Aujourd'hui, à la veille de la fête de l'Annonciation, je voudrais vous parler de la maternité, c’est un sujet important pour moi. Et je pense même que c’est l’un des plus importants qui soit.
C’est le début de tout. On est tous nés. Or, aujourd’hui, il y a une tendance à perdre de vue la grandeur et la beauté de la maternité. Je dis ça sans naïveté. Je ne sais que trop bien que depuis la nuit des temps, la maternité a toujours été un lieu de souffrance et pas seulement d’émerveillement. Un lieu où larmes et joies, vie et mort, miracles et tragédies se côtoient intimement.
Qu’est-ce qui fait perdre de vue la grandeur de la maternité aujourd’hui ? Qu’est ce qui a changé ? Notre regard. Notamment par le poids des nouvelles injonctions. Elles conduisent un certain nombre de jeunes à affirmer ne jamais vouloir d’enfant. Pour protéger la planète, par exemple. Et ceux qui vont jusqu’à se faire stériliser - derrière cette illusion que ce serait un geste "éco-responsable" - sont en augmentation.
Mais la préoccupation écologique n’est pas la seule responsable. Il y a aussi, et ça c’est le magazine Elle qui l’a révélé, un "vent d’hédonisme qui souffle sur le (non) désir d’enfants des Françaises". Leur sondage a montré que parmi celles qui ne souhaitent pas avoir d’enfant, c’est principalement
pour des raisons d’épanouissement personnel, avant les raisons climatiques, financières ou familiales.
Il y a aussi un mouvement dit de "regret maternel" depuis quelques années. C’est un courant minoritaire mais bruyant médiatiquement qui met en avant des femmes qui affirment regretter d’être mères.
Ces nouvelles normes culturelles autour du non désir d’enfant sont à l’image d’une société où l’individualisme, les préoccupations matérielles et "l’enfant projet" sont des tendances fortes. Il ne s’agit pas de contester des décisions individuelles, celles de ne pas avoir d’enfants, car la fécondité ne se limite pas à la paternité ou à la maternité et avoir des enfants n’est pas une condition indispensable du bonheur ni pour se réaliser. Mais plutôt de s’inquiéter de cette mentalité qui flirte
plus avec la désespérance et le néant qu’avec la confiance.
Mais ces phénomènes ne sont pas représentatifs de toute la société. D’ailleurs une enquête de l’Union nationale des associations familiales a montré l’an dernier au contraire que les Français souhaiteraient avoir plus d’enfants, s’ils le pouvaient.
Face à cela, qu’est-ce qu’on peut proposer ? Rappeler que les enfants et les générations qui se renouvellent engendrent espoir et vitalité. Qu’il faut soutenir les couples et les jeunes parents. S’encourager aussi, quand on en a, à ne pas seulement
s’en plaindre, mais à nourrir et transmettre la joie de son foyer, à rayonner, même si donner la vie c’est aussi donner beaucoup de sa vie.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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