Pourquoi a-t-il fallu que Jésus meure sur la croix ?

Deuxième temps fort du Triduum pascal, le Vendredi Saint commémore la Passion jusqu’à la mise au tombeau du Christ. Pourquoi cette épreuve, cette crucifixion difficile ? “C'est un grand mystère théologique” appuie Mgr Le Vert, évêque auxiliaire de Bordeaux. “Ce qu'il faut bien comprendre, dit-il, c'est qu'il y a ce qu'on appelle la volonté première de Dieu : de sauver l'Homme. Pour ça, le Fils de Dieu lui-même se fait homme."

 

Comment est ce qu'on fait pour pardonner un péché, pour pardonner une faute ? 

“Une faute ne se mesure pas seulement à la faute elle-même : la grandeur de la faute se mesure à l'offensé”, explique Mgr Le Vert. 

L’offensé premier de nos fautes, c’est Dieu. Dieu envoie alors Jésus, son Fils, s’incarnant en homme. Lui est en mesure, par sa filiation divine, de se présenter devant le Père, de porter nos fautes et demander le pardon, le rachat de nos fautes. “Quand on va demander pardon, il faut se mettre à la mesure de l'offensé, poursuit l’évêque auxiliaire de Bordeaux. “Qui peut être à la mesure de Dieu ? C'est Dieu et en même temps, qui peut demander pardon pour le péché de l'Homme ? C'est un Homme. Il fallait donc que ce soit quelqu'un qui soit à la fois homme et Dieu, explique-t-il. “Grâce à la solidarité qu'il y a entre nous, il va sauver l'Homme. Il va assumer tout ce que l'Homme a fait et il va demander pardon pour nous. Comme le dit Saint Paul, il va porter nos fautes”. 

 

“Certains hommes refusent Dieu, refusent le Christ, au point de vouloir sa mort, poursuit Mgr Le Vert. “Ils vont l'arrêter, le torturer, à la mesure de la hauteur du péché. Si Jésus finit sur la croix, ce n'est pas la volonté première de son Père. S'il meurt sur la croix, c'est parce que Dieu respecte la liberté de l'homme jusque là. C'est l'union entre la volonté de Dieu de nous sauver, et de l'homme qui refuse Dieu.”

 

Depuis l’Ancien Testament, les sacrifices servent à expier les fautes de l’Homme. Jésus est l’Agneau Immolé, sacrifice ultime accomplissant les prophéties du Premier Testament pour le rachat de l’Homme. “Nos péchés détruisent notre humanité. Dieu n'a jamais voulu ça. Alors voilà pourquoi c'est arrivé ? C'est arrivé parce que l'homme l'a voulu”, dit l'évêque. “Dieu, dès le départ, (dès la faute d’Adam et Eve, ndlr) a le désir de sauver l'homme et il le réalise ce jour-là. Nous contemplons à la fois ce péché, mais nous contemplons surtout l'amour de Dieu, et toute la liturgie va le montrer.” 

 

Ce vendredi midi, aura lieu à Bordeaux un Chemin de croix de Place de la Bourse jusqu'à la cathédrale Saint-André, afin de transmettre au monde ce moment majeur pour l’humanité.