Gaële de la Brosse est journaliste et éditrice. Elle assure une rubrique régulière à l’hebdomadaire Pèlerin. C’est également une grande marcheuse qui aime écrire sur les chemins qu’elle a parcourus. Dans « Tro Breizh, les chemins du paradis » ou encore dans « Guide spirituel des chemins de Saint Jacques » publié aux éditions de la Renaissance, elle raconte comment la marche la rapproche de Dieu. Elle est au micro de Thierry Lyonnet pour ce quatrième épisode de Marche & Rêve. A retrouver sur notre site rcf.fr et sur toutes les plateformes de podcasts.
Gaële de la Brosse a grandit en pleine campagne entre forêt et océan dans le Finistère. Dès son plus jeune âge, elle aime découvrir la nature en marchant. La bretonne estime être entrée dans la marche progressivement « comme dans l’eau, on met d’abord un orteil et puis on est bien une fois dedans. Moi ça a été un peu pareil. »
Pendant son adolescence, la jeune Gaële part faire des « pèlerinages de proximité ». Elle redécouvre des lieux chrétiens et bretons grâce à la marche, sainte Anne d’Auray, la pointe saint Mathieu ou encore Rocamadour. Après les balades en famille au bord de la mer, Gaëlle de la Brosse découvre ce que c’est de « marcher vers ». La journaliste, qui ne se définit pas comme une « randonneuse » à besoin de marcher vers quelque chose, d’avoir un but. «Il faut une marche qui a du sens » explique-t-elle. Cependant elle ajoute que tout le monde à sa place sur les chemins. « On peut devenir pèlerin en étant randonneur » assure-t-elle.
« Avec le pèlerinage, on marche vers un but, et ce but donne son sens au chemin. » Gaelle de la Brosse a une vision très personnelle de la marche et n’en fait pas une généralité. Elle précise d’ailleurs que les randonneurs ont toute leur place sur les chemins de pèlerinage. Mais ce qu’elle aime, elle, c’est donner un sens particulier à sa marche, un sens spirituel, qui en plus de la porter à travers la campagne française, la rapproche du ciel. « La marche je pense que c’est une prière en soi, ça nous met dans un état second » explique-t-elle. Compostelle ou la franciscana qui va jusqu’à Assise, qu’est ce qui fait la spécificité des chemins de pèlerinages ?
Pour Gaëlle de la Brosse, la marche permet de partager de nombreuses valeurs qui sont « peut être plus spiritualisées » au cours d’un pèlerinage. Par exemple sur le chemin de St Jacques, « l’hospitalité redevient sacré » car au-delà d’un marcheur, on accueille un pèlerin. Il en est de même pour la solidarité, le partage qui, sur les chemins de pèlerinages ont un sens particulier. Une forme de dénuement liée à l’objectif sacré du pèlerinage.
Sur le chemin on découvre que la vie a un sens mais ce n’est pas ça qui donne un sens à la vie en fait. Ce n’est pas le chemin qui donne un sens au but, c’est parce qu’il y a un but qu’il y a un chemin.
« Ce qui me frappe le plus dans les chemins c’est que quand on part, on part d’abord physiquement avec un sac très léger mais on se dépouille totalement. Jean-Christophe Rufin (à retrouver dans l’épisode 1 NDLR) a cette expression « on fait le tri du sac à dos de l’existence" et moi dans ma vie ca m’a beaucoup apporté. » Une vie plus simple que Gaelle de la Brosse à intégrer à son quotidien. Tous les objets qui sont chez elle ont une utilité ou une signification. Les pèlerinages lui ont permis de se « recentrer ». Pour elle, ils donnent une « colonne vertébrale à la vie ».
Les chemins c’est aussi le luxe du temps. "On s’allège de nos préoccupations quotidiennes" expliquent Gaelle de la Brosse. « On a plus rien à penser en fait, on a juste à savoir où on va, à essayer de trouver le bon chemin et puis avoir de quoi manger et de quoi dormir. C’est juste l’essentiel en fait » explique l’éditrice. Un apprentissage de la confiance et de la providence qui permet de se tourner vers ce qu’il y a de plus riche en nous et de laisser la peur de côté. « Sur le chemin on découvre que la vie a un sens mais ce n’est pas ça qui donne un sens à la vie en fait. Ce n’est pas le chemin qui donne un sens au but, c’est parce qu’il y a un but qu’il y a un chemin » résume Gaëlle de la Brosse.
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