Les Familiades, proposition des AFC pour l'été, par Pascale Morinière
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
LE POINT DE VUE DE MARIE-HÉLÈNE LAFAGE - L’actualité politique est plutôt chargée et anxiogène en ce moment. Nous sommes appelés à voter ce dimanche pour des élections législatives qui n’étaient pas prévues, et qui auront des conséquences fortes pour notre pays. Alors pas facile de se projeter sur l’été et les vacances, on en parle, sous l’angle de l’écologie et de la solidarité.
Ah l’été ! On pense au soleil, à la plage, aux apéros, à la pétanque… On a toutes et tous des images gravées dans nos souvenirs et une vision idéalisée de ce que devraient être les vacances d’été : un temps pour se reposer, retrouver la famille et les amis, visiter et partir à l’aventure, prendre du temps pour soi. L’écologie apparaît alors plutôt comme un trouble-fête, des contraintes supplémentaires qu’on va se mettre pour avoir bonne conscience : choisir le train ou le covoiturage, éviter d’acheter un tas de gadgets inutiles qu’on utilise une fois par an, manger sainement et consommer local…
En vérité, il faut plutôt penser l’été comme un moment de rupture. Dans les études sur les changements de comportements, on parle des moments de rupture comme de moments qui viennent rompre avec le quotidien. L’été ouvre des possibles, avec un autre rythme, davantage de disponibilité pour les autres et pour explorer, du temps pour soi. Et tout ça fait pleinement partie de l’écologie, qui ne se limite pas à notre bilan carbone ! Dans Laudato si, le Pape François nous invite à un nouveau style de vie, à une nouvelle relation à la création, à l’autre, à soi et à Dieu.
On peut avoir une réflexion générale, justement, autour de ces quatre relations. Est-ce que j’ai besoin de passer du temps dans la nature ? De voir des personnes qui me sont chères et de passer du temps en famille ? D’avoir du temps pour moi ? Pour ma vie spirituelle ? On peut se demander de quel rythme on a réellement besoin – plutôt que de se précipiter pour programmer tout un tas d’activités.
L’été, c’est aussi une occasion de vivre de nouvelles expériences : expérimenter un autre mode de vie plus sobre, aller à la rencontre d’autres cultures et d’autres personnes, expérimenter de nouvelles manières de voyager et de faire du tourisme, par exemple en partant en excursion près de chez soi… C’est plutôt en ces termes qu’on doit se poser la question des transports : faire le choix du train ou essayer le voyage à vélo, c’est expérimenter un autre rythme, un autre rapport à l’espace. Acheter chez des producteurs locaux ou à la ferme permet de s’intéresser au monde agricole, de développer un autre rapport à notre alimentation.
Il faut d’abord rappeler que les vacances d’été sont souvent un rêve inaccessible. Près de la moitié des Français ne partent pas l’été, notamment pour des raisons financières. À ce sujet, nous avons aussi un rôle à jouer en matière de solidarité : inviter cette voisine isolée à prendre l’apéro, inviter en week-end un copain qui n’aura pas de vacances, proposer à des enfants qui ne partent pas de rejoindre un camp scout, prêter sa maison à une famille qui n’aura pas les moyens de se payer une location… Pour celles et ceux qui pourront partir en vacances, il est certain qu’il faut faire attention au côté parenthèse dorée : il n’est pas très sain de vivre à un rythme effréné toute l’année et puis de prendre du temps pour soi en relâchant la pression seulement une ou deux fois par an… Si l’été permet de revenir à des besoins fondamentaux, elle doit nous permettre de nous demander de quoi nous avons besoin le reste de l’année, en prenant de la distance sur notre quotidien et notre travail pour mieux les réinterroger. Comme le disait Théophile Gautier dans ses poèmes sur l’été, il faut simplement "s’écouter vivre".
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