Pascale Morinière : La fin de vie, sujet incontournable de la rencontre entre le pape et Emmanuel Macron
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
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Le projet de loi de financement de la sécurité sociale a été adopté en première lecture par l’Assemblée Nationale par l’application de l’article 49-3. Qu’est-ce que représente cette loi ?
Pour ce qui concerne la politique familiale, il y a de bonnes choses, en particulier pour soutenir les familles monoparentales ou pour que les familles qui ont recours à une assistante maternelle aient un reste à charge proche de celles qui ont obtenu une place en crèche.
Mais une mesure beaucoup plus importante est passée quasiment inaperçue alors qu’elle est lourde de conséquences : 2 milliards d’euros de charges sont passés de la branche maladie de la sécurité sociale à la branche famille.
Les coûts des congés maternités et paternités, soit 2 milliards d’euros, seront transférés à la branche famille qui les prendra désormais en charge. Néanmoins, les appels de cotisation, c'est-à-dire les recettes, continueront d’être perçues par la branche maladie. Cela revient à ponctionner 2 milliards dans le budget dédié des familles.
Il faut savoir que la branche famille est bénéficiaire depuis longtemps parce que nous avons de moins en moins d’enfants. Il serait donc logique que ces sommes reviennent aux familles, en particulier pour soutenir la natalité, plutôt que pour combler des déficits de la branche vieillesse ou maladie.
C’est une gestion à courte vue ! La politique familiale n’est pas une dépense, mais un placement pour le futur de notre pays. Lorsqu’on a des enfants, on fait des investissements pour les accueillir et les éduquer, on se projette collectivement pour assurer leur avenir. Et ils sont, eux, une garantie pour notre modèle social fondé sur la solidarité entre les générations.
Les responsables politiques ne semblent plus comprendre que la politique familiale n’est pas une politique sociale de compensation des inégalités, mais une politique d’avenir pour nous tous. Elle nécessite des moyens ! Les Français ont 1,83 enfant par femme alors qu’ils en souhaiteraient 2,29, en moyenne. Ils n’ont le plus souvent pas les moyens d’accueillir les enfants qu’ils souhaiteraient. L’enfant est devenu un luxe pour la classe moyenne !
Il ne suffit pas d’annoncer la création d’un “service public de la petite enfance” si des moyens financiers ne sont pas mis en face dans le budget de la sécurité sociale.
Espérons maintenant que le Sénat revienne sur cette mesure !
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