Entre les conflits à Gaza, en Ukraine et l'attentat survenu en Russie, le monde est plongé dans un contexte international difficile. À quelques jours de Pâques, cette année, la Semaine sainte revêt un sens bien particulier. Invité de la matinale, le père Benoist de Sinety revient sur le sens de la souffrance du Christ en croix pendant la Semaine sainte.
"Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire: midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte: [...] "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?"", Marc (14, 1 – 15, 47). Lors du dimanche 24 mars, cet évangile a marqué le début de la Semaine sainte. Le père Benoist de Sinety, auteur de Lazare : le Ravi (éd. du Cerf) explique le lien entre la souffrance du monde, le sacrifice de la Croix, et la nécessité de devenir disciple du Christ.
"L’humanité a toujours souffert. La vie est intimement liée à la souffrance", affirme le père Benoist de Sinety, prêtre du diocèse de Paris et chroniqueur chez RCF. En effet, lorsque l’Homme souffre, il peut être rattrapé par le désespoir et se demander si Dieu est présent. Mais la souffrance, partie intégrante de la vie, est une réalité qu’il faut accepter. "Le fantasme de notre époque est de croire que la souffrance s’échappe, mais ce n’est pas vrai", rappelle Benoist de Sinety. Aujourd’hui, les personnes trouvent de nombreuses échappatoires à la souffrance, la drogue, l’alcool, les sensations fortes. Pourtant, le seul capable d'aider est le Christ.
La souffrance est tangible et c’est justement pendant la Semaine sainte qu’il faut réussir à prendre conscience de la réalité, comme le fait le Christ sur la croix. Le psaume du dimanche 24 mars montre son acceptation : "Des chiens me cernent, une bande de vauriens m’entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; je peux compter tous mes os." Selon Benoist de Sinety, Dieu vient épouser la souffrance des peuples et les délivrer. "Sur la croix, Jésus montre qu’il vient rejoindre ce que nous sommes au plus profond des ténèbres, pour pouvoir y habiter avec son amour et sa lumière". Ce sacrifice ultime montre le Christ au moment de sa plus grande vulnérabilité et pauvreté, en tant qu’homme.
La Semaine sainte nous aide à comprendre le sacrifice du Seigneur. En effet, tout homme ou femme peut se demander où est Dieu dans les difficultés, surtout aujourd’hui avec l’actualité tragique. C’est tout le sens des textes du dimanche des Rameaux et de la Passion. "Dans le psaume, nous chantons "Seigneur, pourquoi m’as-tu abandonné ?". Ce cri rejoint celui de Jésus", explique le père Benoist. Il continue en disant "nos morts ne peuvent pas être le dernier mot de nos existences parce que le Christ est là". En ce sens, il est mort pour nous sauver et c'est aussi ce qu'il faut comprendre dans la Semaine sainte.
Par ailleurs, le Christ demande aux fidèles d’être des missionnaires. "La mission nécessite la rencontre. Et on ne peut pas être missionnaire sans être disciple", décrit Benoist de Sinety. Déjà par le baptême, le chrétien est missionnaire car il rayonne de la présence du Christ et transmet son message à travers lui. "Être missionnaire, c’est donc suivre Jésus et porter sa parole par nos choix, nos mots et nos émotions", conclut-il.
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