Discret ouvrier à la Bibliothèque du Séminaire de Liège, Marc Siebert cache une passion rare : la cornemuse galicienne. Découvrez le parcours de cet ancien menuisier, inspiré par ses pèlerinages sur le chemin de Compostelle.
Tous les jours, à la Bibliothèque du Séminaire de Liège, Marc Siebert veille au bon ordre et à l'entretien des lieux. Ouvrier polyvalent dans cette institution culturelle, Marc est discret, mais reconnu pour son dévouement et son habileté à aider dès que nécessaire. Ancien menuisier de formation, il se consacre aujourd'hui au bon fonctionnement de la bibliothèque installée dans l’Espace des Prémontrés, juste à côté des studios de la radio RCF Liège. Mais au-delà de ce quotidien professionnel, Marc cache une passion étonnante pour la cornemuse galicienne, une passion que peu connaissent vraiment.
C’est en 2004, alors qu’il traverse une période de dépression, que Marc décide de marcher les 150 derniers kilomètres du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Accompagné de son chien, il parcourt cette distance en cinq jours, espérant y trouver du réconfort et un nouveau souffle. À son arrivée à la cathédrale de Saint-Jacques, il est profondément ému en entendant le son des cornemuses résonner dans les voûtes.
“Il faut que j’y retourne”, décide-t-il. Déterminé, il commence même des cours d’espagnol pour se préparer à un pèlerinage plus long.
Quatre ans plus tard, en 2008, Marc se lance depuis Saint-Jean-Pied-de-Port pour un périple de 850 kilomètres à pied, qui le mènera jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce mois de marche devient une aventure humaine et spirituelle riche en rencontres. C’est en chemin qu’il découvre un son envoûtant, celui de la cornemuse galicienne, jouée par des musiciens locaux. Fasciné, Marc engage la conversation avec l'un d’eux, lui avouant qu’il souhaite apprendre cet instrument unique, malgré son absence de connaissances en solfège.
Le musicien galicien, touché par l'enthousiasme de Marc, lui offre quelques conseils et lui indique deux magasins spécialisés à Saint-Jacques-de-Compostelle où il pourra se procurer une cornemuse. Bien que Marc soit tenté, le prix élevé de l’instrument l’amène à différer cet achat. Mais la passion est bien installée, prête à s’épanouir.
Deux ans plus tard, en 2010, Marc répond de nouveau à l’appel du pèlerinage et s’engage depuis Chênée sur le Camino Francés. Cette fois, il parcourt la distance impressionnante de 2 500 kilomètres en trois mois, de mai à fin juillet. Sur ce chemin, il marche en solitaire, mais forge des amitiés avec d’autres pèlerins venus du monde entier.
On marche seul, mais on n’est jamais seul sur le chemin de Saint-Jacques
,dit-il, illustrant l’esprit de communion qui règne sur cette route millénaire.
Lors de ce nouveau pèlerinage, Marc retourne au magasin de cornemuses de Saint-Jacques-de-Compostelle, où il parvient enfin à acheter sa gaita. C’est un moment décisif pour lui : la cornemuse en main, il rentre en Belgique avec une motivation nouvelle, décidé à apprendre à jouer de cet instrument traditionnel de Galice.
De retour en Belgique, Marc s’initie en autodidacte, apprenant par lui-même les subtilités de la gaita. Puis, en 2023, il fait la connaissance du groupe Asturiano de Bruselas et de Jesús Fernández, son premier professeur de cornemuse. Jesús, expert en cornemuse galicienne, aide Marc à maîtriser les techniques spécifiques à cet instrument, bien différentes de celles des cornemuses écossaises.
Marc progresse rapidement et gagne en confiance. En septembre dernier, il fait sa première apparition publique lors de l’événement Retrouvailles à Liège. Pour l’occasion, il se présente en kilt irlandais et se produit sur le stand de la radio RCF, éblouissant les passants et les membres de l’équipe, qui découvrent avec surprise ce côté caché de leur voisin de la Bibliothèque du Séminaire.
Ce premier concert a marqué les esprits : Marc, ouvrier polyvalent et ancien menuisier, est en réalité un passionné de musique qui a suivi ses rêves et ouvert son cœur à une nouvelle culture. Pour lui, la cornemuse galicienne est bien plus qu’un simple instrument : elle symbolise son propre chemin de vie, fait de résilience, de rencontres et d’un amour profond pour la musique et le partage.
En attendant de le revoir jouer en public, Marc continue son apprentissage auprès de Jesús Fernández, enrichissant chaque jour un peu plus cette passion qui fait de lui un homme aux multiples facettes.
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