Chaque année, les orthodoxes célèbrent la Théophanie, fête marquant le baptême du Christ dans le Jourdain. Entre rites aquatiques et spiritualité, cette manifestation divine révèle la Trinité et invite à redécouvrir la lumière du baptême.
Chaque année, le 6 janvier selon le calendrier grégorien, ou le 19 janvier selon le calendrier julien, les chrétiens orthodoxes célèbrent l’une des fêtes les plus importantes de leur calendrier liturgique : la Théophanie. Ce temps fort de la foi chrétienne est marqué par des rites profonds, des traditions enracinées dans les cultures locales et une réflexion spirituelle sur la manifestation de Dieu.
Le terme “théophanie” vient du grec theophania, qui signifie “manifestation de Dieu”. Dans la religion chrétienne, il s’agit des moments où Dieu se révèle de manière tangible aux hommes. Si le mot peut désigner diverses manifestations divines dans les Écritures, il se réfère principalement, dans la tradition orthodoxe, au baptême de Jésus-Christ dans le Jourdain.
Cet événement, relaté dans les Évangiles, est perçu comme une révélation de la Sainte Trinité : le Père se fait entendre par une voix céleste, le Fils se fait baptiser, et le Saint-Esprit descend sous la forme d’une colombe. Ce moment unique manifeste pleinement la divinité du Christ et le lien profond entre les trois personnes divines.
Dans l’Église orthodoxe, la Théophanie est bien plus qu’un simple rappel historique. Pour les croyants orthodoxes, elle est une célébration vivante, accompagnée de rites et de pratiques qui expriment la foi des croyants. L’eau, élément central de cette fête, rappelle à la fois le baptême du Christ et la purification spirituelle.
Parmi les pratiques les plus marquantes, on trouve “les bains de la Théophanie”, ou yordan, qui ont généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier. Dans plusieurs pays orthodoxes, les croyants font un trou dans la glace, souvent en forme de croix, dans lequel ils se plongent. Ces immersions, réalisées trois fois en signe de la Trinité, sont un symbole de purification et une imitation du baptême du Christ.
La préparation de ces bains demande une organisation minutieuse. Ce n’est pas un simple trou de pêcheur : l’Église supervise généralement les travaux pour garantir sécurité et solennité. Les autorités locales et services d’urgence sont également présents pour veiller au bon déroulement de ce rituel impressionnant.
Ensuite, les fidèles se dirigent vers le service religieux le soir du 6 janvier afin d’y boire et d’en ramener de l’eau bénite. La procession dans les églises et cathédrales s’accompagne de la bénédiction des eaux. Dans la matinée du 7 janvier les croyants orthodoxes prennent à nouveau la direction de l’église pour y obtenir de l’eau fraîchement bénite. Selon les autorités religieuses, il n’y a aucune différence entre l’eau de la veille et celle-ci.
Certaines familles considèrent cependant que ces eaux ont des usages différents : celle du 6 janvier servirait à se rincer le visage ou asperger les coins du logement pour chasser les mauvais esprits, tandis que boire l’eau du 7 janvier aiderait à rester en bonne santé.
Pour les chrétiens d’Occident, la fête célébrée le 6 janvier est connue sous le nom d’Épiphanie. Elle commémore la visite des Rois mages venus adorer l’enfant Jésus, mettant en lumière la manifestation du Christ aux nations païennes.
Dans les Églises d’Orient, en revanche, la Théophanie met davantage l’accent sur le baptême du Christ dans le Jourdain et la révélation de la Trinité. Bien que les deux fêtes partagent une étymologie commune – epiphaneia et theophania signifient toutes deux “manifestation” –, elles reflètent deux aspects complémentaires du mystère chrétien.
Au-delà des différences culturelles, la Théophanie rappelle à tous les chrétiens l’importance de la lumière divine qui éclaire le monde et renouvelle chaque être humain. Dans un esprit d’humilité et de gratitude, cette fête invite à redécouvrir la grâce du baptême et à marcher à la suite du Christ, source de vie et de paix.
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