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Le sport, une ode au miracle et à la fragilité du vivant, par Arnaud Bouthéon

Un article rédigé par Arnaud Bouthéon - RCF, le 21 juin 2024 - Modifié le 1 juillet 2024
Plus vite, plus haut, plus fortLe sport, une ode au miracle et à la fragilité du vivant, par Arnaud Bouthéon

Nous évoquions la semaine dernière la dunk diplomatie et le sport comme un lieu de brisage de glace, d’ouverture, de karma pour des opposants et des belligérants… oui, il canalise une violence et une défiance pour en faire un espace de rencontre et de communion. Même au sein du clergé…

Match de football @ PixabyMatch de football @ Pixaby

Lundi dernier, j'étais à la PaterCup à Villepinte avec 80 prêtres de toute l’Île-de-France. Au bout de 5 minutes de match, nous avons interdit les tacles en raison de la trinité de blessés qui s’étaient allongés sur le pré. Les jeunes prêtres donnaient tout ! Les courses étaient nerveuses, les tirs étaient furieux, les duels étaient rageux. Et à la fin, tout ce monde, se retrouvait épaulés contre épaules, vicaires contre curé, soutane comme djembé, pour communier dans une même allégresse et une grande fraternité.

Dans les jours à venir, de nouveaux prêtres vont être ordonnés. Et je pense à leur énergie et je pense à leurs entraîneurs, leur évêque.

Un réservoir de confiance

L’entraîneur n’est pas un contremaître adjudant qui place les soldats ici et là, pour remplir le territoire. Il est celui qui connaît le talent de chacun et son terrain d’excellence, pour le placer à la meilleure place, au juste poste. Jamais seul. Et lorsque le jeune se déploie, il réajuste, quand la victoire est au RDV, elle est attribuée aux joueurs, lorsque la défaite pointe, sa responsabilité est engagée. Il est celui qui diminue pour qu’ils grandissent, en somme un père. Un réservoir de confiance – qui élit, qui bénit et qui envoie en accompagnant avec autorité. 

Une ode à la fragilité du vivant

Le sport, au-delà d’être une injonction, une mode passagère, un motif de souffrance, le sport est avant tout une ode au miracle et à la fragilité du vivant. C’est la philosophe Marie Robert qui l’écrit : “ce n’est pas un défi ni une consommation, c’est un dialogue avec nos muscles, nos organes, notre chair, nos flux. Avec tout ce que comporte cette mécanique prodigieuse, celle qui nous rend ivres de vie et qui nous offre, chaque jour, un véhicule permettant de réaliser toutes nos perspectives.
Le corps est le support de nos cris, de nos larmes, de nos joies et de nos désirs. Et c’est bien pour cela qu’il mérite qu’on le soigne, qu’on le célèbre, qu’on le chérisse. 
Le sport n’est pas une fin en soi, mais une possible passerelle pour relier ce tout, si parfaitement imparfait, qu’on appelle l’homme”. Et Dieu vit que cela était bon !

Le geste, c'est la louange, faire un geste de joie, lever les mains, serrer le poing et rendre grâce pour le don de la vie !

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