Quatre mois jour pour jour après l’attaque terroriste menée le 7 octobre 2023 par le Hamas en Israël, Emmanuel Macron rend un hommage national aux victimes françaises ce mercredi aux Invalides. Hommage incluant les otages toujours aux mains du mouvement islamiste palestinien.
Cet hommage aux Invalides, inédit hors d'Israël, intervient quatre mois jour pour jour après l'assaut du Hamas. Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de plus de 1160 personnes.
Avec 42 concitoyens ou Franco-Israéliens tués, trois toujours disparus et présumés otages, quatre otages libérés et six blessés, il s'agit du plus lourd bilan côté français depuis l'attentat de Nice le 14 juillet 2016. Pour le président du Consistoire central israélite Elie Korchia avec cette cérémonie : « la France rend hommage à ses enfants ».
En Israël, la cérémonie sera retransmise sur écran géant sur la "place des otages". Le site est situé en face du ministère de la Défense à Tel-Aviv où les familles des otages se réunissent régulièrement afin de faire pression sur le gouvernement pour qu’il obtienne leur libération. Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours captifs à Gaza, dont 29 seraient morts.
« Les familles d’otages ne comprennent pas. Pour eux, c’est une brisure totale. Dans la conscience israélienne, c’est un trauma qu’ils n’arrivent pas à nommer », analyse sur RCF, le Père Patrice Desbois, président de l’association Yahad-in Unum et spécialiste de la Shoah et des génocides. À l'issue de la cérémonie, le président s'entretiendra avec les familles, qui ont été acheminées pour beaucoup d'entre elles depuis Israël par un vol spécial.
La cérémonie, est aussi placée sous le signe de la lutte contre l'antisémitisme, car l’attaque à a réveillé chez beaucoup d’Israéliens le douloureux souvenir de la Shoah. « Les terroristes sont rentrés très librement. Cela a rappelé les pires pogroms. Les Juifs ne se sentent plus en sécurité en Israël », constate Patrice Desbois.
Pour les familles de victimes, la présence attendue de plusieurs responsables de La France insoumise (LFI), qui avait refusé de qualifier l'attaque de terroriste, reste incompréhensible, voire inacceptable. Selon l'Elysée, il s'agit d'une cérémonie républicaine dont aucun élu, par définition, ne peut être écarté.
LFI critique « un deux poids deux mesures » avec les plus de 27 000 victimes civiles à Gaza. « Il ne s’agit pas d’un génocide à Gaza » réfute le Père Desbois. « C’est une guerre même s’il peut y avoir des accusations de crimes de guerre et de crime contre l’humanité des deux côtés ». Selon l'Elysée un temps mémoriel est bien envisagé les victimes civiles à Gaza dans un second temps. Au moins deux enfants français ont été tués à Gaza, selon les autorités françaises.
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