peu la partie cachée de l’iceberg. "On a, par exemple, beaucoup de petites entreprises, notamment dans le commerce, l'hôtellerie, la restauration, qui sont touchées par le fait qu'on a un pouvoir d'achat qui ne se porte pas très bien" poursuit l’économiste. 

Un réajustement du nombre de faillites

Par ailleurs, un réajustement s’opère sur les défaillances d’entreprises. En temps normal, il y a entre 45 000 et 67 000 faillites d'entreprises en France chaque année. Mais durant la crise, ce chiffre a chuté à 28 000. "Pendant toute la période 2020-2021, il y a eu les prêts garantis par l'État. Certaines entreprises en ont bénéficié, mais elles étaient déjà fragilisées dans leur activité avant le Covid. En fait, elles ont été maintenues en vie artificiellement. Au moment de devoir rembourser ces prêts elles sont face à une incapacité de payer donc ça déclenche des faillites" explique Stéphanie Villers. 

Le chômage repart à la hausse

Cette situation a donc forcément une conséquence sur l’emploi. Le nombre de chômeurs est en légère hausse d'après les chiffres de l’Insee publié mercredi. Le taux de chômage se situe 7,4 %, soit 0,1 % de plus. L’OFCE envisage un taux à 8 % l’an prochain. "On est vraiment au bout d'un cycle dans lequel on a eu d'abord beaucoup de création d'emplois" poursuit Mathieu Plane. "Il y a eu 15 trimestres de forte création d'emplois, extrêmement soutenus par les politiques publiques. Il y a encore un an, on parlait de difficultés de recrutement. Désormais, la question est comment préserver l'emploi ?".  Vu que les comptes publics sont dans le rouge, cela fait qui forcément de peser un sur les politiques de l'emploi et des aides aux entreprises.

Un autre facteur d’inquiétude existe pour les entreprises, le contexte international, notamment depuis l'élection de Donald Trump. "Va-t-il mettre en pratique les annonces qu'il a faites, sur les barrières douanières et les taxes ?" s'interroge Mathieu Plane. Cela pourrait impacter les secteurs exportateurs.
 

Le dossier de la rédaction © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le dossier de la rédaction
Le dossier de la rédaction © RCF
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.