Pendant la majeure partie du XXe siècle, la psychanalyse était le type de psychothérapie le plus répandu. Au cours des années 1970, un grand nombre de psychothérapies font leur apparition ; à tel point qu’en 2010, entre 400 et 500 étaient recensées ! Une étude comparative révèle que seules quelques-unes sont efficaces pour régler des problèmes comme la dépression, l'angoisse, les phobies ou le stress. Parmi elles, les thérapies cognitives et comportementales (TCC), qui séduisent de plus en plus.
Auteur de "Savoir s'affirmer en toutes circonstances" (éd. Retz, 2005), le Dr Charly Cungi est psychiatre et spécialiste des TCC. Pour lui, les thérapies cognitives et comportementales sont des méthodes efficaces et pérennes qui permettent à de plus en plus de personnes d'aller mieux et d'envisager leurs pathologies différemment.
Les méthodes utilisées par les TCC ont été élaborées en laboratoire. "En 1972, c’est la première fois qu’on a appliqué de la recherche de laboratoire au comportement humain", explique le Dr Charly Cungi. Par exemple, la méthode de "contraction - décontraction", qui consiste à exposer des personnes à leurs phobies ou à leurs angoisses.
"Si quelqu’un est agoraphobe, on va le confronter à des situations en lui demandant son niveau d’anxiété", décrit le psychiatre, qui compare cet outil à une sorte de thermomètre. "Des études montrent que 80% des phobies se soignent grâce aux TCC de manière efficace et pérenne." Pour lui, il y a dans ces thérapies "quelque chose de très pratique et de purement scientifique". Aller sur le terrain, c’est appliquer la méthode scientifique et observer avant d’analyser.
Si les TCC se distinguent de la psychanalyse, c’est parce que dans l’approche psychanalytique, "on s’intéresse à l’origine des peurs et à leurs développements". Dans les thérapies cognitivo-comportementales, "on ne s’occupe du passé des patients que lorsque c’est utile pour le présent et l’avenir".
"Un être humain c’est toujours complexe", rappelle le psychiatre, qui estime que personne ne peut être réduit à une boucle d’actions et de réactions. Avec le temps, les chercheurs se sont intéressés au cerveau et ont compris le lien étroit entre émotions et pensées : c’est le début des thérapies cognitives. Pour le Dr Charly Changi, "les pensées et les émotions ne sont que deux revers de la même médaille". Elles permettent de voir de différentes façons le même phénomène.
On dit de Socrate qu'il accouchait les esprits. Les TCC ont la même ambition. "Si quelqu’un a de l’anxiété, on va poser une série de questions pour comprendre son interprétation des choses", explique le psychiatre. "Si quelqu’un se trouve nul, on lui demande de se positionner sur une échelle de 1 à 100 et de justifier sa note."
Les TCC poussent ainsi à changer son point de vue sur soi-même et sur ses maux. "En fonction de la gravité du trouble, les TCC sont plus ou moins efficaces : certaines pathologies psychiatriques sont impossibles à modifier..." Travailler sur la liaison entre pensée et émotion, c’est "faire du judo mental" en s’appuyant sur la force du problème pour avancer.
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