Et si la parentalité positive aidait les parents dans leur rôle éducatif ? Cette approche a été souvent critiquée, assimilée à une forme de laxisme où l'enfant est roi. Or, la bienveillance, qui est le maître-mot de la parentalité positive, n'empêche pas la fermeté. On en parle avec Emmanuelle Ducassé, praticienne en psychologie positive et fondatrice de Feel & Woop.
L’expression "parentalité positive" est souvent critiquée. On l’assimile à une forme d’éducation où l’enfant est roi, et où on lui cède tout. Pour Emmanuelle Ducassé, "il y a pas mal de confusion et de mauvaises interprétations" autour de la parentalité positive.
Aussi appelée discipline positive ou éducation bienveillante, la parentalité positive est une discipline de la psychologie positive, née dans les années 90 aux États-Unis. Le principe de la parentalité positive est d’accompagner les enfants à grandir du mieux possible. Et développer les ressources dont ils vont avoir besoin pour être heureux.
Développer les compétences sociales et émotionnelles de l’enfant, cela passe par l’état d’esprit des parents. Et le maître-mot est : "bienveillance". C’est ce qui permet de "développer l’empathie, l’écoute, une communication constructive et respectueuse de soi et des autres". Tout cela ne vas pas sans "un cadre, une fermeté". "C’est important parce que c’est souvent ce que l’on oublie justement", insiste Emmanuelle Ducassé. Or, ce cadre rassure l'enfant et le "sécurise".
Aujourd’hui, "les facteurs de stress pour les parents sont nombreux, ils sont mêmes de plus en plus élevés", note Emmanuelle Ducassé. Il y a l’omniprésence des écrans et d’internet, l’incertitude sur le devenir de la planète lié à la crise écologique... Être parent au XXIe siècle, c’est faire face aux bouleversement des schémas familiaux. Et depuis la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) en 1989, les États peuvent interférer au sein des familles pour les protéger. Si bien que les parents se sentent "un peu surveillés"...
Ajoutée à cela, la vogue des ouvrages de développement personnel. On assiste à une démultiplication des conseils en tous genres sur l’éducation, le sommeil, l’alimentation, le sport, etc. Comment ne pas céder à toutes ces injonctions quand la majorité des parents d’aujourd’hui affirment vouloir le bonheur de leur enfant ? Partagés entre le désir de bien faire et un sentiment d’égarement, beaucoup se sentent épuisés. Pour la spécialiste de la parentalité positive, "c’est vraiment à chaque parent, en fonction de la famille des difficultés, des besoins, de ses valeurs, de ce qui semble vraiment important pour soi, pour la famille et pour ses enfants, de se dire : vers quoi j’œuvre et qu’est-ce que je mets en place pour le bien de ma famille ?" Elle insiste sur la nécessité pour les parents de prendre soin d’eux-mêmes, cela relève même de "leur devoir de parent".
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