POINT DE VUE DE STÉPHANE VERNAY - Le 9 juin, les élections européennes sont la prochaine échéance électorale, et les enjeux de ce scrutin, marqué par la montée des populismes, l’urgence climatique, les guerres aux frontières de l’Europe, sont absolument majeurs.
Un scrutin pareil, ça se prépare. On attend des partis politiques qu’ils s’investissent comme jamais, qu’ils nous fassent des propositions enthousiasmantes et qu’ils nous redonnent fois en l’avenir ! On voit des candidats faire du terrain, participer à des réunions publiques aux quatre coins du pays, participer
à des débats télévisés, sauf Jordan Bardella, qui préfère envoyer ses colistiers au charbon, la campagne a démarré.
Les grands partis politiques sont sur la ligne de départs, résolument tournés vers le scrutin du 9 juin. À deux exceptions près : le Parti Socialiste et Les Républicains, les deux "grands partis de gouvernement" d’autrefois, sont dans la course comme les autres, mais sans mettre toute leur énergie dans l'élection à l'approche. Hasard du calendrier, ils travaillent tous les deux, en même temps, à l’organisation d’un autre vote. Non pas pour préparer le futur, mais pour détricoter deux lois adoptées l’année dernière, qu’ils n’ont pas digérés.
Pour la loi sur les retraites et pour la loi sur l'immigration. Deux réformes restées en travers de la gorge des Socialistes et des Républicains, qui voudraient annuler par le truchement d’un référendum. Un "RIP", même, un "référendum d’initiative partagée".
Les Républicains en ont déposé un sur l’immigration, en mars, auprès du Conseil constitutionnel. L'institution devrait dire demain si leur demande, telle qu’elle a été rédigée, est recevable ou non. Les Socialistes ont déjà déposé une proposition de loi pour obtenir l’abrogation de la réforme des retraites. Elle sera examinée cet après-midi, en séance publique, en Sénat. Elle n’a aucune chance de passer, mais le PS s’est promis de déposer, en plus, une demande de "RIP" auprès du Conseil constitutionnel, contre la réforme des retraites. Il sera possible de le faire un an après la promulgation de la loi. Donc à partir de lundi prochain, 15 avril.
Rien ne dit que le Conseil constitutionnel acceptera les demandes de LR et du PS. Et même si elles étaient validées, il y a très, très peu de chance que l’un ou l’autre des deux partis réussisse à convaincre 4,8 millions de Français de s’engager en faveur de la tenue de ces référendums. En réalité, personne n’y est jamais arrivé. La procédure pour déclencher un RIP est bien trop compliquée pour que ce soit possible.
Ça sert simplement à faire parler de soi. Et si vous voulez mon avis, ce n’est pas très malin. L'affaire n’intéresse franchement pas grand-monde, et plutôt que de chercher à refaire le match, mieux vaudrait se concentrer sur les européennes. À moins qu’ils n’aient vraiment plus rien à proposer, il me semble que les Socialistes et Les Républicains feraient mieux de regarder vers l’avenir plutôt que vers le passé.
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