En tant que chrétiens, ils croient en un même Dieu et lisent les mêmes textes bibliques. Pourtant, il existe de nombreuses différences entre catholiques et protestants, que ce soit au niveau de la liturgie, de la hiérarchie ou de l’architecture. Voici les dix principales différences.
On pourrait appeler cela le jeu des sept différences. Pourtant les différences entre catholiques et protestants sont bien plus nombreuses et parfois infimes. Il faut dire qu’il existe des différences au sein même des différents courants du protestantisme, que sont notamment les anglicans, les évangélistes ou encore les réformés. Mais voyons déjà les principales différences.
Là où les catholiques reconnaissent l’autorité du Pape et des évêques, les protestants eux, n’ont pas de hiérarchie particulière. La seule autorité sous laquelle ils se placent est celle de la Bible. Ainsi, les protestants vont refuser de suivre certains dogmes comme celui de l’Immaculée conception (qui date de 1854) ou de l’Assomption de la Vierge (qui date de 1950), car ils ne sont pas fondés sur des textes bibliques.
Mais bien qu’ils ne croient pas en l’autorité du pape, les protestants n’en restent pas moins sensibles aux propos du chef des catholiques. "Les protestants ne sont pas toujours en opposition avec ce que dit le pape. Nous apprécions même certains de ses discours, ses rappels à vivre l'évangile et à annoncer le nom de Jésus, ses encouragements à l'amour, etc.", affirme Stéphane Polegato, le pasteur baptiste de Joinville-le-Pont, sur le site de sa paroisse. Il rappelle que l’important pour les protestants est de plaire à Dieu, et d’obéir à sa Parole, et non à celle d’une autre autorité spirituelle donc.
Autre idée répandue sur les protestants : ils ne prient pas les Saints, contrairement aux catholiques et aux orthodoxes. Et ce pour trois grandes raisons. D’abord les textes : selon le Deutéronome, Dieu demande qu’il n’y ait "personne qui interroge les morts". Or, pour les protestants, les saints sont morts et il ne faut donc pas prier pour eux, ni leur demander la protection.
L’autre raison tient dans la définition que se font les protestants d’un saint : "pour les protestants, sont saints ceux qui acceptent le Seigneur et vivent en conformité avec l'évangile. Pour être plus clair, nous croyons que tout vrai chrétien doit être un disciple de Jésus et est par conséquence un saint", explique Stéphane Polegato.
Surtout, vénérer les Saints, constituerait pour eux un risque : celui de détourner le croyant du seul Christ ou de tomber dans une forme d’idolâtrie. Autrement dit, personne ne doit intercéder entre Dieu et les hommes.
Tout comme pour les Saints, les protestants ne vouent aucun culte à Marie, qui tient pourtant un rôle de premier plan dans le catholicisme. Les protestants ne nient pour autant pas l’existence et le rôle crucial de Marie, comme le rappelle le pasteur suisse Philippe Golaz sur son blog Théologiquement vôtre : "A vrai dire, l’expression « Mère de Dieu » pour parler de Marie ne pose pas de problème puisque selon les évangiles, Marie a bel et bien porté et enfanté Dieu".
Mais si Marie est bien mentionnée dans la Bible, celle-ci ne fait pas l’objet de prières, ce qui justifie que les protestants n’aient pas à la prier. Pour ce qui est de l’Assomption ou de l’Immaculée conception, ces fêtes ne sont par conséquent pas célébrées puisqu’elles sont le fruit de dogmes apparus bien après les textes bibliques, comme dit plus haut.
Si catholiques et protestants s’accordent sur une vie après la mort, ces derniers ne croient pas au purgatoire, cette étape de jugement des âmes après la mort. Pour les catholiques, il désigne plus exactement, le temps des preuves permettant la purification préalable des défunts avant qu’ils soient admis au paradis.
Pour les protestants, la perspective d’un purgatoire est inconcevable car elle n’apparaît dans les Ecritures saintes, sur lesquelles toute leur foi se base.
C’est peut-être l’une des images du protestantisme les plus répandus dans l’imaginaire collectif : la sobriété des temples protestants. Qu’ils soient anciens ou récents, ils n’ont ni fresque, ni statue, ni icônes, contrairement aux églises catholiques et orthodoxes qui en regorgent. Souvent, on ne trouve dans ces temples que des bancs, une table de communion, et évidement, une Bible. Même la croix n’est pas toujours représentée, sauf parfois chez les luthériens.
Avant d’entrer dans le détail, précisons que les protestants préfèrent les termes de temple, chapelle et salle de culte, plutôt que celui d’église, qui est davantage utilisé au sens étymologique pour désigner l’assemblée.
Une fois cette précision faite, la question se pose : pourquoi les lieux protestants sont-ils si épurés ? C’est parce qu’ils estiment que les images religieuses inciteraient à l’idolâtrie. On parle d’iconoclasme, c’est-à-dire le fait de rejeter la vénération adressée aux représentations du divin, dans les icônes en particulier. Si aujourd’hui, cet iconoclasme ne désigne plus forcément un comportement, il s’est exprimé par le passé par des destructions de statues et d’édifices religieux lors des guerres de religion.
Autre différence : la façon de célébrer la messe, appelé le culte chez les protestants. En effet, pour les catholiques, la messe et les rites sont très codifiés par la liturgie : il y a des étapes, des choses incontournables à dire. Célébrer la messe n’est ni un exercice "rigide" ni le lieu de "fantaisies débridées", rappelait d’ailleurs le Pape François le 3 février 2024.
En comparaison, la célébration du culte n’a rien à voir chez les protestants. Selon les courants, la liturgie est plus ou moins fixées, et les pasteurs jouissent d’une plus grande liberté. Ainsi, le culte n’aura rien à voir d’un dimanche à l’autre, d’une paroisse protestante à l’autre.
Là où les catholiques reconnaissent sept sacrements (le baptême, la confirmation, la confession, la communion ou eucharistie, l’ordination, le mariage et l’onction des malades), les protestants eux n’en reconnaissent que deux : le baptême et l’eucharistie (appelée Sainte Cène ou Cène). Une fois encore, cette différence se base sur les Ecritures : Jésus n’a explicitement commandé que ces deux gestes aux disciples.
A propos du baptême, il existe plusieurs conceptions au sein des églises protestantes : les pédobaptistes et les crédobaptistes. Les premiers baptisent les enfants, tandis que les seconds ne baptisent que des personnes en âge de faire ce choix en toute conscience et de professer publiquement leur foi.
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